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Juppé au débotté.

On a de la peine à le croire. Tant la détestation de Hollande est forte parmi certains électeurs du PS, un grand nombre s’apprêterait à voter pour… Alain Juppé ! Macron avec son « En marche » n’en ferait-il pas autant ? Si Hollande ne se représentait pas, ce serait à Manuel Valls à prendre le relais et affronter les autres candidats de la primaire socialiste. Cela Macron ne le supporterait pas, tant les deux hommes se détestent.
En réalité, celui de la gauche ou de la droite qui sera face à Marine Le Pen au second tour l’emporterait quel que soit le cas de figure.
Mais un socialiste dégoûté qui vote Juppé, tout de même !
Est-on bien sûr qu’il s’agit du ministre de Chirac, de son dévoué bras droit à la mairie de Paris ?
À croire que les gens n’ont pas de mémoire.
Faut-il toujours rapporter les vieilles histoires ou bien ne servent-elles jamais à rien, étant entendu que l’électeur n’a pas de mémoire ?
Pendant douze ans, jusqu’en 1995, Juppé fut un cumulard : secrétaire général du RPR et maire adjoint de Paris aux finances. Avec Chirac, ils ont monté un système qui permettait de payer des employés du RPR (l’ancêtre du parti Les Républicains) sur les finances de la mairie. Ils ont racketté les entreprises en contrats de marchés publics avec la Ville. S’il ne s’agit pas de corruption, de clientélisme et de détournement d’argent public, on se demande ce que c’est !
Mais l’homme est rusé. Il a laissé courir et entretenu le bruit qu’il avait été condamné par la justice française pour les turpitudes du seul Chirac
Dans les attendus du dossier, la cour d’appel insiste sur sa duplicité, son immoralité politique et son obstination à mentir à la justice et surtout qu’il n’ait pas cru devoir assumer devant elle l’ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés.
Alain Juppé a profité du «système Chirac». En 1993, maire adjoint aux finances de la Ville, Juppé a donné l’ordre à ses services de diminuer le loyer d’un appartement propriété de la Ville de Paris occupé par son propre fils. Voilà ce qui s’appelle du népotisme.
Locataire d’un appartement propriété de la Ville de Paris, il s’était fait à lui-même un prix d’ami avec un loyer de 2.100 euros (12.000 FF de l’époque) pour une surface de 189 mètres carrés. Son «Je reste droit dans mes bottes» date de ce temps là. Il l’était tellement qu’il quitta son appartement, et son fils le sien, juste après le scandale déclenché par le Canard Enchaîné.

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Bien sûr que ce sont de vieilles histoires. Mais « le meilleur d’entre nous », l’était pour son parti, il l’était beaucoup moins pour l’ensemble des Français.
Il joue la carte « papy bienveillant », cependant il n’aurait rien renié en 2016 de son point de vue d’avant sa condamnation au pénal.
Il est toujours armé de sa barre de mine pour régler les déficits de l’assurance maladie : hausse des tarifs d’accès à l’hôpital, hausse des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs et baisse des remboursements des médicaments.
Le «Plan Juppé» de 1995 incluait la fiscalisation des allocations familiales, l’allongement de la durée de cotisation de retraites pour les fonctionnaires, ce qui provoqua un grand mouvement de grèves. Alain Juppé a conservé ses priorités politiques. On dit même qu’il s’est radicalisé.
Il va devoir lutter contre Fillon quand ce sera l’heure des primaires aux Républicains. On sait que Fillon n’y va pas avec le dos de la cuillère. Juppé restera lui-même.
Non, non, la droite n’a pas changé, son leader, champion des sondages, non plus.

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