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Didier Reynders, dès la rentrée…

L’unanimité a saisi la presse belge sur les sujets au fort esprit libéral et ce depuis longtemps. Le comble, c’est l’illustration à croire qu’il n’existe plus qu’un seul photographe pour tout le monde, comme il n’y a plus qu’une seule Agence et le Huffington-Post, version française, pour la pêche aux infos.
Le Soir qui s’intitule lui-même « le premier journal belge d’information » a mis au point une technique aguicheuse en vertu de laquelle on amorce la lecture d’un article en livrant sur la Toile un ou deux paragraphes, puis on tombe sur « la suite réservée aux abonnés ». Je ne sais pas si cette façon de cacher d’une main ce qu’on présente de l’autre a des résultats, mais au vu des interviews et sujets proposés, la direction n’est pas prête à voir un boum sur les abonnements.
Aujourd’hui, elles se sont mises à deux pour interviewer Didier Reynders, impatient sans doute de faire sa rentrée, histoire de faire savoir qu’il est encore là. Béatrice Delvaux et Martine Dubuisson ont beaucoup à se faire pardonner du personnage, surtout la première. Reynders ne s’est jamais remis d’une sorte de bouderie du journal à son égard depuis qu’il n’est plus président du MR. À ses yeux, la presse n’en a plus que pour Charles Michel. Et c’est vrai que les dernières livraisons du Soir ne parlent que de ce fils de… qui a réussi au-dessus des espérances de son vieux, même si la collaboration obligée avec la N-VA a quelque chose de honteux par rapport aux discours électoraux tenus.
Ce n’est pas la première fois que madame Delvaux court après l’interview de l’Ucclois. Par le passé des réconciliations suivaient les brouilles qui s’officialisaient dans un restaurant du centre de Bruxelles (voir sur le Net le nom de ce « haut-lieu » de la gastronomie, si ça vous intéresse).
Finalement, il faut bien occuper les gens du Soir à cette rentrée, mais était-ce bien utile de s’y mettre à deux pour livrer « les secrets » de l’ex grand homme du MR ?
Au vu de deux ou trois questions posées par ces dames et des réponses de l’intéressé, arrivé au fanal du wagon de queue (la suite aux abonnés) je n’ai pas du tout éprouvé le besoin d’entrer en gare et demander mon abonnement au chef du train-train comptable du Soir, pour lire le reste.
On pourrait écrire « Reynders tel qu’en lui-même » ce qui résumerait tout.
Déjà la photo illustrant les propos de ces dames dit beaucoup. On y voit l’homme « décontracté » bronzé, devant le portail d’une fermette à la mode en « pierres du pays », ce qui déjà laisse déduire deux choses, la première, c’est le déplacement empressé de ces rédactrices modèles. On devine le coup de fil « Monsieur Reynders, accepteriez-vous une interview de rentrée ? » et l’autre qui réfléchit avec la vitesse de l’éclair « Ce serait bien qu’elle se fasse dans ma maison de campagne, ainsi mes électeurs croiront que j’ai réussi mon bronzage chez moi, devant la pile de dossier de mon bureau » et répondant « Ah ! je craignais qu’une fois de plus vous ne m’ayez oublié. Mais, alors ce sera chez moi dans ma campagne ».

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Enfin la seconde, Reynders adore faire étalage de sa modestie, la rusticité d’un lieu agreste lui semble judicieux. Il n’a pas toujours compris que l’ensemble de ses biens, il le doit à la collectivité puisqu’il n’a jamais travaillé dans le privé qu’il met aux nues. Il n’est qu’un personnage, comme il y en a tant de nous jours en politique, ayant toujours bien vécu et prospéré de la représentation du « peuple ».
Celles et ceux qui écrivent sur lui, pourraient à l’avance écrire ce qu’il va dire, tant il s’est rodé à de multiples reprises dans tous les « bons coups » de pub. Tout le monde attend de lui quelques perfidies à l’égard de ses collègues, y compris de son propre parti, plus ou moins adroitement camouflées en traits d’esprit. Ce n’est pas l’homme des gros mots. La grossièreté parfois trop sincère de Richard III lui répugne. C’est l’homme du stylet planté dans le dos avec le talent du spadassin élégant et spirituel.
Donc la presse attend le trait d’esprit du jour, pour un papier réussi.
Là aussi, sans doute, Mesdames Delvaux et Dubuisson l’ont réservé aux abonnés du Soir.
C’est de bonne guerre.
Cependant, un conseil, si l’homme revenu de vacances n’a pas encore les griffes qui repoussent, n’hésitez pas, inventez un bon mot, une phrase qui deviendra culte. Si cela fait parler de lui, il ne la contestera pas. On ne prête qu’aux riches.

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