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La haine plus forte que l’amour !

On se rappelle l’étonnement des gazettes à l’avènement du fils Michel à la tête d’un gouvernement majoritairement flamand. Pendant quelques jours il y eut un flottement dans les états-majors des éditeurs de presse. On entendait « il a osé », tandis que l’incrédulité était grande. Enfin, qui était-ce ? quelqu’un sortit le mot « kamikaze ». Il fit florès l’instant d’une petite semaine, le temps que les propriétaires des gazettes s’aperçoivent que leurs intérêts financiers étaient en cause.
Aujourd’hui, nos pamphlétaires du dimanche sont priés de remplacer le mot qui énerve Charles Michel et tout le MR, par « la suédoise ».
Sans ce gouvernement flandrien à 80 %, c’est la chienlit garantie pour la bourgeoisie belge. Flamand et Wallon sont mes prénoms, Pognon est mon nom de famille.
Les journalistes l’ont compris. Pour conserver leur emploi, ils s’alignèrent sur les rédacteurs en chefs, ceux qui reçoivent directement les consignes du dernier étage.
C’est ça la presse belge. Vous ne l’aviez pas remarqué ?
Cela n’empêche, que le brain-trust entre Bart De Wever et Charles Michel énerve considérablement Didier Reynders. Lui aussi parlait de kamikaze. Il souhait ne pas en être et s’était mis en tête de rallier l’Europe. Faire commissaire européen dans n’importe quoi lui offrait deux perspectives intéressantes. La première, c’était de prendre de la distance d’un Charles Michel qu’il ne supporte plus depuis longtemps, dans un gouvernement dont il ne voyait pas l’avenir. La seconde, entrer à l’Europe, c’est tout bénéfice. On gagne gros et le boulot consiste à appuyer les initiatives du président de la Commission, après Barroso, Juncker, les deux convenaient bien à celui qui perdit son poste de président du MR à cause de la cabale des Michel.
Décidément, le transfert à Uccle n’a pas produit l’effet escompté. Didier Reynders est sous les ordres de Michel junior, dans un poste secondaire, depuis que les affaires étrangères fédérales sont débordées en Flandre et bientôt en Wallonie par des régionalistes promouvant leur communauté. Alors, il ronge son frein. C’est qu’on ne l’invite plus guère à donner son avis dans les télés. C’était pourtant son plan, le rapprochement avec De Wever ! Seule compensation, il voyage beaucoup, souvent avec sa femme. Les ambassades au soleil sont des hôtels 5 étoiles à prix cassés, puisque les notes de frais sont pour nous.
Le ratage à la Commission l’a rabaissé davantage. Il s’est refait une santé aux yeux des électeurs quand il a eu l’air de se sacrifier pour Marianne Thyssen (CD&V), sinon c’était Kris Peeters qui devenait Premier et cela aurait davantage fait penser à la flamandisation du royaume.
Certains libéraux pensent que Charles Michel a montré des qualités hors-pair de diplomate pour cette négociation où il s’est affirmé plus vachard encore que Didier Reynders, à la grande jubilation de son père Louis, qui a reconnu en lui le fiel maison !

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Reste que la cancanière Joëlle Milquet n’en finit pas de raconter à tout le monde que Charles Michel aurait été très heureux que Didier Reynders dégage à l’Europe. Reynders vice-Premier complote directement dans le dos de Charles. Reynders est comme les champignons toxiques. Ils ont belle allure, le goût est parfois excellent, mais on finit par en crever. L’intérêt collectif majeur pour le MR était quasiment une question de santé publique : Didier à l’Europe ! Cet intérêt n’a pas été rencontré et le petit Chastel, président du MR actuel, n’est pas un contrefeu sérieux.
Ce que Milquet en raconte n’est pas nécessairement exact. Il y a une vieille haine non éteinte entre elle et Didier. Si ces deux là échouaient sur une île déserte, ils feraient ménage à part et surtout hamac à part.
La presse a tracé un portrait pas mal ressemblant de ce couple de perdreaux qui ne sont pas de l’année et dont les passes d’armes viennent de loin « Ces personnalités aux antipodes l'une de l'autre ont l'art de s'exaspérer mutuellement. Autant le premier est cadré, froid au premier abord, calculateur, organisé, implacable ; autant la deuxième est désorganisée, imprévisible, approximative, chaleureuse souvent, créative... Didier Reynders et Joëlle Milquet, ensemble vice-Premiers ministres au fédéral durant dix ans, ont transformé ce jeu de rôle psychologique en un positionnement politique. Assistez à un débat public où ils sont tous deux présents, regardez attentivement leurs sorties médiatiques, vous verrez combien le mépris ou l'exaspération s'expriment sur leur visage. Cette comédie humaine est devenue, aussi, un marketing politique. » (Le Vif-Belgique).
Pas mal écrit pour un journal de droite. À quand une analyse fine du trio de pointe Di Rupo, Magnette, Onkelinx ? Ceux-là paraissent s’adorer ! C’est dire comme ça doit être pire qu’au MR.

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