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Productivisme : pour quelle fin ?

Est-on entré dans un climat de violence en ce troisième millénaire parce que des esprits détraqués pensent que c’est sur ordre d’Allah ou est-on seulement en train de payer la vague individualiste qui a permis l’essor de l’économie capitaliste ?
Les premiers pourraient simplement procéder des seconds, quoique les furieux qui veulent partager leur foi aujourd’hui à coups de kalachnikov, l’avaient déjà fait bien avant, quand la foi intégriste conquérait l’ouaille à la hache.
Nous vivons une période particulièrement propice à la dérive d’une civilisation qui fait passer l’émotionnel bien avant le rationnel.
L’espèce de transe collective qui a agité le public sportif belge quand les diables rouges sont sortis de la coupe d’Europe, la rage des supporters anglais avinés et russes déterminés, se tapant dessus, est le signe que nous retournons à nos passions primaires, de façon moins violente que les illuminés de Daech, mais nous y retournons. Il n’est pas impossible que nous en arrivions aux mêmes dispositions massacrantes.
Julliard le prétend, il n’a pas tort « C’est l’individualisme qui a fondé la société moderne ; c’est lui qui la détruira. »
Mais alors, a-t-on réfléchi à gauche, comme à droite que la logique du système est identique selon que l’on se prétend capitaliste ou socialiste, si le productivisme conduit à l’enrichissement de quelques-uns et le socialisme à l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre ? C’est toujours lui qui mène le monde dans les deux cas !
Quelle différence entre l’individualisme des uns avec l’individualisme exalté par le triomphe du collectif des autres, même si ce dernier à nos préférences ?
Croit-on ainsi trouver une voie qui nous fait échapper à l’abîme, une voie qui irait dans le sens opposé du productivisme ?
La suite logique du système actuel voudrait que les responsables se défassent peu à peu des garde-fous de la démocratie, laissant à l’arbitraire et à la violence alternativement dans le camp du pouvoir puis dans celui de la rue, le soin de déterminer ce qui serait bon pour les progrès du PIB et quelle serait la part qui reviendrait au travail. Dans les années septante, cela s’appelait la part du gâteau. Les syndicalistes n’étaient pas contre le fait de l’agrandir, puisqu’ils en étaient alors bénéficiaires. Aujourd’hui, ils ne le sont plus, mais tout leur programme consiste à le redevenir.

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Il serait temps que l’extrême gauche, de Mélenchon et des autres, revoient un peu leur grammaire là-dessus.
Nuit-Debout avait commencé d’y réfléchir. On connaît la difficulté de poursuivre une action sans structure.
Il faudrait quand même un jour qu’on pense sérieusement à notre destin. Si ce n’est pas celui de finir en fourmilières, dans le limon gras des déjections des riches, en-dessous des palaces des plus fortunés, à quoi de neuf se résoudre ?

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