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Didier. de l’Académie des Belles-Lettres.

Vous en connaissez, vous, un torche-livre qui s’amène chez un Éditeur belge (oui, il y en a encore), dépose un paquet de feuilles sur le bureau du dirlo (quand il existe) et s’en va en disant « il me faut ça pour février, ouais février, on vote le 25 mai ».
On en a un en Belgique. Grand écrivain ? Pas du tout. Grande gueule, oui et connu pour ça dans la politique.
– Je vois. Didier Reynders, tu veux dire ?
– Exact…
– Attends, tu veux parler de « Reynders sans tabou » ? C’est de l’interview, du sur mesure par deux de la presse écrite, aux Éditions Racine. Pourquoi on met toujours le pluriel quand on parle d’édition ? Si ça se trouve, c’est le seul livre de la collection…
– Non, je te parle d’un truc qu’il a écrit lui-même, enfin, il a sans doute passé son œuvre à quelqu’un de qualifié dans son ministère, on a toujours un ambassadeur, comme ça qui a une plume rentrée. « Bruxelles pour tous, vaincre la fracture » aux éditions « La Muette »…
– De Portici ?
– Encore un éditeur qui aurait bien fait de fermer sa gueule, comme dans l’opéra d’Auber !
– Mais non. Ça paie bien le métier quand c’est du compte d’auteur. Un auteur qui vend sa salade à des obligés, des personnels, des complaisants et qui distribue gratos ce qu’il peut avant le pilon qui attend le reste, c’est du nanan pour l’imprimeur.
– Oui. L’éditeur joue sur du velours.
– L’Éditeur belge existe encore en ce sens qu’il veut qu’imprimer. L’auteur devient le client.
– Tu crois que Reynders ?
– Tu recopierais « Madame Bovary » que Fadila Laanan n’en voudrait pas. Pas parce qu’elle reconnaîtrait la patte du maître ou que le titre lui dirait quelque chose… non, elle n’est plus capable de lire que Mickey… Alors, tu penses les pedzouilles à la chasse aux chefs-d’œuvre !
– Donc le client veut sa commande pour le 16 février. Les gazettes s’envoient le pavé. Ravis ! les journalistes exultent ! L’éditeur est aux anges. S’il a un pourcentage sur les ventes à l’unité, c’est pour sa pelote, le MR devient le mécène. Même Deprez se fendra d’un livre.
– Et toi, ton avis ?
– De la merde, positivement. Et je ne parle pas sous le contrôle de Milquet, qui ne dit rien du style, mais du fond. Non ! De la merde à propos du style et du fond.
– Au moins, ça plaira aux libéraux !
– Pas tous. T’as le clan des Michel et Gérard Deprez.
– Et ça dit quoi, « Bruxelles pour tous… » ?
– T’as tout sur la couverture. Tu vois Chateaubriand en MR devant le canal qui coupe Bruxelles en deux, un ciel bleu de reconquête. L’homme bien découpé semble flotter dans l’espace-temps.

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– Intemporel !...
– Exact. Mais c’est pour la bonne cause. Quand c’est Victor Hugo qui cause, Didjé ne veut pas la formation de ghettos, la dualisation de la ville, souvent symbolisée par la voie d’eau qui coupe Bruxelles en deux.
– Faut bien qu’il explique ce qu’il est venu foutre à Bruxelles. Il ne va pas te faire l’article sur la gentrification à Uccle ou détourner les eaux du canal !
– Il est devenu tunnelier ! Il veut enterrer les grands axes, des projets de pharaon.
– Je comprends pourquoi Milquet est en rogne et met l’œuvrette de Ramsès II aux chiottes.
– Maupassant-Joufflu est disponible, surtout à Bruxelles. Il se voit bien ministre-président, ou alors au Fédéral, en couple avec Bart.
– A la Chambre… partout où il y a de l’oseille. Il se vante d’apporter le plus qui manque, remailler la ville, faire de la mobilité et, entre les coups, de la formation sérieuse, bien libérale et patronale à la fois.
– C’est dans le long terme qu’il est le meilleur.
– Forcément, on ne pourra pas lui reprocher ses erreurs en 2050 !
– Ce type me saoule ! Je m’étais dit, il dégage à Liège, chouette on va vite l’oublier. Defraigne est ce qu’elle est… elle est quand même plus regardable, c’est toujours ça. Et puis voilà qu’il la ramène tellement sur Bruxelles, que même depuis Uccle, il finit par m’emmerder autant que lorsqu’il créchait au quartier Saint-Léonard.
– Il reste plus qu’une solution.
– Laquelle ?
– Si Bart suit son idée et réussit à l’imposer, Bruxelles retourne à la Flandre et Reynders devient député flamand !
– Et alors ?
– Il fera écrire ses livres en flamand, pardi !

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