« Un prêtre malheureux ! | Accueil | Charles Michel a la frite. »

Un touche-pipi au top !

– Jean-Charles passe-moi le code.
– Tiens, chouquet.
–Pas le gode… le code, abruti !
Ça repart sec pour Luperto, le président du parlement wallon démissionnaire soupçonné d’avoir déballé sa zézette sur l’aire de repos d’autoroute à Spy. Les adeptes de la malle arrière s’y échangent les bonnes adresses et même y déballent leur boutique.
Jusque là rien que du transactionnel de l’offre et de la demande. On y relance ses petites affaires. C’est bon pour le commerce, non ?
Chaque bosquet sert d’étalage et est bien achalandé.
Le routard qui pensait régaler sa famille d’une frite boulet sauce lapin au resto-halte de l’autoroute tombe parfois sur des sans-gêne à fesses découvertes. Le lapin a fichu le camp. Reste plus que la sauce… Pourvu que la gamine qui tue le temps sur son portable, ne pige rien à la version Debussy, de l’après-midi d’un phone. Sinon, il y a outrage.
Le décor est planté. Reste à passer la Porte étroite, dont s’émerveillait André Gide.

1pissot.jpg

Les vertueux de la grande presse nationale nous en ont mis plein la vue avec leur pseudo connaissance du Code Pénal. Vous dites à un plouc, « ouais, mec, t’as le 385 du code au cul (vous ne croyez pas si bien dire). Or, personne ne va voir et surtout d’après la courte, mais juste description de la scène « du crime », si avec le 385, le présumé innocent n’encourt pas d’autres accusations, tellement gravissimes et lourdes qu’on se demande si ce ne serait pas le moment de s’apercevoir que le code date de 1905 !
Qu’on en juge à la lecture des articles du Code, en commençant par le 385. du chapitre VI. – De la corruption de la jeunesse et de la prostitution [Loi 26-05-1914, art. 4]
Art. 385. Quiconque aura publiquement outragé les mœurs par des actions qui blessent la pudeur, sera puni d’un emprisonnement de huit jours à un an et d’une amende de vingt-six francs à cinq cents francs.
(Si l’outrage a été commis en présence d’un mineur âgé de moins de seize ans accomplis, la peine sera d’un emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de cent francs à mille francs.) [L 2000-11-28/35, art. 23, 029; En vigueur : 27-03-2001]
L’outrage est laissé à l’appréciation du juge. Autrement dit, malheur à Madame Arthur si elle tombe sur un magistrat qui vient de pincer sa compagne en galante compagnie et qui développe un ulcère de jalousie, depuis !
Mais le pauvre Luperto n’en aurait pas fini avec Thémis pour « absence de feux à l’arrière », si certains des éphèbes fréquentant Spy et la Nationale avaient un âge critique (en-dessous de 18 ans).
C’est le fameux 379, terreur des pédophiles.
Art. 379. (Voir NOTE sous TITRE) [L 1995-04-13/32, art. 2, 014; En vigueur : 05-05-1995] Quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant, pour satisfaire les passions d’autrui, la débauche, la corruption ou la [prostitution] d’un mineur de l’un ou de l’autre sexe, sera puni de réclusion (de cinq ans à dix ans) et d’une amende de cinq cents francs à vingt-cinq mille francs. [L 2000-11-28/35, art. 13, 029; En vigueur : 27-03-2001]
Il sera puni (de la réclusion) de dix ans à quinze ans et d’une amende de cinq cents francs à cinquante mille francs si le mineur n’a pas atteint l’âge de seize ans accomplis. [L 2000-11-28/35, art. 13, 029; En vigueur : 27-03-2001]
(La peine sera de la réclusion de quinze ans à vingt ans et d’une amende de mille francs à cent mille francs, si le mineur n’a pas atteint l’âge de quatorze ans accomplis.) [L 2000-11-28/35, art. 13, 029; En vigueur : 27-03-2001]
On sait comment s’emballe les choses et comme parfois vérifier à la lampe de poche l’âge de l’impétrant pénétré, fait retomber la pression.
J’arrête la nomenclature des joyeusetés du Code. (Le 380, augmenté du 380bis, ter, quater et quinquies, n’est pas mal non plus). Mais il est si long et il dénonce à peu près tout ce qui dérange la chaisière de Saint-Sulpice, que je me garderai dorénavant de jeter au passage d’une jolie femme, un regard concupiscent, sans lui demander son âge par la même occasion!
Je me suis toujours demandé pourquoi Kroll et Plantu n’ont pas encore illustré les Articles de cette partie haute en couleur du Code ?
Le comble, c’est que Luperto condamné et déchu de ses mandats de parlementaires, ne pourrait même pas tenir la buvette du football club de Mons, étant entendu qu’un condamné pour faits de mœurs n’a pas le droit de tenir un débit de boissons.
– Qu’est-ce que tu lis ?
– Justine ou les malheurs de la vertu ;
– C’est moral un titre pareil. C’est bien…
– Je pourrai lire le suivant ?
– S’il est aussi convenable... C’est quoi ?
– Juliette ou les prospérités du vice.
– C’est la dernière fois qu’on s’arrête à Spy !... Non mais…

Poster un commentaire