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Un peu d’humanité, bordel !

J’hésite à me lancer sur la question des réfugiés. Usant de mon droit de citoyen, j’ai encore la liberté d’écrire. Faire le point, d’après les informations des infos télé, c’est embrouillamini et contradictions.
Le seul exode resté dans notre histoire contemporaine, c’est celui de mai 1940. Courette générale sur les routes de France, la panique déplaça aux alentours d’un million de personnes.
Il ressort du récit des Anciens, une pagaille immense, un accueil mitigé des pouvoirs publics français dépassés et incompétents, les échos d’une population française traversée de cris comme « sale boche ! », pour saluer la défaite de Léopold III, nazifié sans que nous ne nous en soyons aperçus !
C’est à peu près le même phénomène de fuite aujourd’hui, beaucoup d’initiatives généreuses des citoyens, quelques cris menaçants et une impossibilité d’agir intelligemment des pouvoirs publics, dépassés par la situation inédite.
Mais les causes sont différentes. La fuite vers la France, les soldats du Reich au train, dura environ un mois, avec une semaine de déplacements intenses et un retour étalé sur plusieurs mois. Cet exode là avait pour les fugitifs et la population française d’accueil une limite dans le temps, comme dans le Cid de Corneille « le flux les apporta, le reflux les remporte ». Les réfugiés belges parlaient à peu près tous le français. Les mœurs étaient communes avec les populations traversées. De forts liens sont restés et des contacts de famille à famille existent toujours de cette époque calamiteuse.
Je passe sur les autres exodes en Europe Centrale, de cette fichue guerre de 40-45.
Aujourd’hui, la guerre déchire le monde musulman, les populations fuient l’enfer – on les comprend – contrairement à ce que la plupart des gens imaginent, le gros des réfugiés stationne dans le monde musulman même : au Liban, en Irak, en Turquie et en Égypte.
Pour donner une idée du flux, quatre millions de Syriens auront déserté leur pays, seulement cent mille d’entre eux ont choisi l’Europe (ce dernier chiffre devrait être revu à la hausse d’ici la fin de l’année), avec les autres pays en guerre, cela pourrait faire d’ici 2016, un demi million de réfugiés en Europe. C’est gérable, à condition d’harmoniser les politiques entre les partenaires européens.
Ce serait possible, si les Européens d’une seule voix accueillaient plus malheureux que soi. Quoique le système économique du chacun pour soi poursuit ses dégâts moraux, les citoyens ont encore en eux un fond d’humanité qui ne laisse indifférents que les sans-cœur et les imbéciles.
Mais l’Europe est terriblement divisée. La Hongrie et la Serbie sont des étapes dures à franchir pour ces malheureux. La Pologne craint que Mahomet fasse de l’ombre au pape, tandis que la Grèce et l’Italie sont les victimes de l’abandon de l’Europe qui rechigne à les soulager.
En Belgique, de faux humanistes sèment le doute sur la capacité d’organisation de l’accueil. Un de ceux-là est le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Theo Francken. L’ambigüité n’est pas levée entre un immigrant économique et un réfugié pour faits de guerre.
Ployant sous le nombre, madame Merkel est en train de revenir sur sa générosité. Voilà que l’Allemagne envisage à nouveau des contrôles aux frontières, ce dont rêve Theo Francken.

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Inutile de revenir sur les maladresses des pays occidentaux. Les USA s’y sont distingués par les conneries belliqueuses du président Bush en Irak. C’est de là que tout s’est étendu, Libye, Syrie, etc.
Il est évident que l’embrasement actuel ne se résoudra pas au prorata de la ferveur européenne à venir en aide aux réfugiés ou à les laisser tomber. La paix doit se chercher sur le lieu des crimes en éliminant une fois pour toutes le cancer qui ronge la Syrie et les pays avoisinants.
Vue ainsi, la situation est claire : il faut y aller ! Deach ne peut pas résister à une armée régulière. Cependant, ce n’est pas si simple de monter un corps expéditionnaire. L’Europe n’a pas d’armée intégrée. Seule la France est capable d’aligner des troupes de combat. Elle est engagée dans des maintiens de l’ordre en Afrique et ses effectifs sont limités.
Le conflit actuel est essentiellement arabe et il concerne l’islam. Un islam qui fiche la trouille à deux Européens sur trois. On pourrait se dire : qu’ils règlent cela entre eux. L’Europe est elle-même touchée par ce conflit religieux, victime de son laxisme à l’égard des religions, mais aussi victime du terrorisme d’exportation des fanatiques de l’islam.
Ce n’est quand même pas au moment où l’Europe dans sa grande majorité a fait rentrer la religion catholique dans ses églises et s’est rassurée du pacifisme des pratiquants actuels, qu’il faut faire des salamalecs à la petite dernière qui se présente et prétend grossir sa troupe de muézins par l’appel aux populations déplacées. Basta des religions que les laïcs soient moins couards et mettent les points sur les « i ». La foi personnelle, tant qu’on veut, mais le prosélytisme forcé, pas question. Milquet et son cours de rien est une alliée potentielle de Daech.
Se dégager de toute responsabilité du conflit et accueillir, juste ce qu’il faut pour ne pas passer pour inhumain, est tout à fait irresponsable. En faire trop, en s’en allant guerroyer sans précautions contre Deach et commander un million de tapis de prière avec boussole tournée vers la Mecque pour l’Europe est tout aussi irresponsable.
De grandes consciences et de grands dirigeants manquent à l’Europe. L’absolue incurie des parlementaires et des gouvernements est le point noir de celle-ci. Avoir permis à ces incompétents de confisquer la démocratie, pour leur seul usage, est une faute que nous n’avons pas fini de payer.

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