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Esprit de boutiquier.

Il ne manquait plus que la Flandre commerçante fasse des appels du pied à Trump, dans sa volonté de prendre tout le monde de vitesse. C’est fait. À la sidération générale de voir un milliardaire malotru entouré d’une administration d’ultras envahir bientôt la Maison Blanche, il manquait des applaudissements. La Flandre fournira la claque nécessaire.
C’est en train de devenir une mode, les Flamands adorent faire cavalier seul, surtout quand il s’agit de doubler les voisins wallons !
De toute l’Europe, s’il restait une seule Région à vanter les mérites de l’économie mondialisée, tout en galopant vers un libertarianisme effréné, ce serait la Flandre !
Nous ne méritons pas d’avoir des voisins pareils ! Nous sommes peut-être devenus gauchisant et anarchistes à cause d’eux, par réaction violente à ce bourgeoisisme commerçant. L’âme boutiquière fait de la Flandre un terreau propice à tous les fascismes.
La N-VA surtout, veut se débarrasser de ce mot de Trump englobant la Belgique : hell hole (trou à rats) et en faire l’étiquette de la francophonie exclusivement.
Ce terme peu flatteur, c’était pendant la campagne de Trump et on sait comme le candidat était peu regardant sur le vocabulaire. Maintenant qu’il a remisé son costume de voyou pour endosser celui de président, les Flamands se tiennent prêts à le recevoir.
Quelles sont les répercussions de son élection sur l’avenir du programme de l’autonomie flamande ? Elles sont les mêmes que le Front National en France, gonflé à bloc, au point que Marion Maréchal-Le Pen fait les yeux doux à Stephen Bannon, le bras droit de Trump. Et la presse Internationale nous révèle qu’il y a réciprocité !
L’odyssée de Trump inspire les séparatistes flamingants et les héros de la Flandre éternelle se voient déjà dans un double Brexit, quitter la Fédération belge et l’Europe si Juncker et Schulz font de la résistance. Dans cette dernière éventualité, on verrait Bruxelles, capitale de la Flandre, squattée par les Institutions européennes… enfin, ce qu’il en resterait !
Ça va ne pas être joli-joli en mars prochain quand la Britannique May viendra déposer sa lettre de renoncement à l’Europe et si la Flandre suit, on voit d’ici le tableau.
Il paraît que la nouvelle Maison-Blanche, pas encore relookée avec les meubles kitch de la résidence Trump de New-York, est déjà toute rock-en-roll à cet amour d’outre-Atlantique des Flamands. Le business trumpien y voit des conséquences géopolitiques bonnes pour le dollar.
Le nouvel allier de Poutine pourrait abandonner la tenue militaire en laissant tomber l’OTAN pour faire plaisir au Kremlin et prendre le cache-poussière du commis de zoning, comme à la minque d’Ostende.

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La gestion des USA pourrait se faire comme la gestion d’une entreprise. Presque tous les collaborateurs cités de la nouvelle administration viennent des grandes banques et des trusts. Alors, pourquoi-pas, gérer l’Amérique à la manière d’un conseil d’administration ?
Cela ne pourrait que plaire à la Flandre industrieuse.
On sait les Flamands des commerçants hors-pairs. Seulement pour rouler Trump, comme ils roulent les Wallons (1), il faudra qu’ils se lèvent tôt et ils n’auront pas la complicité d’un Charles Michel, enfin je suppose.
La Flandre tête de pont en Europe de l’entreprise Trump ?
C’est possible après tout. Les Flamands par détestation naturelle de la francophonie sont naturellement portés vers les langues germaniques. L’anglais a leur préférence, de nombreux hommes d’affaires feignent de ne plus parler aux fransquillons qu’en anglais, pour les fonctionnaires, c’est clair, le français leur est interdit. La Flandre a basculé depuis trente ans dans la culture anglo-saxonne du Land of the Free. Voilà le contingent d’américanolâtres prêts à bondir sur la relance du rêve américain.
La législature suivante va être passionnante. Charles Michel est déjà en slip devant laN-VA.
Je ne suis pas sûr qu’ils le veuillent même à poil, au pas suivant vers l’indépendance.
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1. Le pays va financer l’agrandissement de l’aéroport de Zaventem au seul profit de la Flandre, puisqu’en territoire flamand, emplois supplémentaires compris. Les aéroports de Charleroi et de Liège n’ont pas la chance d’être une priorité nationale.

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