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Revue de presse.

L’actualité est à l’image du « tigre » que des spécialistes de la chasse au gros gibier poursuivent, alors qu’on se demande si le « tigre » n’est pas tout simplement un matou qui aurait un peu forci ? On monte en suif et on retombe en chandelle…
Parfois, l’actualité est tragique, sans se poser les questions simples qu’on attendait ! Cette famille en voiture emportée par les eaux dans le Gard alors qu’elle franchissait un pont. Mais que diable allait-elle faire en cette galère ? Et les pouvoirs publics que faisaient-ils de si important pour oublier d’interdire le pont à la circulation ?
Même la presse dite sérieuse, appelée de la sorte parce qu’elle passe ses journées à défendre un système qui conduit tout doucement au désastre, cette presse, réputée sage, prend le relai du people et nous tient au courant de la saga de Nabila, meurtrière médiatique. À croire que son Agent de presse a ses entrées dans toutes les rédactions. Forcés de suivre cette affaire malgré eux, les lecteurs voient l’évolution des faits, avec l’intérêt d’un pisciculteur nourrissant ses poissons rouges. Je ne sais pas si c’est la justice française qui sombre dans le sensationnel, mais c’est tout juste si Ici Paris, Paris Match et Closer ne délèguent pas leurs meilleures plumes à chaque convocation de Nabila, chez le juge d’instruction.
La révélation n’est pas la bimbo, mais une femme étonnante qui s’appelle Colombe Pringle. Toujours bandante à 66 ans, la journaliste est tout sauf sotte. C’est si facile dans le métier de sombrer dans la vulgarité, qu’on est tout surpris de voir une femme qui dit tout mais de si belle manière qu’on en reste surpris. Vue sous l’angle de Colombe, la presse du trou-de-serrure et d’autres trous moins ferrugineux, allie psychanalyse et vaudeville, faisant du genre un divertissement… de qualité.
Et puis, dans cette revue de la presse, la dernière du peep-show. Spy, transformé en Luna Park multi public, contre le gré du solitaire Luperto. Qu’on ne vienne pas dire que Spy n’était pas prédestiné, à la rue de Namur de cette charmante commune, un établissement au nom prédestiné : le Gai village.

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Notre société a admis l’amour gay comme faisant partie des attachements humains possibles. Être Gay n’est donc plus un crime. Voilà qui est bien et qu’on puisse enfin ficher la paix à des hommes qui parient pile, quand le monde dit face. Comment expliquer, dès lors, que le fait d’être gay amplifie le fait-divers ?
Je veux bien que ce pauvre Luperto est socialiste et qu’en ce moment il y a de la haine qui remonte en surface avec Charles Michel, premier ministre. Enfin, la presse people adore éclabousser les gens en place (comme moi d’ailleurs, mais pour d’autres raisons). Que lui reproche-t-on ? D’exhiber sa zézette sur une aire d’autoroute. Il ne l’a pas fait devant une sortie d’école, que je sache ?
Ses administrés l’adorent. S’il avait montré son chtibre en plein conseil communal, on eût apposé sur la façade de la mairie une plaque commémorant l’événement !
On sait que ce n’est pas malin d’aller renifler du mâle à Spy pour satisfaire ses instincts, alors qu’on est un homme en vue, qu’on ramasse du blé facile à condition de ne pas se faire remarquer.
Di Rupo, de la confrérie, a failli finir dans le ruisseau pour une pareille mésaventure au siècle dernier. Heureusement pour lui, on n’est pas allé trop loin dans l’enquête. Il a été blanchi. Sans doute les choses eussent pris une autre tournure, s’il avait été aussi connu à l’époque, qu’il ne l’est aujourd’hui… mais encore une fois, on s’inquiétait déjà plus qu’il n’aurait fallu. Une histoire de bitte « normale », c’est-à-dire incluant un homme et une femme, n’aurait pas fait scandale.
Enfin, cerise sur l’hémorroïde, voilà un cinquième homme qui porte plainte contre Luperto, traumatisé dix-huit ans après les faits ! Quel fait ? Toujours le même, Luperto se serait déboutonné saisi d’une irrépressible envie de montrer son Popol à l’envi, comme une poissonnière son merlan.
Bon d’accord, ça ne se fait pas. Vous en connaissez-vous des traumatisés dix-huit ans plus tard ? Vous n’avez jamais vécu de ces curieuses découvertes qu’un adolescent ne doit pas faire ? Qui n’a pas côtoyé dans sa jeunesse un fana de la bistouquette, un mal branché de la câlinerie ambigüe ? Pour ma part, j’en ai croisé deux à mon corps défendant. Cela ne m’a pas empêché de célébrer le corps féminin comme il convient, sans aucun traumatisme par l’« agression » visuelle de deux vieilles tantes pathétiques.
En voilà une de société qui sombre dans la pruderie et qui laisse crever de faim le quart de sa population, sans éprouver la moindre gêne !

Commentaires

Un excellent article et comme très souvent,une excellente analyse,vous me surprendrez toujours mon cher Henri..

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