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Le rêve américain du MR.

Il faut se méfier comme de la peste des propos des économistes officiels sur le devenir de l’économie en Europe. On ne sait s’ils influencent le gouvernement Michel ou si c’est l’inverse. Probablement, y a-t-il un va et vient de connivence.
Toute la politique de Charles Michel est d’une orthodoxie consternante, celle d’un homme sans envergure qui suit les directives européennes au pied de la lettre. Ce gouvernement flamendo-flamand avec un zest de MR voue à la reprise de la croissance qui va régler tout le contentieux, une foi à décourager l’intelligence.
Ce week-end le ministre des pensions Bacquelaine croyait donner une image flatteuse de son chef en déclarant que les 3 % de déficit restaient pour lui un objectif majeur, d’où la tenue stricte des comptes. Langage de boutiquier auquel plus personne ne croit dans ce minuscule pays à cinq gouvernements et les gouverneurs des Provinces, du jamais vu en matière de gabegie et dilapidation des finances publiques.
La preuve contradictoire de cette économie sans résultat vient cette fois des États-Unis. Une étude sur la situation des classes moyennes montre le net déclin de celles-ci. Est en cause le fonctionnement du système économique lui-même dans le cadre de la mondialisation. Ici, il n’est pas question de courir après l’équilibre budgétaire, comme en Belgique, mais bien de laisser filer les dépenses et de rattraper leur surcroît de l’État par le fonctionnement de la planche à billets. Or, malgré cette inflation intérieure qui devrait freiner les inégalités, celles-ci ne font que prendre des allures inquiétantes.
Cela signifie pour Charles Michel que sa politique est définitivement condamnée, au même titre que les autres pays de la zone euro liée au dollar. Michel est comme les autres dirigeants : un type qui se jette à l’eau sans savoir nager et qui coule étonné de l’apprendre trop tard.
Le libéralisme est bel et bien en train de boire la tasse.
Et personne pour dire à ces fous furieux qu’ils se trompent, puisque l’opinion socialiste de l’opposition est à peu près sur la même fausse option.
Le gouvernement belge, comme bien d’autres gouvernements américanolâtres, a toujours pensé que la classe moyenne aux États-Unis était un exemple à suivre. Cette classe moyenne était encore avant la crise de 2008, le symbole que la majeure partie de la population des classes inférieures peut y parvenir par son travail. Louis et puis Charles ont toujours pensé que la classe moyenne constituait le socle de l’État libéral. À l’avenir, elle donnerait un sens au développement, avec ses automobiles et ses matériels H-fi à foison. Elle attirerait les citoyens les plus nombreux sur ses deux concurrentes, la classe des riches et la classe refuge des pauvres, incarnant à elle seule le progrès et la démocratie, contre les deux autres.
La réalité est autre. Cet idéal se renverse, la classe moyenne perd du terrain. Et tandis que les partis courent après ce mythe, les populations s’en détournent parce qu’elle n’est plus qu’une ombre.
À partir des données récentes du Bureau du recensement des États-Unis, dans près de 90% des zones urbaines, les revenus entrant dans la catégorie «classe moyenne» ont baissé, tandis que les deux autres classes ont progressé.

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Aux USA, par classe moyenne, on entend les foyers qui gagnent entre les deux-tiers et le double du revenu médian, soit entre 42.000 et 125.000 dollars par an, pour une famille de trois personnes. (Le revenu médian, quant à lui, divise la population en deux parties égales, c'est-à-dire tel que 50 % de la population ait un revenu supérieur et 50 % un revenu inférieur).
La proportion d’Américains de la classe moyenne est ainsi passée de 55% en 2000 à 51% en 2014, et a même chuté de dix points depuis 1971. Les adultes de moindres revenus représentent un tiers des troupes (29% contre 28%) et les plus riches sont désormais 20%, contre 17% auparavant. Résultat: la classe moyenne aux Etats-Unis s’apprête à passer en dessous de la barre fatidique des 50%. (B.R. of US)
Ce déclin de la classe moyenne est parallèle à un déclin du revenu médian, qui a diminué de 8% depuis 1999. Il témoigne d’une montée des inégalités, comme l’ont montré les travaux de l’économiste Thomas Piketty.
Ce déclin est visible par la percée dans l’électorat démocrate de Bernie Sanders, lançant un socialisme inédit dans un pays où cela aurait été inimaginable il y a seulement dix ans.
Bien sûr, Charles Michel dans son inconscience ou son hypocrisie va poursuivre encore un certain temps sa propagande du rêve américain, mais tôt ou tard, il devra trouver autre chose.

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