« Nicolas Bedos, l’arroseur arrosé. | Accueil | Quand Franz est Charles ! »

Retenue et retenues.

Je ne vais pas refaire la conférence de presse de Hollande. Il y a des spécialistes pour ça. Ni saluer la performance d’un type qui parle près de trois heures, apparemment sans beaucoup de notes. A ce propos, j’ai ma petite idée. Les papiers qu’on sort des poches, qu’on étale et puis qu’on tripote, à ce niveau c’est dépassé. Le président devait avoir un écran d’ordinateur branché sur des spécialistes en coulisses. D’abord son discours a défilé par la fonction prompteur, puis les questions qui exigeaient des réponses précises étaient aussitôt reprises par la coulisse qui transmettait les chiffres et les statistiques ou, mieux encore, envoyait sous le nez de Hollande un texte qu’il avait lui-même revisité au préalable s’attendant à ce que ces questions fussent dites.
Si c’est cela, sa performance est tout à fait relative.
L’acteur sans mémoire a l’oreillette, pourquoi le président de disposerait-il pas d’un autre antisèche ?
Dans sa réponse aux vœux du président Hollande, je parie à trois contre un, que le président de l’Association des Journalistes a posé la question qui fâche à la demande de l’Élysée à propos de « l’affaire Gayet ». Ainsi, ce préliminaire coupait l’herbe sous le pied à tous ceux qui rêvaient de « se faire » le président.

2qpv.jpg

Il a coupé court au tumulte médiatique provoqué par les révélations sur sa vie privée. Il ne répondrait à aucune des questions sur ce sujet, se bornant à dire qu’il prendrait une décision ultérieure et notamment avant le voyage aux USA le 11 février, au cours duquel il doit rencontrer le couple Obama.
L’affaire « Gayet », encore que ce ne soit pas l’affaire de cette belle comédienne dont il faudrait parler, mais de l’affaire Hollande, pose la question de savoir s’il est possible de gouverner à partir du moment où le président n’est plus respecté ? On se souvient des sifflets du 11 novembre sur le passage du président, et maintenant cette love story qui met la présidence au niveau des aventures de Berlusconi.
Pour le reste, à ceux qui en doutaient encore, François Hollande est social-démocrate, comme Schröder et comme Blair.
Décidément, ces socialistes m’étonneront toujours. Ils ont l’art de changer d’avis et de couleur, selon qu’ils sont dans l’opposition ou au pouvoir. Hollande a tourné le dos à la gauche et montre son goût pour le néolibéralisme.
Il faut dire à ce propos que Di Rupo, un autre spécialiste du double axel, est passé de social-démocrate lorsqu’il était dans l’opposition à libéral bien bleu.
Deux annonces chocs sont à souligner rapportées par le Huffington Post « son pacte de responsabilité qui passera par la suppression pure et simple des cotisations familiales (les prestations seront financées autrement) et la réduction de 50 milliards de la dépense publique d'ici à la fin de son quinquennat. »
Les cotisations familiales étaient une conquête des travailleurs. Les patrons étaient mis à contribution afin de rétablir un équilibre du budget entre les ménages qui avaient des enfants et ceux qui n’en avaient pas.
Si ce n’est plus le cas, qui va payer ? Vont-elles être diminuées pour tous ou distribuées à la proportionnelle des revenus ?
Quant aux 50 milliards de la dépense publique, il n’y a pas de miracle, ou plutôt si, il en demande un, ce serait que la machine reparte et embauche à tout va.
En définitive, si le président français demande un peu de retenue sur sa vie privée, il aura prêché d’exemple en pratiquant beaucoup de retenues sur les salaires des travailleurs. Et de ce côté-là, ça m’a tout l’air de ne pas être terminé.

Poster un commentaire