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Erdogan ? ...la Sublime Porte à droite.

Le double jeu du président turc Erdogan, qui profite d’un soi-disant coup de feu contre Deach pour reprendre la lutte contre le PKK, est une leçon pour tous ceux qui en Belgique, sous prétexte de lutter contre l’intégrisme musulman, abandonnent quelques libertés en faisant confiance aux autorités face au terrorisme.
Tant on connaît le personnage et son militantisme religieux, que l’on en arriverait même à douter de sa volonté d’en découdre avec Deach, Erdogan est un personnage dangereux, prêt à enflammer les Turcs dont on sait qu’ils n’ont jamais été autant nationalistes depuis que le parti musulman dirige le pays. Erdogan compte bien ressusciter la grandeur de l’Empire ottoman de sinistre mémoire.
Les informations sont assez conformes à cette supposition, d’autant qu’un accord de paix était presque conclu entre le gouvernement turc et le PKK et que, manifestement, Ankara veut en découdre avec les 20 millions de Kurdes sur des territoires annexés par les Turcs, selon la méthode pratiquée contre les Arméniens.
Les F 16 de l'armée de l'air turque ont mené dimanche soir une nouvelle vague de frappes contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, ont rapporté les chaînes d'informations turques.
Quand on sait que l’ennemi au sol le plus combattif des criminels du califat, ce sont les Kurdes d’Irak, on est en droit de se méfier grandement d’Erdogan. La presse de l’Union Européenne souffle sur les braises, parce que le PKK est toujours classé mouvement terroriste, depuis le temps où les Turcs faisaient mine d’intégrer l’Europe et qu’un courant au parlement de Strasbourg y était favorable.
Di Rupo et après lui, Charles Michel, inspirés par la politique américaine qui souhaitait ce rapprochement des Turcs et de l’Europe, y étaient favorables aussi.
Résultat, Erdogan a fait voler en éclats le cessez-le-feu entre Ankara et le mouvement kurde, qui tenait tant bien que mal depuis 2013.
Le gouvernement turc a probablement monté de toutes pièces une série d'attaques attribuées ces derniers jours à des militants proches du PKK contre des policiers, pour mettre à profit la satisfaction occidentale de voir enfin les Turcs réagir à la progression de Daech à ses frontières et ainsi ne pas attirer l’attention de son criminel projet d’anéantir les Kurdes d’Irak et jusque là hors de portée de la répression de la police turque.

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Cette duperie d’Erdogan fait repartir l’escalade. On s’attend à des représailles des Kurdes d’Irak évidemment obligé de combattre dorénavant sur deux fronts.
Le régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan avait engagé à l'automne 2012 des discussions de paix avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, pour tenter de mettre un terme à la rébellion qui a fait 40.000 morts depuis 1984. Ce processus n'a jusque-là abouti à aucun accord.
il est de plus en plus évident que pour les autorités d’Ankara, la guerre contre le PKK est au moins aussi importante – voire plus – que celle contre l’EI.
Comme si la situation n’était pas assez compliquée, le PKK et le PYD des Kurdes syriens combattent les djihadistes au nord de la Syrie mais aussi en Irak du nord avec le soutien aérien de la coalition, et les voilà pris pour cible par un de leurs alliés !
Le comble, Washington apporte son soutien à ces frappes contre le PKK estimant, par la voix du vice-conseiller à la sécurité nationale Ben Rhodes, que «la Turquie a le droit de mener des actions contre des cibles terroristes». Évidemment l’américanolâtre Charles Michel s’est toujours aligné sur la politique américaine. Il n’y a pas de raison qu’il s’insurge contre une telle aberration qui va plomber la lutte au sol contre l’EI en Syrie et en Irak.
Le président de la région autonome kurde de l’Irak, Massoud Barzani, allié des Américains et qui entretient de bonnes relations avec Ankara, a condamné ces raids, appelant le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à cesser l’escalade.
Inutile d’écrire qu’une reprise du conflit kurde en Turquie compliquerait sérieusement la guerre contre Deach.
Que va faire l’Europe et quelle est la position du gouvernement belge ?
On ne sait pas. Ils sont en vacances et forcément même s’ils prenaient à leur retour des airs hautement concernés, ne vous en faites pas : ils s’en foutent ! Obama n’est-il pas le protecteur de l’Occident, grand pape de l’économie, réel patron de l’Europe ?
Et on se demande toujours pourquoi cette crise de confiance des citoyens ?

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