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Faire plus avec moins.

À Courtrai, Kris Peeters (CD&V) a trouvé la formule « Faire plus avec moins sera la devise des cinq prochaines années », le ministre flamand est trop modeste. C’est probablement la devise de la première moitié du siècle.
C’est mathématique, comme on produit plus « faire plus avec moins » doit bien profiter à quelqu’un. Ce n’est pas très malin de sa part, car la première personne à qui l’on pense, c’est lui, Kris Peeters, viennent ensuite les rentiers, ceux à qui l’État doit les milliards à cause de quoi on ne paiera plus les pensions dans vingt ans si on ne trouve pas une formule pour les vieux. « Faire moins avec plus » ne serait pas mal, traduisez par « Vivre moins longtemps malgré l’allongement de l’espérance de vie ». Cela se traduirait par des suicides vers 67 – 68 ans, la pension retardée à 65 ans, il resterait aux Vieux deux ou trois années avant de faire moins avec plus.
Voilà qui devrait réjouir les patrons.
– Mais m’sieur l’contremaît’, on m’demand’ de faire plus et on diminue mon salair’ !
– C’est un ordre de McBordur !
– C’est qui c’lui-là ?
– C’est le CEO écossais qui vient redresser l’entreprise.
– Pourquoi qu’elle a besoin… ?
– Parce que les actionnaires sont plus nombreux et qu’étant plus nombreux, ils ne veulent pas avoir moins, alors il faut que tu fasses plus.

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Pour revenir au loustic flamingant, Kris Peeters a fait valoir que le repli sur soi serait, pour la Flandre, une « grossière erreur. » On pourrait croire qu’il décommande les barbelés de la frontière linguistique. Erreur ! Il s’agit de faire plus d’affaires avec l’étranger en échange de quoi les Flamands auraient moins, forcément puisque tout le bazar produit partirait à l’étranger...
Jadis, quand les tribuns montaient sur une chaise pour haranguer la foule, c’était pour stigmatiser ceux qui se font du lard sur le peuple. Aujourd’hui, Kris Peeters dit qu’on ne fait pas assez de lard pour blinder les riches et, le plus extraordinaire, on l’applaudit.
C’est-à-dire que les Flamands n’ont rien compris et que les Wallons – pourtant réputés plus éveillés – s’apprêtent à applaudir au même discours proféré par l’homologue latin du germain, probablement Di Rupo, quand il se fera nommer Premier au régional.
Voilà qui est fabuleux ! Les séides du système économique, les tenants du libéralisme outrecuidant, les fourriers du mondialisme du « tout pour moi et rien pour les autres » sont arrivés à nous persuader que le problème c’était nous ! Nous ne travaillons pas assez et nous gagnons trop ! Alors qu’à force de regarder les magazines, à loucher sur les belles filles à poil sur des palaces flottants de milliardaires, on aurait dû être persuadés du contraire, que pour gagner beaucoup, il convient de ne rien foutre !
Ils en ont entendu de belles les Courtraisiens de la bouche de Peeters. Il faut croire qu’ils étaient ravis, puisqu’ils en redemandent. Il ne faut pas trop pousser Kriss pour en remettre une couche. Sûr de son petit succès, rigoureux comme d’habitude, il a poursuivi : « L’autorité publique doit supprimer de l’emploi là où c’est possible. Le pouvoir public flamand doit être efficace et ouvert au client. Il peut et doit être plus mince ».
Il licencie le peuple flamand et le peuple flamand est ravi ! Parce que : attention !... le pouvoir public n’est pas le pouvoir tout court. Il aurait dû mettre les points sur les « i ». Le pouvoir public, c’est celui qui est au service des gens : les jardiniers, les éboueurs, les flics, les guichetiers de l’Administration. Lui Kriss Peeters, c’est le pouvoir au-dessus, le pouvoir suprême. C’est une catégorie qui n’a rien à voir avec les futurs licenciés.
Seules ont le droit de grossir les Autorités fédérales, régionales, communales. Tout le monde comprend facilement que pour faire plus avec moins, le bon Flamand, comme le bon Wallon aura besoin d’un élu attaché personnellement à la surveillance de sa minceur. Ça fait du monde politique en plus, tout ça. Les gus chargés des beaux discours et ceux pour mettre à l’index les factieux qui n’applaudissent pas, en voilà du monde des partis à caser.
Le plus drôle, c’est que Kriss Peeters dénonce avec virulence le régime de la Corée du Nord et les méthodes musclées de Kim Jong-un. Il est vrai que Kim Jong-un n’a pas à sa disposition les foules à l’enthousiasme spontané de la Flandre.

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