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On avance !...

Il avance sans ordre de bataille précis, pas de parti, pas d’alliance, pas d’intérêt à bosser pour un Kazakh ou un haut placé. Le blogueur n’est pas le sous produit du philosophe, il le ridiculise même avec la prétention de ce dernier à mettre des catégories partout, au point de penser son existence même aux toilettes.
Le blogueur réfléchit au système, à la condition humaine. Mais on ne le voit pas rugir à la moindre contradiction. Je me suis fait traiter l’autre jour de « cassos », j’en rigole encore. Vous vous imaginez BHL en chemise blanche ouverte, se faire traiter de vieux con au Grand Journal de Canal Plus ?
Différence de notoriété diriez-vous. Si je comprends bien, plus on acquiert de l’importance, plus on souffre des insultes des gens qui ne vous aiment pas. Or, plus vous gravissez les échelons, plus il y en a.
BHL et quelques autres doivent être des masochistes profonds de courir ainsi après la notoriété. Ils font semblant de détester, mais dans le fond, ils aiment de recevoir des tartes plein la gueule. Plus ils se font possédés, plus ils vous possèdent. On me dirait maintenant que c’est Bernard qui paie les pâtisseries du Goupier, je n’en serais pas surpris.
Je n’avais pas encore pensé à ça : Bernard Lévy et Noël Godin, même combat.
Quant aux philosophes sérieux, je devrais leur dire que l’angoisse métaphysique, à propos de la mort, est propre à tout le monde et pas seulement réservée aux lecteurs de ce pessimiste invétéré qu’est Schopenhauer.
En attendant, le « non être n’est pas » et que Parménide aille se faire foutre avec l’impensable de la pensée. L’âme est immortelle, disent les croyants, ce qui ne l’est pas, c’est son enveloppe. C’est le contraire de la grande distribution, l’emballage est souvent indestructible, par contre, ce qu’il y a dedans !
Ce qui ne veut pas dire que l’âme ne vaut rien. Ce qui veut dire que l’on n’en sait rien.
Et c’est encore la différence entre un blog à prétention philosophique et un philosophe. La plupart des questionnements en philosophie débouchent sur d’autres questionnements, si bien qu’on n’a jamais de réponse. Michel Onfray dirait, lui qui a réponse à tout, que la philosophie ne sert qu’à poser des questions. D’accord, mais pourquoi répond-il avec tellement de plaisir ?
Tandis que le blogueur qui ne sait rien, que ce qu’il apprend à l’instant en surfant sur google, en ne répondant jamais aux questions qu’on lui pose, mais aux questions qu’on ne lui pose pas, remplit parfaitement la fonction.

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À l’opposé d’un lecteur de Nietzsche, le lecteur d’un blog ne se prend pas la tête entre les mains en réclamant du paracétamol. Il zappe tout naturellement au milieu d’une phrase qui lui parut trop longue pour être honnête et ne manque pas de sortir le blogueur prétentieux de l’ordi.
C’est ainsi que certains gagnent en lecteurs, ce qu’ils en perdent.
Heureusement que la Toile est en expansion et que les nouveaux compensent les départs.
Le jour que ce sera le contraire, un futur milliardaire de la Silicon Valley aura inventé quelque chose de mieux. Par exemple, une corde tendue aux deux extrémités d’un bois légèrement courbé, corde sur laquelle on place une fine baguette qu’on tient ferme par le bout posé sur la corde. Il ne restera plus qu’à gérer le brevet au sein des peuplades les plus primitives.
Ce jour là, les blogs fermeront les uns après les autres, les lecteurs étant partis bander leur arc, en prévision d’une chute de l’euro et d’une vie autre que celle de la modernité.
Les plus musclés deviendront alors les mieux payés. Les avocats seront les nouveaux parias des temps modernes et Charles Michel se remettra au ping-pong, sport qu’il n’aurait jamais dû quitter.

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