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À quoi ils servent ?

La lutte contre la pauvreté ?
Il ne faut pas se raconter des histoires. Puisque le fin du fin c’est de « réussir », c’est-à-dire être au-dessus de la moyenne nationale des revenus, que donc l’argent est roi et que ce dogme est incontournable, faisant passer le talent, le mérite personnel, l’intelligence même, pour des éléments supplétifs aux moyens de se faire du fric, toute lutte contre la pauvreté est vouée d’avance à l’échec.
On ne peut pas dans une société fondamentalement immorale, avoir un coin de prêche où les humains se reconnaissent entre eux et se sentent solidaires.
On le sait depuis que les mandataires publics sont passés du dévouement, voire du sacerdoce à un travail bien rémunéré, c’est foutu. C’est comme si un magistrat, caïd chez des gangsters, avait à condamner un de ceux-ci.
S’il faut tirer son chapeau à toutes les initiatives privées allant au secours de la misère, ces initiatives sont justes bonnes à jeter un voile sur les horreurs.
Les adaptés à la mondialisation chassent le Pokémon, vivent dans des crèmes apaisantes et rackettent tout qui de bonne foi se mêle à leur mauvaise foi.
Les journaux, furieusement hypocrites, saupoudrent leurs dithyrambes à la gloire du système par quelques pailles dans l’épeautre aux cochons « La Belgique n'atteindra pas l'objectif de réduction de la pauvreté qui lui a été assigné dans le cadre de la stratégie 2020, à moins d'y consacrer une attention plus soutenue et des moyens significatifs, selon le rapport, sévère, de la Cour des comptes sur le deuxième plan fédéral de lutte contre la pauvreté rendu au parlement. »
Eux qui passent toute l’année à vanter les « audacieux » qui se lancent dans les affaires, qui mettent par dessus tout l’art de se faire des montagnes d’argent, qui vénèrent tout qui atteint le nirvana de la notoriété et qui passent leurs journées à les encenser, osent écrire « Ce rapport est cinglant. Tout manque dans le plan: mobilisation des administrations, contribution du plan à l'atteinte de l'objectif national, pas d'échéance, pas d'enveloppe budgétaire générale, pas d'estimation du coût des objectifs ou des actions. En résumé, le deuxième plan pauvreté est davantage une "liste d'actions" qu'un instrument de politique publique. »

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C’est beau, c’est grand la presse… seulement une fois par an. Débrouillez-vous pour le reste.
« Plus généralement, la Cour des comptes pointe la structure institutionnelle de l'Etat comme étant à l'origine de l'inefficience de l'action publique en la matière. "La multiplicité de niveaux de pouvoirs, d'intervenants, d'instruments et de politiques publiques renforce le risque de fragmentation", souligne-t-elle. Le seul instrument de coordination des politiques de lutte contre la pauvreté est la conférence interministérielle de l'intégration sociale... qui n'a plus été réunie depuis juin 2013. »
On croirait lire un Blog de Richard III ! « La sécurité sociale et les allocations sociales sont insuffisantes. La Cour des comptes confirme par ailleurs que, bien qu'elles constituent un levier important dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la sécurité sociale et les allocations sociales sont insuffisantes en raison de l'écart structurel entre le seuil de pauvreté et le niveau des protections sociales. »
Grâce au merveilleux système qui produit la Mercedes moyenne à plus de 30.000 € et le pack salaire/avantages à plus de 20.000 pour les élus du peuple, deux Belges sur dix sont au-dessous du seuil de pauvreté, Maggie De Block envisage de mettre les mourants au travail et Bart De Wever veut que la population se mette à sa recette d’amaigrissement.
Elke Sleurs, membre de la N-VA, secrétaire d'État au sein du gouvernement Michel, rejette la responsabilité de ce désastre social, sur la majorité précédente.
Entre larrons, on n’est pas d’accord. En fait, Di Rupo, depuis qu’il n’est plus premier ministre, s’applique à défendre son bilan sur tout… excepté sur ce qu’Elke Sleurs lui reproche.
On se disait bien aussi, depuis que les mandataires ne sont plus bénévoles…

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