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Un Citoyen ordinaire.

On repasse actuellement les plats de la sarkozye et on reparle du trublion de droite, quoique momentanément à la retraite, avec délectation ou mépris. C’est peut-être d’une certaine manière ce qu’il souhaitait, tant le personnage a horreur de l’ombre.
La multiplication des affaires le concernant est effarante, les coïncidences nombreuses et les traces sont encore existantes d’une confusion de la conduite des affaires d’État avec le renforcement du pouvoir et du bénéfice personnel.
Mais enfin, les présomptions ne sont pas des preuves.
A cela s’ajoutent Buisson et les écoutes de la police.
L’UMP tentent des manœuvres dilatoires en faisant diversion sur les personnages clés du pouvoir : Hollande, Ayrault, Valls, Taubira.
Si on joint à cela la mauvaise santé financière de la France, voilà longtemps que l’on n’avait plus vu un tel remue-ménage et un si grand danger de basculement dans l’inconnu, avec les élections prochaines.
Les enregistrements de Sarkozy intime par Patrick Buisson ne modifient pas l’image que les Français ont de l’ancien président, majoritairement négative, mais de peu sur une opinion favorable et inconditionnelle.
Les écoutes par voie de justice de Sarkozy sur une enquête d’un financement libyen éventuel de la campagne de 2007 faisant rebondir l’affaire Bettencourt pour laquelle l’ex président avait bénéficié d’un non-lieu, recevaient la cerise sur le gâteau par la perquisition chez Maître Thierry Herzog, l’avocat de Sarkozy.
C’est compliqué. Il faut suivre. Et même pour les Belges fort intéressés par la politique française, la vivacité des débats et l’intelligence qui s’y déploie ne sont pas toujours compréhensibles. La presse belge par son manque de pugnacité et son manque de belles plumes dans ses rédactions n’offre que peu d’attraits, d’où l’intérêt non déguisé pour la politique française des Wallons et des Bruxellois. Les grands journaux belges sont en partie responsables de ce transfert d’intérêt pour nos voisins. À leur lecture on a l’impression désagréable que ces gens ne font pas bien leur métier. En effet, comment ne pas voir qu’il y a deux Belgique et que celle sur laquelle ils écrivent, n’est pas celle dans laquelle on vit.
Revenons à la France. Ces événements espacés dans le temps et différents entre eux provoquent des remous autour de Nicolas Sarkozy. Ils risquent de le victimiser, avec des conséquences qu’il est difficile d’apprécier à chaud. On sait l’art de Sarkozy de prendre l’événement brut et d’en chercher un avantage. Sarkozy dans un rôle de victime ? Pourquoi pas, il a déjà joué avec succès dans ce registre. D’autant que les perquisitions chez Maître Herzog ont provoqué un tollé de protestations chez les avocats, le bâtonnier parisien en tête. Ils s’inquiètent d’atteintes graves et répétées du secret professionnel garanti par l’Etat de droit.
Quant à imaginer que ces enquêtes le concernant sont des coups montés au plus haut niveau pour l’empêcher d’être à nouveau candidat à la présidence en 2017, il faut être Nadine Morano pour en être convaincue.
La vérité, c’est que Sarkozy n’admet pas d’être un justiciable ordinaire. S’il dispose encore d’une immunité sur la conduite de l’État de son ancien mandat, il est redevenu monsieur tout le monde en passant les clés de l’Élysée à François Hollande. Adieu les tapis rouges, les valets ouvrant les voitures, les visites d’État à État, les « tu » à Barak et Angela.
C’est comme si Reynders redevenu simple citoyen plaidait au pro deo le vol à l’étalage d’un Roumain sans papier, devant le Tribunal correctionnel de Mons.

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Il se forge dans l’esprit de ces gens là une sorte de rancœur dans le sentiment que c’est déchoir que de vivre un quotidien ne disposant que d’une voix tous les quatre ou cinq ans. C’est-à-dire sans aucune prise sur les événements, d’être de moins en moins reconnu dans la rue, de ne plus être consulté, de n’avoir plus les mielleux propos d’un Maroy qui vous encense, de ne plus cumuler les mandats qui s’ajoutent sur le compte en banque, de changer de chemise deux ou trois fois par jour, de recevoir qui on veut à table ouverte dans le ministère dont on est le patron, bref de ne plus se voir beau, superbe et important.

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