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L’eurorigolade.

Ce n’est pas une nouvelle fraîche, les Européens ne sont plus du tout d’accord avec la Commission européenne de Bruxelles sur la politique menée en leurs noms par l’UE.
On vient encore d’en avoir la confirmation avec le référendum organisé en Hollande concernant l’association de l’Ukraine à l’Europe.
Les Hollandais viennent de désavouer cet accord à une large majorité. Qu’il y ait très peu de citoyens qui se soient dérangés pour ce scrutin et que, par conséquent, le résultat ait été mis en doute par les pro-européens, n’empêche pas de penser que ceux qui sont restés chez eux étaient encore plus remontés contre l’Europe et que plus fourni en citoyens, le scrutin eût été encore plus accentué.
Contrairement à la nature du scrutin qui portait sur l’Ukraine, les Hollandais se sont surtout exprimés par rapport à la nature de l’Europe, sa fonction et ses ambigüités. Un peu comme si François Hollande faisait un référendum sur la déchéance de nationalité et que les Français verraient une occasion de le désavouer en votant « non ».
Il est vrai aussi que le récent accord avec la Turquie a indigné tous les Européens et marqué les électeurs profondément dégoûté d’une Union Européenne au ventre mou et sans consistance qui poursuit, contre l’avis de tout le monde, une politique qui la rend de plus en plus inconsistante.
Les référendums ne réussissent pas à l’Europe. Il s’y révèle trop nettement une distorsion entre la volonté populaire et la politique de « l’élite ».
Ces décideurs qu’on élit en rechignant devraient se méfier de l’opinion. Le ras le bol est parfois un redoutable sentiment qui fait perdre l’usage du raisonnement. La colère venant, il y a ainsi de brusques mouvements dans l’Histoire qui font que « l’on casse la baraque » alors que la situation n’est ni pire ni meilleure qu’avant.
Alors, plutôt que se bercer de grands mots sur la démocratie, ces élus feraient bien de descendre de leurs piédestaux et se renseigner parmi la foule de ce qu’il faudrait faire pour reconquérir l’opinion.
En juin, ce sera au tour de la Grande-Bretagne de voter pour un éventuel « Brexit ». Les dirigeants européens en tremblent. Pourtant, si la Grande-Bretagne sortait de l’Europe, ce serait un véritable bienfait pour les Européens. On l’a assez dit et répété, les Anglais sont entrés dans l’Europe pour la saboter, parce qu’ils la craignaient en tant que rivale commerciale. Ils ont réussi au-delà de toute espérance. L’Europe n’est plus qu’un chien couchant sans âme devant la politique économique mondiale. Les derniers partisans anglais du maintien, le sont parce qu’ils redoutent que leur départ ne réveille l’Europe dans sa propre identité continentale et ait encore la force de sortir de son avachissement.
Tout cela va se brasser et s’accomplir dans l’indifférence générale si l’on excepte Jean-Claude Juncker, les Commissions et l’appareil des fonctionnaires.
Un nouveau fiasco a été révélé avec le scandale du Panama Papers. La Commission européenne dit avoir engagé un programme contre l’évasion fiscale, mais selon le plan de l’OCDE dont la teneur est critiquée. L’intérêt est grand pour certains États – dont la Belgique - à maintenir des fiscalités attractives pour attirer les entreprises multinationales. L’Europe, en réalité, a permis l’évasion fiscale. Et l’on ne doit ses révélations qu’au Journal Le Monde.
Questionnés sur les questions économiques, la plupart des Européens s’en fichent.
Autrement curieux sont les Européens sur l’évasion fiscale. On sait la timidité de la presse belge sur ce sujet brûlant et l’embarras de Charles Michel.
Si les Pays-Bas ont voté « pour rire », l’accord avec l’Ukraine avait déjà reçu le feu vert du Parlement, la question de rester ou de sortir de l’UE qui sera posée aux Anglais est de toute autre nature.
Le vote des Hollandais n’est pas contraignant mais un non «pourrait ouvrir la voie à une crise européenne», avait prévenu le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

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Et bien, c’est fait.
Quelle importance ! La crise existe depuis longtemps et Juncker ne s’en était même pas rendu compte ! Quel maladroit ce Juncker de menacer ainsi des électeurs « Si tu ne votes pas comme je te dis, tu seras responsable d’une crise ».
Il va récidiver avec les Anglais. Voilà qui ne servira à rien, comme tout ce qu’entreprend Juncker d’ailleurs !
L’Europe agit comme une banque envers ses clients peu fortunés : petits dépôts, intérêts nuls.
Si elle compte regagner la confiance des gens de la sorte… ce n’est pas sûr qu’elle existera encore demain.

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