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Un dimanche de fichu.

Ouf ! demain chacun aura droit à une vie normale, faite de travail, de chômage, du mépris ordinaire que les autorités nous témoignent et des nouvelles taxes, lois et austérités diverses.
Ils se sont dit « harassés », nos éminents. Placés sur les listes au bon endroit, rien de fâcheux, pourtant, ne pouvait leur arriver. Ils ne retourneraient pas de sitôt dans leur Administration ou dans leur cabinet d’avocat. Ils sont certains de rempiler.
Ils se sont montrés, histoire d’entretenir la flamme pour ceux que leur fantaisie mettra en bonne place, d’autres, moins chanceux, seront à la frange du succès ou au bord de la non-élection, tout cela sur ordre, parfois un geste, une humeur passagère.
Les télés et les gazettes ont multiplié les débats, les confrontations, les échanges qualifiés de vifs. Johanne Montay, du service politique de la RTBF, aura eu beau plongé son regard si intelligent et si pétillant de malice dans les yeux du téléspectateur, rien n’y a fait. Je ne parviens pas à discerner la différence entre la politique du MR, de celle du PS.
Je ne comprends toujours pas pourquoi Michel et Magnette se sont accrochés à propos de différences dans le traitement futur du Belge ordinaire. Ils baignent tous les deux dans la soupe libérale et dans la même économie. Et que nous montrent-ils ? La dispute de deux commis pour faire premier vendeur au comptoir du « Vieil Elbeuf » (1).
Peut-être, à cause d’une bévue quelque part dans leurs deux projets, un plan qui foire, une subtilité à laquelle aucun des deux ne s’attendait pas, un bond du prix du baril de pétrole, une guerre gênante pour le budget de l’Europe, une banque qui fait faillite, peut-être alors dis-je, aurais-je cent ou deux cents € à payer en plus d’impôts et devrais-je débourser davantage au remplacement des pneus de mon véhicule, inconvénients que Michel ou Magnette eût pu m’éviter, ou qu’aucun des deux n’y ait rien pu, mais pour le reste, je ne vois pas ce qui les contrarie pour se mettre dans des états pareils, à affirmer, l’un et l’autre, qu’ils font des politiques différentes et opposées.
Premier ou deuxième sur les listes, ils ont le choix entre le Fédéral, la Région ou l’Europe. C’est ainsi qu’ils partagent avec un quarteron de personnalités de leur gabarit, l’avantage d’être élu là où ils veulent et comme ils veulent. L’électeur n’y pourra rien. On devra les supporter cinq années de plus, quoi que l’on fasse !
J’aime autant rêver de Johanne Montay, 45 en décembre, qu’au crâne luisant de Charles Michel.

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Que se passe-t-il dans la tête d’un présentateur de ces stars de la politique ? En un mot qu’est-ce que Johanne Montay, si elle se lâchait, nous dirait de la démocratie confisquée ? Je serais déçu que Madame Montay trouvât qu’elle ne le fût pas, confisquée, c’est-à-dire pense comme ces deux enfoirés.
Voilà ce que nous ne saurons jamais.
Les journalistes à la RTBF n’ont pas le droit à l’expression personnelle. On ne peut l’imaginer qu’aux questions qu’ils posent. À ce petit jeu, on n’a pas le sentiment qu’elle soit de droite, et pas de gauche non plus, si l’on considère que le PS ne l’est plus. Alors, asexuée par la mission que lui a confiée la RTBF ? Comme c’est dommage…
Bien entendu, il y a parfois un ou une muette qui quitte le navire, justement pour s’exprimer, comme Maroy. L’ex du dimanche midi fait plutôt pitié, puisqu’entre les mots, il laisse entendre qu’il s’est lancé dans le bain électoral pour mieux nourrir sa femme et ses enfants, ce qui, en principe, part d’un bon geste de père de famille, mais qui met la politique au niveau de la société de consommation. Et puis tout ce raffut pour se mettre avec le MR, quelle déchéance !
Il me souvient que Madame Montay s’était plutôt fendue d’un billet sans concession sur cette « désertion » de l’animateur du dimanche. C’est bien d’avoir des principes. Le plus dur, c’est de rester ferme dans ses principes jusqu’au bout.
Vous vous demandez, chers lecteurs, pourquoi l’animal que je suis, se lance dans des questionnements sur Montay, Maroy, la télévision, plutôt que de vous faire part de ce qu’il croit savoir des qualités des candidats.
C’est qu’ils n’en ont aucune et que c’est la pire bande de jeanfoutres que nous ayons élue depuis la Libération, médiocres happeurs de fric, canailles débarrassées du découvert bancaire, grâce à vos largesses…
Vous ne le saviez pas. Je vous l’apprends ! Et pour cause, ce n’est qu’à la fermeture des caisses, que les hommes d’affaire s’empoignent et se reconnaissent.
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1. Au bonheur des dames. Émile Zola.

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