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Démonologie.

L’état de tension est tel aujourd’hui, qu’un attentat terroriste dans un des pays de l’Union européenne est immédiatement ressenti en Belgique, comme s’il avait été perpétré sur le territoire national.
C’est même devenu une des rares occasions de se sentir européen, comme si nous n’étions capables de nous réunir que dans l’extrême nécessité.
Il y a bien ce réflexe de peur qui rassemble les peureux. Il y a aussi convergence sur la désignation de l’ennemi : l’extrémisme musulman. Dire que les religions ont de tout temps fichu la discorde et engendré des crimes est un truisme. Malheureusement, on est loin officiellement de prendre en compte l’Histoire pour renforcer les règles de la laïcité.
Ce sont précisément les élites qui ont fixé les règles qui s’arrogent le droit de les transgresser.
Pour Daech, Al-Qaïda et quelques autres du genre, tout le monde est d’accord pour les désigner à la vindicte publique. La gêne et le flottement surviennent quand il s’agit de désigner les États et les riches particuliers sympathisants.
Sont au premier rang de l’ambigüité la Turquie, l’Arabie saoudite et les émirats.
Mais, il y a aussi une certaine responsabilité européenne qui trouve sa source dans la déception actuelle d’une immigration musulmane. Notre société promettait la prospérité et un avenir pour tous. Elle n’apporte que chômage et misère.

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C’est ainsi que se trouvent piégés ceux qui croyaient au capitalisme triomphant et qui sombrent dans la délinquance, la prison et, parfois, l’endoctrinement entre les quatre murs par des intégristes qui s’improvisent prophètes. Un peu comme les gueux suivaient les chevaliers dans les guerres de croisade et que nos prêtres recrutaient avec des mots ronflants et des promesses de richesse, eux qui savaient à peine lire et écrire et qui croyaient naïvement à l’honnêteté des élites.
Que ce soit à la suite du laxisme général à l’égard des croyants ou de l’aveuglement des classes supérieures, plus les États d’Europe s’aplatissent, plus les croyants se désintéressent de leurs marginaux ralliés à la cause des nouveaux émirats.
L’effondrement spectaculaire du système économique fait des ravages dans l’UE, sans que les dirigeants s’inquiètent des violences produites par l’économie libérale à son déclin, qui nourrit aussi Daech et consort, par le recrutement d’une jeunesse déboussolée.
L’immigration partage avec les ouvriers et les employés de base le triste privilège de payer par des restrictions, des bas salaires et une ségrégation à l’embauche, la crise, pur produit d’un système libéral de caste.
Les dégâts de cette politique à la démocratie sont incalculables.
On l’a encore constaté aux débats dominicaux de ce dimanche. Les Belges sont au courant qu’une catégorie de citoyens n’est pas concernée par le devoir fiscal. Les révélations des frasques des banques ne produiront aucun effet et les milliards soustraits au fisc ne seront jamais récupérés. Par contre, le gouvernement Michel mettra toute son énergie à « contrôler » les chômeurs et les handicapés, sur le temps que déjà, avec la complicité des lois Di Rupo, nombre d’entre ces mlheureux se retrouveront exclus et ne tireront qu’un maigre réconfort des CPAS.
Il existe un problème culturel des dirigeants qui ne voient pas que les attentats, s’ils sont le résultat d’un bourrage de crâne criminel, n’en sont pas moins causés indirectement par l’échec du système capitaliste.
La Belgique est une bonne mère avec ses fraudeurs parce qu’ils sont riches. Ils s’en tirent tous à bon compte et à merveille. Pour les autres, espérons que ceux qui choisissent la kalachnikov comme le remède à leur mal de vivre soient à jamais une infime minorité.
Nous avons tous intérêt à faire en sorte que le débat ait lieu de façon sereine et pacifique. Je suis convaincu que les grands changements économiques passent par l’éducation et l’instruction des masses. C’est un travail énorme que les syndicats ne font plus.
Les dirigeants actuels ne nous conviennent pas. Chassons-les par les urnes si nous pouvons, par les grèves s’il n’y a pas moyen de faire autrement.
Méfions-nous à l’instant où ils sentiront que le pouvoir leur échappe, qu'ils ne deviennent hargneux et aussi dangereux que les intégristes qu’ils pourchassent.
Une image d’Épinal, c’est le carré de la troupe autour du chef et du drapeau. C’est à cela que la propagande d’État de tous les partis de pouvoir nous pousse. Ce n’est qu’instruite et éduquée que la troupe se rebiffera, quand elle se rendra à l’évidence que le chef vaut à peine mieux, que celui qu’il combat… enfin combattre, le peuple est toujours seul en première ligne.

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