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Marianne Belgique : la fin.

Quand une aventure se termine dans la presse, c’est toujours un appauvrissement du tissu intellectuel et donc un préjudice pour l’ensemble des citoyens.
Marianne France n’étant plus distribué dans les kiosques et les librairies de chez nous. Il se trouve que, lecteur assidu du magazine, je me suis normalement tourné vers la mouture belge, tout en regrettant de n’avoir pas le choix. Le nouveau patron, le journaliste de RTL Vrebos, devenait rédacteur en chef.
Après quelques numéros, il ne fallut pas être grand clerc pour deviner que la publication belge ne tiendrait pas le coup. Elle ne tranchait pas suffisamment sur les fadeurs du Soir magazine et autres amusettes belgicaines.
La trop grande proximité des patrons de presse avec les pouvoirs éditoriaux, les familiarités politiques dans les rédactions, le recrutement dans les écoles de journalisme par les mêmes, trois raisons, parmi d’autres d’un Waterloo morne plaine, programmé.
Ces pratiques garantissent au moins une unité de ton, dans l’avalanche des lieux communs et des clichés sur la société belge. Le lecteur est en permanence dans une sorte de halo culturel qui le distrait des réalités.
Et puis, il y a le talent naturel de l’autre côté de la frontière qui nous manque. La France est un grand pays. Elle produit évidemment plus de candidats de qualité à l’écriture qu’en Belgique. Les patrons de presse y sont moins contraignants que chez nous, quoique, évidemment, l’idée d’appartenance à une idéologie fait qu’un certain journal se définira autrement par rapport à un autre. Chez nous la diversité est imperceptible, si l’on excepte la tendance de certains à verser dans le people.
Scinder Marianne en deux publications distinctes a été une erreur. Il aurait mieux valu ne rien retrancher à l’original, quitte à l’ajout d’un cahier belge que les lecteurs eussent payé en supplément, plutôt que faire du neuf, en abandonnant les pointures qui font l’intérêt de la publication française.

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Selon Vrebos, le magazine français fournissait le quart environ d’articles ; mais, cela ne se sentait que dans la façon d’écrire qui n’était pas en faveur de Vrebos et de ses boys. Il faut dire que les meilleurs journalistes de terrain étaient régulièrement absents de ce quart.
On a senti tout de suite la limite : comment faire tenir debout un magazine « mordant », rien qu’avec les plumes officielles et « réputées » de chez nous ?
Ça a l’air impossible. Pourtant… Il faudrait rompre avec… comment dire ? Le pensum du bon élève et le retenu des coincés, un mal dont souffre toute la presse du pays.
Et ça, ce n’est pas gagné !
La reprise de "Moustique", pour étoffer Marianne Belgique, n’est pas une bonne chose. Ce serait mélanger le bleu et le rose et sortir un violet d'évêché !
Bref, on veut continuer à faire du Marianne sans Marianne et avec un autre titre. Pourquoi pas « Vrebos bosse vrai magazine » tant qu’on y est ? Qui dans les entrepreneurs a envie d’investir là-dedans ?
Pas grand monde.
Allons, réveillez-vous.

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Commentaires

Vous pourriez offrir un exemplaire de votre livre aux plus ardents défenseurs de votre blog, non??

Mon cher Reiter,
Ce serait avec le plus grand plaisir si j'avais édité mon livre par mes propres moyens (compte d'auteur). Mais cet éditeur parisien a pris le risque de l'éditer à ses frais.
Ce qui fait que je n'aurai jamais les invendus à distribuer, plutôt qu'à les laisser moisir dans ma cave. Je suis obligé d'acheter mes propres livres, même si l'éditeur me fait une remise. Je m'étais toujours juré de ne jamais pratiquer le compte d'auteur. Ce qui m'intéresse, c'est l'inscription à la BNP (bibliothèque nationale de France)pour la sauvegarde de mon travail. Croyez bien que je suis désolé. Bien à vous.

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