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Dans les starting-blocks.

Les deux porte-flingues du PS, Anne Demelenne et Thierry Bodson, viennent d’ouvrir la campagne de Di Rupo du 25 mai : 32.000 chômeurs wallons seront exclus en janvier 2015 !
La belle nouvelle ! d’autant qu’elle était sue bien avant que la loi ait été votée, puisque les députés PS avaient en main les estimations des experts sur les calculs d’approximation de l’allègement du nombre de demandeurs d’emploi à son application en 2015 !
Les députés socialistes ne sont pas plus bêtes que les autres. En votant sur les propositions de Di Rupo, ils devaient quand même bien se douter du désastre annoncé par Bodson !
L’argument de Bodson est incroyable ! C’était la condition des libéraux pour entrer au gouvernement. Il restait à Di Rupo le soin de l’appliquer. Selon l’admirable raisonnement de Bodson, il ne pouvait pas faire autrement. Et dire que c’est le CD&V qui a mis plus de 500 jours à se décider ! Comme quoi les travailleurs n’ont pas été défendus par ceux qu’on croyait.
Évidemment, 2015 est loin. Surtout que les élections auront lieu cette année. Ce que Demelenne-Bodson oublient, c’est qu’il y aura de fortes chances pour que Di Rupo applique la loi en 2015… comme intérimaire !
On se délecte du merveilleux discours qui pourrait s’en suivre : Di Rupo « contraint » d’appliquer sa loi dans une période où la mission de l’intérimaire consiste en l’expédition des affaires courantes !
L’offensive de la FGTB contre les radiations du chômage sied bien au PS. C’est tellement cousu de fil blanc, qu’on se demande comment Demelenne et Bodson n’ont pas honte ?
Décidément, les syndicalistes suiveurs des partis n’ont pas fini de défrayer la chronique. Á un autre côté du centre, dans la même marmite à voix, Benoît Lutgen fait appel à Claude Rolin, leader de la CSC, pour entrer en politique. Bigre ! l’Europe va avoir un sacré client.
Au CDH, on fait comme au PS. C’est le président qui désigne les places. Un point c’est tout. Lutgen tape carrément dans le syndicat. Il paraît que l’avenir des travailleurs de la CSC et surtout des chômeurs passent par l’Europe ! Avant, cela passe plutôt par le bureau de Benoît.
La « base » du syndicat chrétien est aussi marron dans l’affaire que celle de la FGTB avec ses deux champions.
Et on s’en fiche bien que le Rolin prenne la place de M’ame Anne Delvaux qui glisse vers la sortie sur la planche savonnée par le successeur de Milquet.
Ce n’est pas en offrant au syndicaliste ce promontoire assez vain de s’aller mêler à l’Europe dans une coalition qui le verra siéger à côté des hommes de Berlusconi et d’un ramassis d’extrême droite des nouveaux adhérents de l’Europe, que Claude Rolin luttera avec succès contre la nouvelle loi d’exclusion des chômeurs en Belgique.
Ainsi vont les choses. Le sac à nœuds des déconvenues doit se dénouer dans l’esprit de certains. Se faire valoir en se faisant connaître par tous les moyens reste donc le seul critère pour guider dans leurs choix les chasseurs de tête que sont les présidents de parti.
C’est vrai que M’ame Anne Delvaux ne s’est fait connaître qu’en présentant le journal télévisé à la RTBF. Son image multipliée par autant d’émissions, sans rien savoir de ses capacités de dire le sentiment de ceux qu’elle représentera, c'est ça la démocratie !
L’autre zigoto, le Claude de la CSC, a lui aussi une propulsion médiatique, articulée devant les caméras mais avec un langage partisan qui tranche avec la nécessaire neutralité d’une speakerine de la télé nationale.
Cela est-il suffisant pour la cueillette du 25 mai prochain ?
Quant aux deux ineffables de la FGTB, ils ne quitteront pas leur poste, cette fois-ci, pour cueillir d’autres gloires au sommet de l’échiquier « démocratique ». Ils sont bien trop utiles au tandem Di Rupo-Magnette en qualité de cinquième colonne du PS au cœur de la FGTB.
Il est bien difficile de trouver une formule de représentation juste et légitime du peuple en démocratie !

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Les garanties d’intelligence par des élus universitaires, compte tenu du résultat, c’est loupé. Des garanties d’honnêteté, quand on voit l’indignité des salaires des travailleurs et l’aisance financière des élus, cela paraît peu probable. Quant à la foi qui soulève des montagnes, la ligne des partis, c’est comme la foi en Dieu des croyants, chacun à la sienne et tous s’accommodent d’une société qui en a de moins en moins.
Faire de ça un pays que l’on dit démocratique, s’il y a une usurpation majeure, c’est bien celle-là.
Les peuples continueront de sauter dans les cerceaux de papier que leur tendent les clowns blancs. Tout le monde sera content, puisque les démocrates croiront y trouver leur juste place.

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