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Taïaut…

Cette image bouleversante de ce petit enfant syrien rejeté par la mer sur une plage turque, victime du naufrage d’un gonflable, a fait le tour du monde.
Pourquoi cette image, alors qu’il y en a des milliers d’autres tout aussi bouleversantes, depuis la photo de cette fillette vietnamienne courant nue sur une route, brûlée sur tout le corps par du napalm américain ?
Outre l’émotion, le choc de voir des innocents anéantis par la guerre des adultes, la question est de savoir pourquoi la presse internationale s’est décidée à publier cette photo de l’enfant noyé, plutôt qu’une autre plus ancienne de quinze jours ou de quinze mois ou même celle du 8 juin 1972 prise au Vietnam, qui avait servi à discréditer l’intervention américaine ?
De grands reporters, depuis la guerre d’Irak par Bush, ont déversé dans les rédactions des centaines de photos tout aussi bouleversantes, les propriétaires des gazettes les ont « oubliées», évitant ainsi une émotion générale et une prise de conscience. Pourquoi aujourd’hui ?
Toutes les suppositions sont permises.
Les journaux ont-ils suivi l’opinion des surfeurs sur twitter pour des raisons commerciales ou bien se sont-ils décidés à favoriser une attitude plus guerrière, devant la progression de Daech et l’inertie « souhaitée » de l’Arabie saoudite à ses alliés occidentaux ?
On sait qu’agir en faveur de nobles causes n’est pas le fort des journaux belges.
Devant l’ogre, les grandes consciences se sont-elles réveillées, après les silences du gouvernement Michel ?
On l’espère. Mais ce n’est pas sûr.
Prudente, la presse belge n’a pas publié la photo d’un coup de tête, les rédactions sont allées voir ailleurs et, à part la France, tous les pays occidentaux ont sorti l’image en même temps, certains de façon tronquée, d’autres en plan large. On aurait dit que la presse s’était donné le mot à la suite d’un mystérieux feu vert !
Reste le rapport des politicards avec le totalitarisme islamique. Là-dessus, prudent, notre ministre des affaires étrangères ne s’est pas prononcé, notez que Béatrice Delvaux et Martine Dubuisson ne l’ont pas interviewé pour ça. Hurbain n’aurait pas permis.
C’est que ce petit monde s’affaire à bien séparer les fanatiques, des religieux « ordinaires » de l’islam. Leur obsession, c’est d’éluder toute révélation des liens entre Daech et la religion islamique. Il ne faut surtout pas amalgamer la foi et les assassins, comme si ces derniers pratiquaient une autre religion que nos paisibles musulmans! Sauf que, de temps à autre, un jeune se lève de son sajada et glisse discrètement vers la Turquie pour se familiariser avec la kalachnikov et nous revenir transformé. Certes la famille pleure, les vieux lèvent les bras au ciel, mais le résultat est là.
« C’est pas Allah qui l’a voulu » ! Soit, mais alors, il existerait deux Allah, un pour amuser le tapis (c’est le cas de le dire) et l’autre pour profiter de notre distraction.

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Depuis l’invasion de l’Irak par Bush en 2003, l’Occident n’a fait qu’accumuler les erreurs, la déposition de Kadhafi et l’attente de celle de Bachar el-Assad qui tarde trop, la pagaille de nos interventions, principalement américaines, sans une politique de suivi et alimentées par le profond ressentiment du monde arabe à l’encontre de l’implantation des Juifs en Palestine depuis plus de soixante ans, ont abouti à ce désastre à têtes multiples et, les dominant toutes, ce nouvel État islamique qui se renforce de nos faiblesses et se flatte de convertir « nos » propres musulmans au radicalisme religieux.
Ce n’est pas tout de s’apitoyer sur la photo d’un enfant noyé, encore faut-il agir pour qu’il n’y en ait plus d’autres. L’Europe n’a pas d’armée constituée. L’OTAN n’est qu’au service du dollar. Jadis pourtant, grâce à la réprobation générale du régime d’Adolphe, les Nations se sont entendues pour couper le sifflet aux adolphins.
Si nous ne sommes bons qu’à verser des larmes et nous attendrir, autant faire acte d’allégeance à Daech et envoyer nos illustres à Abou Bakr al-Baghdadi pour qu’il leur fasse trancher le cou. Peut-être alors, bien reconvertis au prophète et à son dieu, les hommes enturbannés à l’extrême et les femmes en hidjab de préférence à la burqa, aurons-nous une chance d’échapper au sabre vengeur d’Allah pour les uns et la bite du guerrier échauffée par la violence des combats pour les unes.
Si c’est à ça que se résume l’avenir du système libéral qui nous accable de ses conseils en nous faisant les poches, autant vaut le dire tout de suite.
Jadis, le baron médiéval devait être aussi intransigeant qu’un banquier bruxellois et son prévôt devait avoir la tête de Charles Michel, il rançonnait le peuple, comme aujourd’hui, mais il se jetait à la tête de ses sbires pour défendre les serfs de son domaine. Il mettait ses féaux à la tête de la gueusaille de la terre de noble tenure, pour s’en aller pourfendre le Sarrasin (1).
Si on croit pouvoir arrêter son successeur en se postant à Roncevaux…
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1. Je n'ai pas confondu Vascon et Sarrasin, c'est tout simplement que Roncevaux est à la frontière de la France, tandis que Poitiers...

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