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Crimes et religion.

Malgré la connotation religieuse des crimes et des attentats en Europe, spontanément et sans qu’il y ait concertation, le pouvoir et les médias se sont bien gardés d’impliquer le retour en force du religieux, dans les responsabilités.
Cela fait penser à une ancienne histoire judicaire, celle du curé d’Uruffe, un double crime perpétré par un prêtre catholique : Guy Desnoyers. Des crimes épouvantables lui avaient été imputés sur ses aveux. La responsabilité morale de l’église, de même que l’environnement bourgeois et calotin ne furent même pas évoqués. En 2015, nous sommes dans la version musulmane du curé d’Uruffe. Les immatures abattus par la police n’auraient rien à voir avec la religion ! À qui faire croire cela ?
C’est un choix de se mettre la tête dans le sable. C’est un devoir que d’en parler, au nom de la laïcité menacée. Un nouveau sujet de divorce entre le pouvoir et les électeurs est en contentieux. Dans la population, les discussions vont bon train.
Ne pas parler d’un incendie n’a jamais réussi à l’éteindre.
Charles Michel et les journaux font même mieux ! Il n’y a pas plus prévenant pour les chefs religieux et leurs ouailles, décrétés « bons » musulmans.
Intégrés dans la sphère d’influence de l’État, du rabbin au prêtre, en passant par l’imam, leur message est bien rôdé : ils réprouvent les violences, la religion, n’est qu’amour et gentillesse !
Depuis l’implantation de la religion islamique en Europe, grâce à une forte immigration de pratiquants de cette religion, le discours laïc a singulièrement fléchi par rapport à celui qu’on tenait avant les années 1980.
Agnostiques, athées ne constituaient qu’une partie des sceptiques. Le plus gros de la laïcité se recrutait chez les indifférents qui ne se questionnaient plus pour savoir ce qu’ils étaient, tant la question des religions était dépassée.
Largement majoritaires, les laïcs voisinaient avec des croyants pacifiquement. Même si les statistiques se gonflaient toujours du nombre de non-pratiquants, considérés comme chrétiens.
Dieu était mort et enterré, pour la plupart des citoyens. Le monde était entré dans une ère post-religieuse. Un âge heureux ouvrait la science aux gens sérieux. On se croyait sorti de la religion et il ne convenait plus que des adultes racontassent des sornettes aux enfants du XXIme siècle.
C’était sans compter sur l’afflux de gens possédant une autre croyance, celle d’un dieu plus tardif, donc mal dégrossi, bien implanté dans les contrées natales de ces nouveaux Européens.
Ce basculement de l’insouciance à la croyance coïncide avec la révolution iranienne en 1979 et la percée des islamistes en Egypte et en Algérie, alors qu’en Europe Jean-Paul II devenait pape en 1978, redonnant du souffle à un catholicisme militant et qu’en Israël la religion prenait une dimension patriotique de plus en plus grande face aux périls extérieurs.

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Est-ce le personnel politique qui s’est diversifié grâce à ces nouveaux Belges, et les partis, dans un souci de gains électoraux, ont-ils privilégié la culture et la religion des pays d’origine, avec l’aide d’internationalistes convaincus d’une assimilation, comme l’avaient bien vécue les Polonais et les Italiens ? L’assimilation n’a pas eu lieu, avec les pratiquants de la religion islamique. Elle s’est implantée et avec elle le folklore des traditions avec burqa, tchador et abaya, dans des accoutrements et des pratiques moyenâgeuses.
C’est que les conditions d’assimilation ne sont plus les mêmes à cause essentiellement de la crise économique du système capitaliste à bout de souffle. Enfin, des antagonismes internes de cette religion, depuis les pays d’origines, chiites contre sunnites, soufismes, wahhabisme, etc. empoisonnèrent les relations des immigrés entre eux, faisant de nos banlieues les tribunes de leurs différends.
L’islam religieux a une démarche négative face à la «modernité» occidentale. Cela donne des réactions pathologiques agressives et une absence de dialogue. Les communautés se replient sur elles-mêmes d’où les dérives violentes et la peur qui s’installe.
Les progrès du salafisme sont loin de rassurer. L’Islam ne contrôle pas les dérives sectaires et violentes. Cette guerre interne de l’Islam est rejetée par l’opinion occidentale. Depuis les attentats, elle n’a fait que se renforcer.
En n’impliquant pas directement les religions dans les violences, le pouvoir politique perd le moyen de clarifier les choses. Les responsabilités sont portées au compte des maffieux et des assassins, comme s’ils n’avaient rien à voir avec les religions.
Dans la lâcheté ambiante, bientôt les libéraux mettront les fautes des suppôts de Daech sur le compte de la laïcité, pas assez ouverte à la déréliction des croyants. Ils touchent déjà à la liberté d’expression par des mesures sécuritaires. Ils sont allés jusqu’à interdire certains chars du Carnaval, d’où le clin d’œil au carnaval d’Alost qui a passé outre. (voir la photo ci-dessus)

Commentaires

Bravo, Richard! Ci-après un extrait d'une interview de Jean GLAVANY, PS, par Marianne France.“Une partie de la gauche a aussi abandonné la laïcité en faisant croire qu’elle correspondait uniquement à l’antiracisme. Faire la moindre critique à l’égard d’une religion était, pour elle, potentiellement raciste. Cette critique « islamophobique » a été faite à tous ceux qui dénoncent le fondamentalisme religieux. Charlie Hebdo a été attaqué par une grande partie de la gauche qui les traitait de racistes et d’islamophobes.Quand des responsables politiques de gauche expliquent que des discours prétendument « stigmatisants » vis-à-vis de certaines communautés seraient responsables de leur radicalisation, ils commettent une erreur profonde et quasiment criminelle ! On doit pouvoir combattre les intégristes religieux sans être aussitôt qualifié de « religiophobe » ou d’islamophobe. Ne pas nommer les choses c’est ajouter à la misère du monde, Albert Camus avait raison. Il ne faut pas prendre nos citoyens pour des imbéciles mais employer les mots justes et précis quand il le faut. Avec circonspection, en refusant les amalgames, mais sans se voiler la face. Quand le terrorisme est islamiste, il faut le dire. C’est une responsabilité écrasante d’une partie de la gauche que d’avoir attaqué, dénigré, condamné ceux qui critiquaient les intégristes religieux en les traitant d’islamophobes. Ça fait le jeu du Front national : toute critique de l’islamisme devient islamophobe et le FN se frotte les mains parce que, lui, dit bien qu’il y a des problèmes et qu’il faut les traiter.
La première chose à faire est d’appliquer strictement et rigoureusement la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Il faut le faire avec plus de rigueur qu’on ne l’a jamais fait et donner à l’école publique, laïque et obligatoire tous les moyens qu’elle n’a pas, y compris vis-à-vis de la concurrence déloyale d’écoles religieuses. Les privilèges qu’on a accordés à l’enseignement catholique, demain l’enseignement musulman les réclamera. Et on creusera un peu plus le lit du communautarisme. ” (Jean GLAVANY dans Marianne)

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