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Sarko out, Juppé ko, Fillon in !

Si tant est que le débat des primaires de la droite en France est intéressant parce qu’il nous livre les promesses d’un déluge de désillusion et l’avalanche de lois et ordonnances qui auront pour mission de faire dégringoler le pouvoir d’achat des travailleurs et des classe moyennes, il l’est beaucoup moins que la perspective d’un désastre de la gauche que rien ne saurait arrêter.
L’élimination de Sarkozy aura été une surprise, mais moins grande que les 43 % pour Fillon au premier tour de l’élection.
Fillon, le collaborateur et le souffre-douleur de Sarko président, fait la nique à tout le monde. C’est la revanche de Sganarelle sur Dom Juan. Un Fillon-Sganarelle plus dévot que superstitieux et pourvu de ce « bon sens » archaïque des campagnes, bien conservateur et bien solidaire des « valeurs » d’une chrétienté du temps de Jeanne d’Arc. Un prince de l’église déguisé en domestique pour la seule réplique de « mes gages » lorsqu’il s’assimile à la France et qu’il la déclare en faillite.
Il paraît que Fillon, au début de la campagne pour la primaire de la droite, a rappelé qu'il est allé à l'abbaye de Solesmes, le jour de l'Assomption, twittant «Retrouver nos racines chrétiennes et l’esprit des Béatitudes»…
Voilà qui va requinquer tous les cathos et rendre furax les anticléricaux de la République, mais ne fera pas d’Alain Juppé celui qui aura repris les 20 % qui le sépare de son rival, dimanche prochain.
C’est donc plié comme on dit.
Reste que l’autre camp, celui de Hollande, est en voie de disparition. Les derniers hollandistes confrontés aux fillonnistes et courtisés par Montebourg ne verront pas que la seule chance de la gauche pour les présidentielles, c’est de rallier Mélenchon et d’essayer de se rabibocher autour de l’idée qu’il est le seul à pouvoir porter efficacement la contradiction à ce déferlement des droites, dont la seule caractéristique partagée avec la gauche, c’est de chambouler les hiérarchies, par le trop vu des visages.

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Reste quelque chose qui ne passe pas.
Qu’allait donc faire au vote des Républicains, les six cent mille électeurs de gauche, au prétexte qu’il fallait barrer la route à Sarkozy ?
Comment peut-on signer une charte sur l’honneur selon laquelle on certifie partager les idées de droite et verser deux euros dans la caisse des Républicains rien que pour voter contre Sarkozy ?
On a même interviewé un professeur d’histoire, socialiste depuis toujours, se vanter à la sortie du bureau de vote, d’avoir été voté tout en ne partageant aucunement les idées de droite.
Franchement, ce mélange des genres, le peu de cas que l’on fait de l’honneur, je veux croire que ce ne sont que les socialistes Solferino capables de dépenser deux euros et se déshonorer, encore qu’ils étaient en contradiction avec Hollande, puisque Hollande rêvait de retrouver Sarko au premier tour de la présidentielle, puis triompher de Marine Le Pen au second.
Rêve fou, puisque dans tous les cas de figure, Hollande ne serait même pas du premier, selon les sondages. Il est vrai que les sondages depuis que le peuple a décidé de vivre sa vie autrement…
Bref si dimanche c’est une formalité pour Fillon, à moins que… le prochain psychodrame va s’annoncer chaud et meurtrier pour la gauche. En décembre, on va être fixé sur Hollande. Ira-t-il affronter Montebourg à la primaire socialiste ?
Si d’ici mai 2017, les cartes ne sont pas rebattues et les rassemblements derrière Mélenchon trop peu nombreux, la gauche française entrera en hibernation pour plusieurs années.
Au moment ou l’Europe lâche l’étreinte qui serrait le cou des populations, voilà Fillon qui s’apprête à faire le contraire avec toutes les conséquences sociales que cela implique.
Nous, on a Charles Michel pour ce travail. On voit le résultat. L’exemple belge devrait refroidir les ardeurs françaises à se donner un pareil maître…

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