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Autopsie Chanel.

Je m’étais juré de ne plus ouvrir la télé aux spectacles navrants de Controverse et Mise au point, sur les deux chaînes dites « favorites ».
Malgré tout, pour une dernière chance, j’ai zappé sur ses bijoux de bourges dépressives.
Pas très longtemps, l’esprit un peu voyeur, dois-je le dire.
La RTBF, avec Gadisseux à la grosse caisse, depuis que Maroy sauve ses hypothèques en pointant au MR, j’ai été déçu. Ce n’était pas l’autre qui le retenait par ses bretelles, c’est tout simplement la trouille de perdre son emploi. Je l’ai reconnu tout de suite, d’un terne, d’une apathie, qui le ferait reconnaître parmi les épouvantails d’un champ de navets.
Il fallait se rabattre sur RTL, avec les mêmes invités, pour le même sujet.
Un synchronisme étonnant ! En zappant de l’une à l’autre, je suis tombé sur le speech de Marc Goblet, le successeur d’Anne Demelenne à la FGTB, sur les deux chaînes en même temps ! Ce n’était pas de l’ubiquité, mais l’une en différé, l’autre en direct. C’est dire le peu d’imagination, l’argent jeté par les fenêtres !
J’allais me résigner à subir le charme campagnard du nouveau chef rosé des syndiqués, quand M’ame Demoulin donna la parole à la seule invitée inconnue et qui pouvait donc être un témoin issu du peuple et y retournant aussitôt l’émission mise en boîte.
Enfin, une invitée qui n’est pas « maison », ni astreinte aux mots attendus, grâce à un cursus de grande école, un être vivant, quoi, une femme du peuple, une nouvelle Théroigne de Méricourt.
J’aurais dû me méfier d’RTL, après les trains hollandais de miss Darhmouch, je me disais que c’était impossible d’aller plus loin.

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Eh bien non ! Domino a lancé le disque vingt centimètres plus loin.
En effet, cette dame d’un certain âge, se mit à se farcir le représentant de la FGTB sur le thème « nous sommes tous dans le même bateau… les grèves sont nuisibles… etc. » usant de la comparaison d’un ascenseur pour l’usage de tous à quelque étage que vous descendiez, pour marquer sa solidarité, du petit commerçant au grand mercanti. Pendant ce temps, Goblet ne cilla pas. Pendant qu’il ne cillait pas, j’ai trouvé qu’il avait tout à fait la tête de Danton au départ pour l’échafaud.
« Riches et pauvres, sont nos prénoms, Belge est notre nom de famille ».
Mais où RTL va-t-il les chercher ? Son chasseur de têtes est de première !
Goblet, aurait pu rétorquer que la plupart des gens montent dans les étages par des escaliers et même dans certains cas, les riches usent de l’ascenseur et les domestiques empruntent l’escalier de service. Mais à quoi bon. Il y a des rivières impétueuses que nul ne saurait remonter. On voyait bien que ce témoin avait été choisi avec le plus grand soin.
Comme Goblet n’a pas d’esprit (heureusement qu’on ne peut pas le lui reprocher, les autres en sont tout autant que lui dépourvus), pendant que les autres pouffaient, il s’est contenté de réciter un prospectus de la FGTB. Heureusement qu’il le savait par cœur !
Je l’ai déjà dit cent fois : je n’ouvrirai plus jamais « le poste » sur les babillards du dimanche midi.
Enfin, on en est encore à se renvoyer la patate chaude des responsabilités dans cette société malade.
Le jour où l’on aura vraiment un débat digne de ce nom, que Domino me prévienne, que Gadisseux me fasse un signe.
Une fois pour toute, ce système est détraqué. Quand va-t-on s’en apercevoir ?
Tous les dés sont pipés et les grèves pour rattraper un peu de l’acquis social qui fiche le camp, sont utiles.
Que la société fourmillent de demeurés comme cette pauvre femme dégoisant des conneries et donnant l’impression que le peuple est con et que son sort est amplement mérité, RTL n’a pas de mal à en trouver. Son carnet d’adresses en est rempli.
Ce n’est pas de ça qu’il s’agit.
Le seul débat intéressant aura lieu le jour où nos enflures politiques, nos célébrités syndicales fermeront leurs gueules pour ouvrir une tribune avec des économistes et des gens du peuple qui n’ont pas leur langue dans la poche.
Le système est nase et les docteurs Mabuse qui veulent le sauver, le sont aussi !
Ce n’est pas de la grippe dont nous souffrons, mais d’Ebola.
Ils ont ouvert la boîte de Pandore avec trois milliards de pauvres types mal payés qui veulent que nous le soyons aussi, plutôt qu’essayer de nous ressembler.
Ce n’est pas de remède de cheval dont nous avons besoin, mais d’une bonne autopsie du cadavre qui pourrit sous notre nez, mais que les riches ne sentent pas grâce à leur Numéro Cinq. (voir le titre)

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