« Ça repart lentement. | Accueil | Valls disqualifie la République. »

Le seau de Maggie.

C’est clair, les agences en témoignent, les officines d’enquêtes le jurent, l’emporteront le 14 mai ceux qui pensent en priorité à la sécurité des citoyens.
Du coup, tout l’art est de faire prendre peur aux gens et, en même temps, passer pour le rempart de référence contre le mal ! En France, Manuel Valls y réussit très bien.
Le dernier des Wathelet (en attendant le suivant) est aussi un maître en la matière. Il lance à grands renforts de trompette la nouvelle équipe ulta-inquisitoriale du fisc chargée de sillonner les routes afin de vérifier si chaque voiture a bien été lestée de la taxe annuelle de circulation. Et la sécurité dans cela ? Mais une voiture qui circule sans acquitter de taxe est potentiellement dangereuse, délit de fuite, irresponsabilité du propriétaire, etc. J’entends bien, mais la police ordinaire ne pouvait-elle pas prendre cette vérification en plus ? Une nouvelle brigade, semi-flic, semi-fisc pourrait coûter plus chère que les sommes récupérées, parce que très spécialisée avec du matériel roulant rien que pour un seul usage ?
Le public en veut, alors, n’insistez pas. Ce qui est important n’est pas l’efficacité, ni même le coût d’un bidule, mais l’impression que les gens ont moins peur grâce à Melchior.
Autre exemple, Magie Deblock, secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, à l'Intégration sociale et à la Lutte contre la pauvreté, adjointe à la Ministre de la Justice, est la seule parmi les membres du gouvernements à ne pas porter sur sa carte de visite la seule fonction qu’elle exerce réellement : l’expulsion des étrangers sans papier.
La statistique l’adore, le peuple en redemande, Maggie est le recours avant l’invasion mongole ! Les Ouzbeks et les Tchétchènes sont frappés de terreur à nos frontières et n’osent plus nous infiltrer, les Talibans et les Pakistanais refluent en désordre ! Maggie a du temps devant elle avant le 14 mai pour faire le ménage. Elle jette son torchon lesté d’un bon savon vert dans les lieux suspects, asiles de fortunes, presbytères désaffectés, là où aucun bon Belge ne met jamais les pieds, afin de débarrasser le pays des chancres de quartier. Ensuite elle n’a plus qu’à essorer son torchon dans les salles d’attente des départs forcés. Le tour est joué. On l’aime manche retroussée tordant et détordant sa lavette nationale, dans son rôle de femme de ménage. Dans son bac à eau, on devine vaguement des formes humaines en train de se noyer.

2qwa.jpg

« Sont-ils vraiment humains, chère madame ?» se récrient à la fois N-VA et open VLD, tandis qu’Élio distribue au gouvernement les chèques-services valables jusqu’au 14 mai ! Les techniciens de surface attendent l’ordre d’éradiquer les loustics et les moustiques. Dans une première phase, le gouvernement propose les peurs et les angoisses prioritaires. On passe le mot d’ordre aux journaux. Ceux-ci donnent des noms, proposent des indignations. Le public s’émeut et Maggie essore.
Pour les gros loustics, ceux qu’on ne peut pas flytoxer sans justifier le coût de la main-d’œuvre et du produit, on demande l’avis des ligues, on consulte les protestataires professionnels, on réconforte les indignés naturels, on stimule les confidences. Enfin, on recense les opinions, quand on est certain qu’elles seront majoritairement favorables à l’usage de produits toxiques.
Pendant ce temps, le gros loustic poursuit ses vols nocturnes, comme s’il se croyait tout permis. Il oublie que l’électeur redemande de tout, de la protection, de la censure, des caméras de surveillance, alors que son public – qui est aussi un électeur mais de moins bonne qualité, redemande de la grosse déconne. Ça le change des gagmen officiels qui, comme Pirette, finissent par rire de leurs propres sottises, non pas parce qu’ils se trouvent mauvais, mais parce qu’ils s’éblouissent de leur immense talent.
Inconscient du danger, le gros con voit que le business rapporte plus en rupture de la pensée unique. Il en remet une couche. C’est d’autant payant que les autres se limite à l’humour autorisé. Il est le seul à faire un bras d’honneur à la société. C’est trop pour les vertus outragées et les champions du rire grassouillet.
Le gros con devient l’homme à abattre.
Plus on se rapproche de mai, plus il devient l’homme à abattre.
La lavette de Maggie ne suffira pas. L’anti-moustique non plus. Les avocats du Parti Unique étudient les moyens de lui fermer la gueule. L’opinion y est favorable. Le gros con ne voit pas qu’il va se faire effacer par plus dangereux que lui.
La pensée comique ne peut être subversive : c’est ce que pense pour l’électeur de mai, les anciens futurs élus.
Que le gros con se méfie. En Belgique, on ne plaisante pas avec ces choses-là.
On a la référence suprême : Julien Lahaut assassiné le 18 août 1950, pour antipatriotisme et André Cools, assassiné le 18 juillet 1991, pour patriotisme. L’ordre ne navigue à l’aise que sur eau calme. On efface des éminents qui font des vagues, a fortiori, les histrions mirliflores et un rien mégalomanes, surtout quand leur grosse tête n’entre pas dans le seau de Maggie !

Poster un commentaire