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Un vieux qui rebondit.

Pourquoi-pas proposer comme symbole à ce moment de l’Histoire de l’Europe, Bernard Tapie, l’exemple vivant du vieux qui rebondit ?
Tellement représentatif de ce que l’argent peut faire d’un homme, qu’on ne verra pas de longtemps d’aussi adéquat que lui, qui sut si bien manipuler les fonds de caisse.
Admirablement doué pour prendre une participation là où celle-ci nourrit l’audacieux, rompu aux exercices de souplesse en matière d’argent, dépourvu de scrupules dans des affaires indémêlables où son nom n’apparaîtra jamais, parfois cherchant au contraire la lumière et le profit glorieux, Bernard Tapie sut, mieux que quiconque, vivre aussi bien les mauvais jours comme les jours fastes avec une égale envie de mordre dans tout et de vivre doublement la prospérité et se débarrasser aussi vite que possible des souvenirs où la prison et les procès auraient mis plus d’un par terre.
Peu prisé des financiers, détesté des politiciens professionnels, il fit son trou dans la finance fut ministre et député européen, sans être acteur il sut jouer la comédie, sans être chanteur, il fit une brèche dans le showbiz, ses tribulations à la présidence de l’Olympique de Marseille valut à cette équipe une coupe d’Europe et un scandale.
Talents divers, sans doute, mais mépris souverain généralisé et certitude d’être le meilleur partout, Barnard est une personnalité bien adaptée au système.
Le voilà à 74 ans une nouvelle fois au tapi. SDF possible disent les journaux et d’énumérer des maisons, des appartements, un bateau, un avion, des sociétés, des affaires, des journaux, des biens saisis en tel nombre, qu’il a sans doute prévu de laisser quelques morceaux succulents en réserve dans un paradis fiscal. On ne verra jamais sans doute Bernard et Dominique Tapie dormir sous les ponts.
Cet homme n’a jamais été accepté par les grandes fortunes. Il leur fait peur par son appétit et cette façon d’être parvenu. Tapie dévoile les trucs et les ficelles de tous les riches installés, sous des airs de probité et d’amour des autres. Avec lui on retrouve la gouaille du voyou de la contrescarpe du Paris des surineurs.
Il est aussi montré du doigt par le peuple qui l’a un instant adulé quand il rachetait des entreprises et « sauvait » l’emploi, pour aussitôt en tirer profit par liquidation des morceaux vendables et devenir le salaud de capitaliste qui accélère les faillites et les liquidations de personnels, le businessman ressortant groggy des débris restants, mais toujours triomphant.
Il colle parfaitement au passé et au présent du capitalisme.

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Il s’est adapté à l’idéologie dominante qui répond à une mutation des structures. Le monde qu’il représente pourrait très bien se traduire par une évolution brutale des superstructures politiques dans le sens d’un fascisme bénin.
Depuis les tensions et les événements récents qui font de l’état d’alerte un prétexte de surveillance accrue, cette éventualité d’un fascisme bénin n’est pas entièrement dénuée de sens. Bernard Tapie savait se servir des tensions dans les entreprises, il pourrait rebondir dans les nouveaux marchés de la peur.
Voilà qui pourrait lui donner à penser de présenter ses services à une formation politique qui se dit attachée à la défense de la démocratie. Lui qui se dit si dévoué à cette forme de gouvernement, c’est l’homme rêvé pour le maquignonnage actuel, améliorant les fortunes en serrant la vis aux pauvres.

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