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La Grèce à sec.

L’Europe se comporte en banquier avide vis-à-vis de la Grèce. Si c’est toute l’attention et la compassion que ses membres malheureux ne peuvent qu’attendre de l’Europe, s’ils tombent en état de précarité, on se demande vraiment à quoi elle sert ?
Le message est sans appel : tu paies ou tu dégages. Un peu l’histoire de la Flandre et de la Wallonie en somme, quand Bart De Wever nous fait le coup « tu gardes tes merdes pour toi » et que le dernier idiot du clan Michel saute dans l’auge au nom du libéralisme !
Et où veut-on qu’ils aillent, ces malheureux, avec tous les créanciers au train ? Alors que l’Allemagne dort sur un tas d’or, il faudrait que la Grèce revienne à la drachme avec la pire des inflations immédiates et la ruine complète et massive du pays ? Comme si les Grecs n’avaient pas assez trinqué ?
N’est-ce pas aussi une arme de chasse à deux coups que l’Europe brandit, le premier pour flinguer la Grèce et le second pour le pays qui voudrait suivre ?
L’Italie est sur le toboggan. On la laisse mariner depuis trop longtemps dans ses problèmes d’accueil des populations qui fuient le salafisme. Ses fonds s’épuisent avec sa patience.
Côté grec, on sent bien la pression de l’usurier qui monte, avec l’échéance qui se rapproche de son débiteur grec. Paiera, paiera pas ? On voit d’ici Juncker rassemblant ses commissaires comme un banquier convoque son conseil d’administration pour « avaler » les biens qu’ils pourraient s’approprier en compensation de l’échéance non respectée. On y sent tout le mépris du riche pour le pauvre dans ses ukases de derrière les guichets !
Et il n’est pas le seul. Il y a Draghi, président de la BCE, celui qui peut ouvrir et fermer les vannes inondant d’euros ou laissant les pays se dessécher. Cet homme a le réflexe du banquier dans le sens le plus strict du terme, c’est-à-dire qu’il ne prête qu’à ses pareils : aux banques, pas aux États. Il met littéralement Alexis Tsipras, le premier ministre grec, au coin avec un bonnet d’âne.
Et que reproche-t-il à Alexis Tsipras ? Mais d’avoir de la compassion pour le peuple grec et de respecter ce pourquoi il a été élu ! Et que veut-il ce banquier plein de zèle ? Il veut tout simplement que Tsipras se conduise comme la pire des droites qui soit à l’Europe qui n’en manque pas ces temps derniers et qu’il saigne les petites gens jusqu’à ce qu’ils en crèvent et qu’au bout du rouleau, ils rendent la gauche responsable du désastre !
À ce duo d’enfer, Juncker, Draghi, il fallait un troisième larron. Quoi de plus merveilleux qu’un Commissaire des Finances socialiste : Pierre Moscovici ! N’apporte-t-il pas la caution du PS français, avec le culot de celui qui s’est planté aux finances de son pays, afin d’exercer son talent à un rayon supérieur dans un oubli profond des erreurs passées !
Il fait plus qu’approuver les deux autres, il « exige » des réformes. Il ne peut plus les attendre trop longtemps. C’est un ultimatum !
Bien entendu, l’Europe, c’est une auberge espagnole. Chacun y apporte ce qu’il veut et sans se soucier le moins du monde s’il y a du monde à l’intérieur. Ils y vont de leur petite idée.

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Obama le premier a abandonné presque toutes les réformes aux States, à commencer par la sécurité sociale et finir avec une loi plus stricte sur la détention des armes à feu. Il conseille vivement à la Grèce d’entamer « des réformes difficiles ». Le Président US a certainement passé le chapitre précédent qui était déjà une belle saignée à Athènes en matière de réformes. À ce président, devait se joindre Christine Lagarde, directrice du FMI. Et on passe sur les ministres des finances des autres états membres de l’UE, dont notre ministre N-VA qui n’est pas le dernier de la meute.
La question est de savoir si secrètement ce beau monde n’a déjà pas fait le deuil de la Grèce dans l’Union Européenne et ne cherche pas le moyen « élégant » de la ficher à la porte du Traité ? Ce pays servirait d’exemple pour les autres mauvais payeurs.
L’UE a déjà envoyé les papiers timbrés. Restent les huissiers ! Comme on ne peut pas saisir les biens collectifs d’un état, ces beaux messieurs se contenteraient de voir la Grèce chassée de l’UE. Le pays tomberait dans une misère plus grande encore et au bord de l’explosion sociale.
Le scénario est prêt.
Le trio à la Commission attend le moment de l’estocade. Au cinéma, vous avez déjà vu la tête d’un banquier à qui on prend du fric et qui terrasse (il n’y a pas d’autres mots) celui qui a tenté de le dépouiller ? Vous n’avez qu’à regarder prochainement Juncker, Draghi ou Moscovici, au choix, c’est tout à fait ce que je conseillerais à Denis Podalydès, s’il était tenté par le rôle.

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