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La guerre, mon dieu que c’est drone !

C’est reparti pour une tournée de violence en Palestine. Avec l’affaire Abou Bakr al-Baghdadi chef irakien de "l'Etat islamique" qui grignote l’Irak et la Syrie, avec l’Égypte aux mains des militaires, sans compter les Émirats armant en sous-main les djihadistes, sans oublier les religieux de Tel-Aviv qui piaffent d’impatience d’essayer les nouveaux drones américains à Gaza, il fallait bien qu’un jour ou l’autre l’occupant israélien demande à ses maçons qui construisent à tout va des colonies un peu partout rétrécissant les territoires d’en face, de déposer la truelle un moment, surtout que le Hamas a reçu de son côté, sans doute de l’Iran, de nouvelles fusées à moyenne portée.
Comme on voit : des victimes possibles partout, avec toujours un avantage pour les guerriers des deux camps les mieux armés, à savoir Israël qui joue toujours magnifiquement son rôle de victime dans les médias occidentaux.
Et la paix dans ces haines diverses ? Israël en a déjà tellement parlé sans aucune volonté d’aboutir, que plus personne ne croit réellement qu’il est prêt à déposer définitivement la truelle de ses constructions et lâcher la grappe aux Palestiniens qui veulent vivre normalement et en paix dans un pays débarrassé de l’armée d’occupation.
De même, en face, trop de malheurs ont radicalisé les populations. Les extrémistes n’ont pas de mal à recruter dans les camps de déplacés ou parmi ceux dont Israël se permet de faire sauter les maisons.
Le lecteur de la presse francophone pourrait citer les pour et les antis des deux camps, rien qu’en lisant les signatures au bas des articles. Dans son ensemble, la presse belge est en gros pour la version de Netanyahou contre la version de Mahmoud Abbas, par réflexe bourgeois, par amitié élective pour la diaspora et parce que les États-Unis sont la référence absolue.
Pourtant, les Américains ont accumulé les boulettes au Moyen-Orient, depuis les guerres des deux Bush en Irak et la pendaison de Saddam, livrant le pays clé sur porte à Al-Qaida, ravivant les querelles séculaires des Chiites contre les Sunnites, etc. Voilà maintenant qu’on a en plus le "khalifat" à Mossoul d’un aventurier patibulaire et meurtrier.
Cerise sur la roquette, en 2014, Israël, en se ruant sur le Hamas, est responsable des pertes civiles lourdes, et prépare le terrain d’une riposte salée d’en face.

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On se rappelle Ariel Sharon après les attentats du 11-Septembre qualifiant "Arafat de Ben Laden régional". L'Autorité palestinienne, sortie du traité de paix d'Oslo, fut qualifiée d’entité terroriste. Arafat, assiégé dans son quartier général de Ramallah en 2002, s’y cramponna jusqu'à son transport médical en France, où il mourut en 2004. La campagne menée par Israël contre le Fatah et l'Autorité palestinienne fit un effet de propagande involontaire du Hamas.
Que de fautes et d’erreurs cumulées d’Israël, au point que cela devint à un moment très difficile pour les journalistes sympathisants d’afficher leur sympathie aux fervents du système de Tel-Aviv. Cette annexion perpétuelle, ce grignotage de petits morceaux d’en face et cette volonté à peine voilée de reprendre les quartiers de Jérusalem restant aux Arabes, vus d’Europe font mauvais genre et sont indéfendables par qui s’essaie à l’impartialité.
En réalité, Israël n’a jamais voulu la réunification des partis politiques palestiniens sous la responsabilité de Mahmoud Abbas. Il prétend à nouveau écraser le Hamas à Gaza. Supposons qu’il y parvienne grâce aux drones et aux nouvelles armes US, on peut être sûr de voir des groupes djihadistes plus violents prendre la relève, qu’Abbas ne contrôlera pas.
On parle déjà d’un groupe Ansar Beit Maqdis, djihadiste égyptien qui s’installe dans le Sinaï. Le groupe a prêté allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi et à son Etat islamique.
Bonsoir la paix, avec ces ténors du crime.
On repartirait pour une guerre qui ne serait plus de six jours, sauf emploi de la bombe atomique qu’Israël possède. Elle serait peut-être gagnée, mais à quel prix ?
Par delà ces péripéties, ce serait la fin de la paix israélo-égyptienne décidée à Camp David.
À force de se montrer trop complaisants à l’égard d’Israël, le risque est grand de nous faire embarquer dans une guerre généralisée.
Un grand conflit, certains en rêvent en Europe. C’est ainsi que le capitalisme s’est déjà remis une première fois en selle à la guerre froide, qu’il a gagnée. La situation est telle, que les faiseurs de pluie occidentaux pourraient tâter de la guerre chaude, en cas de besoin, pour gagner aujourd’hui la bataille économique, qu’ils sont en train de perdre.

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