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Douche froide.

Nous dirigeants se sont si souvent trompés sur les moyens de sortir de la crise économique et d’épurer la dette, qu’on se demande si – sans doute involontairement et dans un esprit de contradiction – le Front National n’a pas raison au moins sur un élément de son discours : la monnaie européenne !
Comment a-t-on pu concevoir une monnaie unique dans les conditions que l’on nous a présentées parfaites en 1992, alors que le Traité de Maastricht inaugurait l’union monétaire sans avoir réalisé l’union politique ?
Le plus bel exemple est donné par la Belgique qui passe d’une autorité unique aux Régions, par le biais d’un pouvoir fédéral qui perd un peu de son pouvoir d’organisation à chaque législature. Comment peut-on imaginer qu’une Région puisse défendre une autre en faisant abstraction de son propre intérêt, quand celui entre en jeu ?
Pour l’Euro, c’est pareil. Le champion de la puissance économique : l’Allemagne joue gagnante sa vision de l’euro, la monnaie commune, contre la vision des autres pays.
L’Euro a une banque centrale commune, c’est le moins que l’on puisse faire, mais chaque État membre possède son propre ministre des finances ! C’est-à-dire que les États sont parfaitement autonomes pour réaliser de quelle manière on va prélever en taxes, TVA et impôts sur chaque habitant, la manière de dépenser ou économiser la monnaie en fonction de la politique économique et des besoins sociaux ! Comment réaliser, par exemple, un équilibre financier entre un pays qui n’a pas d’armée (le Luxembourg) et un autre dont le budget militaire est important (la France) ?
C’est à cause de ces différences et donc d’absence de soutien souverain que les marchés extraient selon les pays plus ou moins de substances financières, usant de leur pouvoir de transfert pour s’enrichir grâce à des législations différentes. Et de ce point de vue, on sait que la Belgique est un véritable paradis fiscal pour les fortunes des pays frontaliers.
Le cynisme de ces Belges par ailleurs grands défenseurs de l’Europe et de l’euro que sont nos ministres des finances passé et à venir, nous montre ainsi une des facettes de ce monde pervers de la politique.
Voilà donc l’UE partageant une monnaie commune dont les membres sont livrés à eux-mêmes avec une autonomie souveraine dans la définition du chacun pour soi !
Avec des prêts à taux variables, les banques sont devenues les détonateurs d’une bombe constituée par le poids des désordres de l’Europe en matière financière. Croit-on vraiment que les péripéties dernières de la Grèce au sujet de sa dette et les perspectives de dérive de l’Italie et de la France auront été réglées par les derniers accords ? Alors qu’elles ne sont qu’occultées par l’attention portée sur les méfaits de l’islamisme en Europe.

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Le rappel que l’euro ne dispose pas d’un Trésor commun et d’une politique financière commune a été la faillite de Lehman et de ses conséquences, il y a plus de six ans ! Depuis qu’a-t-on fait ? Rien ! La crise s’est étendue à des pays déficitaires et contaminé les autres.
Dans d’aussi mauvaises conditions et en l’absence d’une véritable vision commune des fonctions de l’euro, l’Allemagne ne fait que suivre sa politique de pays riche et les autres la suivent plus ou moins en opportunistes, comme la Belgique, la Hollande et le Luxembourg et le reste vient derrière cahin-caha, telle la France qui joue sur sa grandeur passée et le nombre de ses habitants pour dorer la pilule et se voiler la face. Celle d’un pays qui redevient un pays pauvre dans l’exubérance de sa merveilleuse situation géographique dont elle ne sait tirer parti faute de moyens et de ses industriels prospères à défaut de ses industries.
Si ce n’est pas un ratage de l’Europe et de l’euro tout çà, alors qu’on me dise ce que c’est !

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