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Molenbeekistan (série deuxième saison).

On pourra dire « c’est indécent », il n’a aucun respect pour les victimes des attentats de Bruxelles, etc. On ne l’entend pas se recueillir, dire quelque chose de conventionnel, mais poignant…
J’estime avoir autant de compassion que d’autres qui se prosternent, déploient des drapeaux et allument des bougies au sol, par mon désir de présenter un hommage « constructif » aux victimes, même si ce que j’échafaude concerne les responsabilités des autorités et l’absence de volonté d’aboutir à des programmes sérieux de destruction de Daech et Cie.
Je ne suis pas le seul. Sur LGJ de Maïté Biraben un invité n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a évoqué un possible accord entre les autorités locales de Molenbeek et les salafistes « Pas d’embrouille dans la commune et on te fout la paix ». Cette « paix des braves » aurait tenu jusqu’au Bataclan. C’est dommage que l’invité LGJ n’a pas développé cette thèse et sur quoi elle était fondée. Voilà qui mérite quand même vérification et pour commencer une interview plus poussée.
Un autre, un démographe, a parlé d’une forte concentration de Marocains au centre ville de Molenbeek, place de l’administration communale. Il y aurait plus de 60 % de Marocains dans ce quartier stratégique. Du jamais vu en Belgique !
Bien sûr que le public se posera des questions après les premiers moments de stupeur.
A contrario d’un bel ensemble de gens, je trouve absolument aberrant d’avoir choisi le parvis de la Bourse comme lieu de recueillement, tout ça parce que c’est un piétonnier et que les marches de la Bourse sont comme les gradins d’un amphithéâtre.
On a oublié ce que la Bourse représente réellement comme symbole : une forme de capitalisme des plus condamnables, celui des fortunes rapides et des crises profondes à l’ombre desquelles certains États servent de passerelle d’échange avec l’État Islamique.
La Grand-Place aurait été plus appropriée pour un hommage collectif.

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Annoncée par des philosophes, tour à tour Leibniz, puis Schopenhauer, la quatrième formule de la raison est le principe « d’agir ». Or, on aura beau chanter les louanges de la police et de l’armée (seul le personnel dans la rue le mérite), on n’agit jamais en Belgique que parce l’ennemi en a pris l’initiative, et que, par les failles de son attaque et avec l’aide des caméras de surveillance, la police utilise les renseignements qu’elle y recueille.
Convient-il d’être plus sensible aux peines d’autrui que celui de servir, non pas dans un esprit de vengeance mais dans un esprit de justice, à prévenir la bombe plutôt qu’à la désamorcer ?
En Belgique, on ne forme jamais de plans sinon pour éviter de recevoir des coups et apprendre à les recevoir. La meilleure des défenses n’est-elle pas l’attaque ?
Quand on aborde avec les gens en place ce type de raisonnement, on les voit soudain abandonner l’espèce de supériorité d’homme de savoir qui les caractérise, pour répliquer « Que feriez-vous à notre place ? ». Ce faisant, ils oublient que leur fonction n’est pas que de s’organiser à mettre les matelas sous les fenêtres au cas où quelqu’un se jetterait dans le vide, fermer les persiennes à bon escient paraît nécessaire, après, il faut trouver les moyens contre qui menace de nous jeter par la fenêtre, pour qu’il ne le puisse pas faire. À la conviction qui permet le constat de bonne conscience du pouvoir, il manque le ton de la force, disait Valéry.
La démocratie s’est déjà fait baiser par l’économie capitaliste, elle ne va pas cumuler avec une idéologie religieuse criminelle !
La conférence de presse conjointe de Charles Michel et de Manuel Valls est des plus éclairantes. Ils y avaient de l’entraide entre eux, mais ils étaient comme Sisyphe remontant sans cesse une pierre au sommet d’un tertre et qui retombe à chaque fois, elle n’était que pour leur couple, sauf que ce n’était pas eux qui la prenait sur la gueule, mais nous.
Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un pas, prophétisait Bakounine, mort avant que ces deux là ne naissent.
Évidemment, Bakounine, pour un libéral pur sucre et un Français susucre pour les libéraux, c’en était trop.

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