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Le public est effondré…

…l’œuvre aussi.
Arne Seize, après Arne Quinze, a tout vérifié. Le Conseil communal est rassuré. Mons accrochera cinq années l’art moderne autrement que par des sarcasmes et des haussements d’épaule, entre les réverbères du centre ville.
L’art échappe à l’entendement des masses. Le public ne comprendra jamais, et ce depuis Picasso, pourquoi les nez ne sont plus au milieu de la figure. Personne n’a été blessé rue de Nimy, par une écharde, un boulon…. C’est Arne dix-sept qui paie les réparations. Les pompiers rassurent.
Cette forme audacieuse de sculpture ultra moderne, c’est le style échafaudage. Si d’autres planches dans l’enchevêtrement avaient empêché les planches mal arrimées de s’écraser au sol, celles-ci seraient restées en suspension et personne ne s’en serait aperçu. Vu d’en bas, on est au rez-de-chaussée d’une maison sans mur. On s’attend à voir l’urinoir de Duchamp sur le palier du quatrième.
Qui aurait cru les Montois si férus d’art ultramoderne ?
À moins, ce qui est plus vraisemblable, Mon Mons a très bien pu décider tout seul. En effet, le conseil communal socialiste et la section locale ne brillent pas par leurs connaissances dans l’histoire de l’art. Ils en sont restés au figuratif (le singe de la Grand-place). Le beffroi baroque, n’approche même pas Arne Quatorze par le style.
Il n’y a que la gare de Calatrava à l’instar de celle de Liège qui pourrait se comparer. Élio devrait faire gaffe. À Liège, la modernité de la gare est telle, que pour assortir le reste de la ville, il faudrait la raser ! On a fait le nécessaire au quartier des Guillemins. À vue d’œil, ce n’est pas assez.

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Ceux qui se moquent de l’art d’aujourd’hui feraient bien de se méfier. Ils risquent de passer pour des béotiens et au pire pour des imbéciles par les Bobos, les clubs branchés et les échevins de la culture francophones, tous plus ou moins incultes, mais qui se protègent des médisants par une fuite en avant résolument avant-gardiste.
Et puis, ils ne sont pas responsables des chefs-d’œuvre qu’on leur confie. Le chef du parti au pouvoir décide, non sans l’avis des experts, tous plus ou moins à 10 % et en cheville avec des filières d’artistes officiels.
Un artiste officiel, c’est quelqu’un qui vend sa pièce avant de l’avoir ébauchée, qui écrit un livre juste après qu’on lui ait annoncé un concours doté d’un bon prix. Il a le droit de sauter les autres candidats et présenter directement son travail au jury.
Je ne veux pas dire qu’Arne Quinze est sans talent ou qu’il a été pistonné. Il pourrait avoir bénéficié de la volonté de Di Rupo d’être à nouveau premier ministre dans cette législature et qui devait impressionner la Flandre par un grand coup, en demandant à un artiste flamand de créer quelque chose pour Mons 2015.
C’est raté. C’est Charles Michel qui arrache la floche du carrousel. C’est tout juste si Mon Mons n’a pas reçu une planche de l’œuvre, sur le coin de la figure ! Et malgré tout, il doit se farcir le Flamand.
Il paraît que le plancher aérien a été baptisé « The Passenger », Arne n’a pas voulu « Het passagier » qui la fichait mal dans une ville francophone. Vous me direz, on pouvait appeler cela « Le passager », mais c’était trop simple et pas assez chic.
La rue de Nimy pourrait rester fermée en attendant la contre-expertise. Les commerçants commencent à prendre l’art contemporain en grippe.
La Fondation Mons 2015 est sur les dents. L’ouverture de l’année de la culture, c’est pour dans deux jours.
Les discours sont prêts. Il y aura du monde. L’événement sera commenté. Di Rupo a remis une couche de notoriété sur ses mandats.
Il aura droit un jour à sa statue, en face de la gare Calatrava. Qu’on ne demande surtout pas à Arne Quinze l’œuvre représentant le futur citoyen d’honneur. En cas d’effondrement, il risquerait de faire des morts parmi les usagers des transports ferroviaires. Et puis en bon hédoniste, Di Rupo s’aime tellement, qu’il n’a pas envie de ressembler à un puzzle de poutres mal équarries.

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