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Charles Michel bras ballants…

Le voilà bien le Premier ministre Charles Michel bras ballants sur la misère des Belges et bras actifs au sommet européen « prêt à prendre sa part de responsabilités » ! Mais que ne l'a-t-il prise chez nous devant la montée des inégalités et la pauvreté croissante.
Bien sûr, il y aurait une certaine indécence à comparer le sort d’un pensionné à 600 € avec celui d’un pauvre bougre perdu au milieu de la Méditerranée sur un gonflable. Quoiqu’il y ait un rapport d’acharnement du mauvais sort de l’un et l’autre et que vivre dans un pays comme la Belgique avec 600 € par mois est une prouesse que ne pourrait faire aucun de nos élus, si habiles à vanter pourtant leur capacité de résilience.
Mais, il n’est pas admissible non plus que l’on fanfaronne à l’Europe et propose ailleurs des aides qu’on refuse chez soi.
« Aujourd’hui, nous allons déterminer si nous pouvons encore tolérer que cela se reproduise systématiquement ou si nous nous retroussons les manches. » s’enflamme ce plaideur qui n’a jamais plaidé que sa cause et qui vient de faire voter un saut d’index, tout minoritaire soit-il dans le rôle linguistique francophone.
Et c’est toute l’ambigüité du programme (enfin s’il y a) libéral.
Les voilà bien ces happe-chair à domicile et ces grands redresseurs de tort dès qu’ils entrent dans le domaine international. Plus ils ont été mesquins, fourbes, détrousseurs de grands chemins chez eux, plus ils montrent de la grandeur d’âme, de l’altruisme, de l’élévation, à l’étranger.
Charles Michel à l’Europe, c’est Saint-Vincent de Paul ramant avec les galériens du Roy !
Ainsi, il profite de l’aura extérieur pour se fabriquer un prix de vertu interne.
Mais les faits sont là, têtus, comme des taches sur le costume. Et quand il revient de son parcours caritatif, il passe de l’homme de bien, à l’apache des lieux de rapine.
D’abord les mots employés : il faut restaurer la compétitivité. À propos de quoi et pourquoi s’est-elle dégradée ? On est dans le vif du sujet. Pour les libéraux, la compétitivité est en rapport direct au coût de production le plus bas dans le monde. En clair, c’est le rapport salarial entre l’ouvrier agricole chinois et le paysan belge, et tous les autres métiers à l’avenant. Par conséquent, il faut réduire les salaires, allonger le temps de travail par les deux côtés : semaine et carrière complète. Ensuite, il faut « attirer » l’investisseur en laissant intact le renom de la Belgique chez les escrocs et les tricheurs qui voient dans notre pays un doux havre pour évadé fiscal. En conséquence, il ne sera pas question d’effaroucher les fonds d’investissement par des taxes sur le capital et sur l’homme riche.
Ce qui surprend, c’est la naïveté des gazettes quand des journalistes calculent ce que l’impôt sur la fortune rapporterait à l’État, si Michel était un véritable homme d’État.
Quel a été le déclencheur de cette prise de conscience libérale, façon Kubla ?
La crise des banques renflouées après 2009 avec l’argent du contribuable et dont le système n’en finit plus de nous faire payer la facture.

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La raison de cette politique d’austérité ?
L’empirisme pratique des libéraux qui n’entendent jamais lutter contre les injustices mais, au contraire, s’y adapter et nous forcer à cette adaptation.
Comme les socialistes, l’aventure libérale a besoin d’un socle. Le MR est le premier vendeur de pantoufles de la bourgeoisie à l’ancienne. Le MR a inventé le riche porte-étendard d’un standing, qu’il montre à ses électeurs comme l’objectif possible pour tous. En attendant, il ne l’est que pour certains, dont les parlementaires et les ministres MR, à la curée.
Le défaut à la cuirasse, c’est l’effondrement des classes moyennes, tenues à bout de bras par le standing des dirigeants politiques, ce qui n’empêche pas les fermetures et les faillites en cascades.
Voilà pourquoi nous sommes les victimes d’une action gouvernementale exécrable et que nous devons malgré tout soutenir Charles Michel à se dégourdir les bras ballants, dans une action humanitaire, même s’il ne tient pas compte de la détresse des Belges et qu’il limite aux populations perdues sur des embarcations de fortune au milieu de la Mare Nostrum, l’aide de ses petits bras de mondains, peu faits pour le retroussage de manches.

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