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2015, il faudra qu’on en jouisse !...

Les sujets légers foisonnent, en cette toute fin d’année 2014, histoire de nous faire admettre que la vie est belle et qu’il fait bon vivre. Malgré une désolante montée en flèche des obligations et devoirs des citoyens, nos chauffeurs de salles de banquet en sont persuadés.
Par exemple, de Brigode rejoint par Darhmouch, au sommet du patrimoine belge de l’information, se réjouit de l’excellence de sa consœur.
L’émulation gagne les cabinets, le gouvernement fédéral est copié par les régionaux. Chacun veut sa taxe spécifique. Le PS et la N-VA se découvrent des points communs. Charles Michel propose la Tahitienne au lieu de la Suédoise. Il jure que la tête qu’on lui voit n’est pas en carton et que c’est la sienne. Il vire à authentique.
On les adore ! Mais qu’ont-ils fait pour que nous les adorions ainsi ? Mais rien. C’est ça qui fait le génie du peuple. Ce sont des incarnations d’un ailleurs belge, malgré les palmiers et les coupeurs de tête derrière.
Ils n’ont pas besoin de faire. Ils sont là, c’est tout. La foi qu’on retrouve partout dans le monde doit être d’origine belge. Les religions sont réconciliées : « œcuméniques », juste un petit doute sur la couleur de la barbe de Mahomet. Seul Léonard ira en enfer d’avoir trop désiré être cardinal.
La célébrité n’est plus le fait d’un destin surprenant ou l’aboutissement d’un génie, mais le triomphe du fonctionnariat au service de l’information encadrée, dirigée, aseptisée. On a eu l’hygiène des bidets et des injecteurs au siècle dernier, on a la représentation la plus propre au monde pour 2015. On sent que Marcourt ne nous parle jamais sans avoir mis une goutte de vaseline sur son gland, par politesse. Et que Demotte s’est torché avec trois papiers différents avant son rendez-vous à son club Lorraine.

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Demotte, Marcourt, Magnette tant de noms chantés dans les chaumières sur l’air du « petit papa Noël » troublent nos esprits. J’en garde le souvenir ému, lorsqu’à mes huit ans, je lus un conte dans lequel les rivières étaient en chocolat et les fruits des arbres étaient confits naturellement. Borsus bâtissait déjà des pâtés de sable et Laurette faisait des petites gâteries à ses condisciples au nom de la ••• Fraternité.
Les tribulations de Nabila comptent beaucoup dans l’assaut à l’arme blanche pour ravir les chaumières et ridiculiser la justice, qui a besoin d’être ridicule pour ne pas devenir franchement odieuse.
Mais c’est surtout le spectaculaire ravalement de Charles Michel en politicien avisé et ayant le sens du bien public qui est, parmi les sujets légers, celui qui est le plus somptueux et déclaré comme tel par les lauréats De Brigode et Darhmouch.
Pour faire joli, la corde qui va servir à nous pendre est en soie naturelle, griffée d’un grand couturier. Une nasse se dissimule parmi les fleurs et les fusées d’artifice. Les premiers à être traités comme les baleines sur un baleinier japonais, les chômeurs, auront un réveillon pénible, sans autre alternative que mendier, faire appel aux parents ou entrer dans la délinquance. Les bijoutiers qui protègent leur bimbeloterie sont prévenus. Le colt 45 est livré sans sommation. Ces voyous de chômeurs tomberont au milieu de la chaussée, deux montres à quartz Seiko et une bague en or « à rétrécir » dans la main desserrée par la mort et la poigne de l’inspecteur.
À part ça, le génie chauve qui préside à nos destinées se gonfle et s’enivre du pouvoir dont il est amoureux depuis qu’il s’acharnait à battre son père au ping-pong. Il est notre plus belle découverte, notre empereur Qin et nous, son armée de terre cuite, enterrée avec lui à jamais, pour le meilleur et pour l’empire.
La Belgique joyeuse des années cinquante renaît, avec les artistes qui s’attachent au peuple comme les moules à un wharf. Faire rigoler gras ne suffisant pas, les grands reporters dont nos régions sont friandes nous les montre intimes.
Les Frères Taloche en famille, François Pirette, sans son ego habituel, servant sa propre soupe aux restos de son grand cœur et le Grand Jojo, Belge, du caleçon à la chaussette tricolore, tout étonné de savoir qu’il n’est pas encore le premier mort de l’année.
Puis, il y a tous les préparatifs, pour que nous nous épations des planches montoises en l’air, comme il y eut celles de Deauville au sol. Mons, une affaire de famille au bout de table de laquelle Élio nous sert ses Côtelettes à l'merdouille.
Dans des laboratoires N-VA-MR du troisième ou du quatrième sous-sol, des spécialistes du marketing bancaire touillent dans des chaudrons le conte de fée des recettes de TVA et de droits d’accise.
Plié en deux aux pitreries des Frères Taloche, renversé de rire aux bigoudis de Pirette, le bon peuple rigolard pourvu de sacs à confetti et de chapeaux pointus, de sa langue râpeuse lape le chaudron du breuvage magique que le serveur chauve à lunettes a apporté. On est fait comme des rats.
Reste la bombe, le clou final, André Lamy dans son imitation d’Albert II, rewrité en Philippe. Précurseur et en même temps futurologue, André Lamy travaille le personnage d’Élisabeth, l’héritière, pour les alentours de 2025. Par patriotisme, la baronne Cordy a décidé de ne pas décéder tout de suite, histoire de prolonger le formidable éclat de rire.
Ah ! nom de dieu de nom de dieu, si j’avais sous la main le connard qui s’est exclamé dans un moment d’enthousiasme pur, Wallon est mon prénom, Belge est mon nom de famille…

Commentaires

Surement pas pour respecter une tradition, je vous souhaite très sincèrement une bonne année nouvelle mon cher Duc..

Merci, j'y suis sensible.
Bonne année à vous.

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