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Une crise bis ?

Le deuxième tour des élections départementales en France confirme les prévisions les plus pessimistes pour les socialistes. Ils perdent plus de la moitié des départements qu'ils détenaient. Le PS a perdu jusqu’à la Corrèze, fief de François Hollande.
Voilà où conduit une politique qui consiste à s’aligner sur les recettes de la droite dans l’espoir d’obtenir des résultats de croissance et de baisse du chômage. Ce n’est pas faute d’avoir été rappelé à l’ordre par l’extrême gauche et par les frondeurs du PS.
Le pire est encore à venir, d’autres élections sont prévues. En perdant sa clientèle le PS va se retrouver bientôt dépourvu de moyens pour la politique d’un grand parti national.
Sans vouloir comparer le PS français avec le nôtre, cette perspective de perdre une partie de ses électeurs pend aussi au nez de Di Rupo.
La recette commune des deux PS ne convient plus, parce qu’elle ne contient pas une once d’espoir et d’originalité, dans le suivisme des partis de droite à l’approche des marchés et de la finance.

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Mais il y a plus grave.
Et si les sacrifices ne servaient à rien et que la croissance mondiale que l’on attend en Europe comme une manifestation divine reposerait sur des bases incertaines ? Il est possible que la Réserve fédérale US avec sa politique du taux zéro pourrait ne plus garantir une croissance à 2,5 % pour 2015 ?
La remontée américaine des taux d’intérêt, nécessaire et pourtant trop lente, pourrait conduire à de nouveaux excès. La Banque centrale européenne suit (a-t-elle jamais fait autre chose ?). Elle se lance avec un an de retard, dans la bataille des achats massifs de titres sur le marché pour faire baisser les taux d’intérêt et éviter les risques de déflation.
L’OCDE craint que la politique monétaire pour relancer la machine ne nous replonge dans une nouvelle crise financière comparable à 2007, qui avait provoqué la récession dont nous ne sommes pas encore sortis.
Pour rappel, la crise de 2007 résultait d’un excès d’endettement des ménages américains engagés dans des achats immobiliers au-delà de leurs possibilités.
Le mirage du désendettement mondial n’a pas conduit à un réel assainissement de l’économie.
Beaucoup de pays européens ne parviennent pas à renverser la tendance du déficit de croissance, à cause d’un recours exagéré à l’endettement.
La Belgique est du nombre des pays dans le cas.
Les mesures préconisées par De Wever et Michel vont même en sens inverse d’un assainissement, par les pertes de pouvoir d’achat et donc d’activité des salariés, retraités et indemnisés. Ces mesures freinent la croissance espérée.
Si l’on considère 47 pays, qui représentent l’essentiel de l’économie mondiale, la dette a encore augmenté de 57.000 milliards de dollars, pour atteindre 199.000 milliards de dollars (en incluant la dette du secteur financier), soit environ 286% du PIB mondial, contre 269% en 2007. Effrayant, quand on y pense !
Le Japon, a une dette totale représentant 400% de son PIB ! L’Espagne, la Chine et les Etats-Unis ont des taux d’endettement de 401 %, 282% et 269%. Cette dette pourrait être interprétée en n’incluant que l’endettement des acteurs de l’économie «réelle». Ce qui adoucirait les contentieux, par exemple l’Espagne passerait de 401 % à 313 %, etc. Ce qui est déjà énorme, les USA passeraient de 269 à 217 %, etc.
Contrairement à ce que nos dirigeants nous disent pour nous faire avaler la pilule de l’effort supplémentaire, la dette publique va continuer de monter en Europe. Les sacrifices auront été vains et seraient mis en place par une droite aveuglée par la fascination du profit des entreprises.
Il serait nécessaire de relever des impôts sur le capital et même aller jusqu’à des prélèvements exceptionnels sur les grandes fortunes.
La Grèce est notre laboratoire. Elle pourrait nous permettre de mettre au point un nouveau cahier des charges qui s’adapterait à d’autres situations.
Pauvres droites belge et française, même les PS en renfort, elles ne s’en sortiront pas… les PS n’ont plus d’ailleurs !

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