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Le poulpe.

Comparer ce que disent nos hommes politiques pour se faire élire, avec ce qu’ils réalisent lorsqu’ils sont élus, est un programme éducatif bien révélateur.
Programme incohérent, trompeur, fourre-tout ? Non : adapté aux circonstances, sans force directrice personnelle, ondulant et mou pouvant s’adapter à toutes les surfaces, tel le promeneur de Jean-Jean Jacques Rousseau, « Aperçois-je un bois touffu, je vais sous son ombre, une rivière, je la côtoie… ».
Probablement nazis à toutes les guerres, l’Adolphe actuel, c’est le CAC 40 et le PIB.
Exprimé de la sorte, nous sommes mal partis. Une autre définition : ce sont des menteurs pathétiques. Ils ne crédibilisent pas leur souci d’occuper au mieux leurs fonctions. Ils mettent en danger la démocratie.
Et ils ne peuvent faire autrement les pauvres bougres, puisqu’ils n’ont aucune influence sur les Affaires au niveau mondial. Alors, ils cachent leur infirmité sous des « attitudes » énergiques : Mussolini au balcon du Quirinal haranguant la foule, se grandissant sur la pointe des souliers à chaque coup de gueule, attendant l’effet les poings sur les hanches…
Ils mettent en danger la démocratie parce qu’ils « s’adaptent aux circonstances ». Ce n’est pas un défaut en soi, au contraire, ce serait faire preuve d’intelligence ! Mais en s’adaptant aux circonstances, ce sont ceux qui construisent les circonstances qui sont en réalité nos maîtres et les leurs. Eux, s’ils s’avèrent qu’ils ont perdu le cap, perdent l’estime des électeurs. Alors, ils font semblant de tenir la barre avec fermeté.
Ce délitement des idéaux vient de ce qui fait l’admiration à l’extérieur du Royaume et qu’on appelle ici « le compromis à la Belge ».
Qu’est-ce qu’un compromis à la Belge ?
C’est un accord entre des partis au pouvoir qui forment un gouvernement dont personne n’est en capacité de réaliser son programme.
Ils se sont adaptés aux circonstances.
C’est-à-dire qu’ils ont conclu un accord de cinq ans sur un programme inexistant, donc adapté aux circonstances.

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Prenons l’exemple de Charles Michel, libéral de tradition, comme l’ensemble du MR avec un programme non démuni de la pensée, qu’un employé, c’est aussi un consommateur.
Michel, keynésien comme son papa, adapté aux circonstances, est une sorte de serviteur inconditionnel d’un Big Brother hybride (tête américaine et corps européen), ratant complètement la mission du libéralisme : arriver à diriger les forces économiques dans l'intérêt de la justice et de la stabilité sociale. Dans ces discours préélectoraux on sent qu’il a lu Keynes et veut l’adapter au cas belge.
C’est un peu le sens que le couple père et fils donnait aux mascarades des Premiers Mai à Jodoigne dans les années 2005-10.
Or, s’adaptant aux circonstances, la situation mondiale d’une part, et furieusement droitière de la N-VA, d’autre part, le voici passé à l’anti-Keynes : Friedman !
Ce changement n’est pas « pensé » par l’homme. C’est un avocat adaptable et prêt à plaider n’importe quoi, en faisant montre de la souplesse des gens qui n’ont aucune colonne vertébrale.
Comme Di Rupo, c’est un poulpe !
C’est du pur Milton Friedman.
Il prend une mesure pour 2016, à propos de l’index, sans savoir de ce que sera la situation économique à cette date ! Plus fort qu’Alain Minc !...
Il est possible que Michel évolue encore, non pas en fonction de ce qu’il conviendrait de faire au mieux pour convenir aux populations, mais de ce qu’il y a lieu de faire pour se comporter en partisan de l’économie libre de toute emprise extérieure, laissant entre eux les banques, les industriels et les héritiers d’empires financiers, décidés ce qui leur est bon.
C’est un appel du pied aux investisseurs sauvages qui vont là où il leur semble que l’investissement se fera dans de meilleures conditions grâce aux bas salaires et à l’absence de lois sociales. Alors, Michel dérégule tant qu’il le peut.
Avec l'introduction du taux de chômage naturellement élevé, du dégraissement des fonctionnaires, des suppressions d’allocations de chômage, d’une volonté de privatiser les pensions, la poste et les chemins de fer, le tout masqué par une soi-disant chasse aux terroristes, il oublie l’autre chasse, celle des grands fraudeurs fiscaux. Michel à cinq ans devant lui, avant que De Wever ne réclame l’autonomie de la Flandre à la législature suivante.
C’est du libéralisme pur adapté aux circonstances.
Les idées de Friedman se diffusèrent largement et influencent encore les mouvements conservateurs et libertariens américains. Ses idées ont inspiré les politiques économiques de nombreux gouvernements : Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Augusto Pinochet, sont passés par là.
C’est au tour de Charles Michel au nom d’une adaptation aux circonstances, d’y aller à fond.
Vraiment, il y a quelque chose du poulpe, dans cet homme là.

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