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Tous innocents !...

Voilà qui risque de tourner vilain ! Lorraine Pilette, premier-substitut au parquet de Bruxelles et en charge de l'enquête sur Armand De Decker, est absente pour une durée indéterminée (congé maladie). Quid de l’information judiciaire (depuis octobre 2014), après les révélations publiées dans le journal Le Monde sur le volet belge de l'affaire des hélicos ou affaire Sodiev ? Comment clôturer l'information judiciaire ?
Au train de sénateur – c’est le cas de le dire – où vont les choses, ce sera la suite en 2017 !
Voilà qui pose tout de suite une autre question « L’enquête parlementaire aura-t-elle lieu, sans l’apport des éléments en possession du parquet ? ».
De Decker devra-t-il démissionner de ses mandats ?
Chastel ne va-t-il pas revenir sur la décision du MR de ne pas s’opposer à l’ouverture d’une enquête parlementaire ?
Ce qui ressemble à un scandale d'Etat, risque de devenir un scandale tout court portant atteinte à la démocratie, à la justice et aux institutions !
Pourquoi, devant la gravité des faits, au vu des pièces reçues de France, n’a-t-on pas estimé que cette affaire vaille la procédure par un juge d’instruction ? Cela aurait été un gage d’indépendance, une démonstration que la justice n’est pas à deux vitesses !
Même si la procédure est plus lourde, l’accusation ne le méritait-elle pas ?
On n’est pas là dans une banale affaire de vol à l’étalage.
C’est tout de même un peu fort de café que ce soit un modeste blogueur qui se sente obligé d’écrire cela, alors que les journaux nationaux parlent de la pluie et du beau temps et relèguent cette énorme affaire bien après les résultats de football !
C’est insensé ! Croient-ils pouvoir tenir le coup en jetant un voile pudique sur un pareil dossier ?
Je veux bien que les journaux se soient chargés de chloroformer les lecteurs, mais quand même, il y a des limites. On frôle un autre scandale, celui de la presse !
Croire qu’ils sont encore plus beaux et dignes à se dire innocents, c’est une façon de ne pas dételer à la mémoire de Davinain, le boucher de Clichy-la-Garenne, donnant l’ultime conseil à ses confrères en truanderie avant de monter à l’échafaud « N’avouez jamais ! », paroles d’une vérité absolue.

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Comme par extraordinaire, si la justice est aux abonnés absents, ne pas avouer n’est même pas nécessaire. On peut faire comme si… Parce que sans aveu et même sans procès, si la génération actuelle n’est pas dupe, il y aura peut-être à la suivante un chantre de l’oubli à la lyre libérale pour encenser un parti au-dessus de tout soupçon, alors qu’aujourd’hui on peut se demander si les couloirs du MR sont sûrs, à cause des barbouzes qui les fréquentent ?
Si c’est ça la politique : tenir le coup jusqu’à ce que les cons de la rue aient une absence de mémoire, merci, c’est la politique pour débiles légers par les Rastignac à décorations !
Vous voyez d’ici des sommités si souvent appelées à donner un avis péremptoire sur tout, se trouver pitoyables à faire des aveux pour soulager leur conscience ?... nous dire implicitement « depuis vingt ou trente ans que je papillonne et joue de mes amygdales à tout propos, eh bien ! non, je n’ai jamais été ce que vous avez cru que j’étais. Mes chers compatriotes, vous avez devant vous un parfait salaud ! »
C’est impossible.
Vous pouvez vous retrouver au ballon rien que pour des soupçons, eux, il faut des preuves et des plus solides, des preuves qu’un bon politique ne laissera jamais derrière lui !
Plaider l’innocence est un luxe que les ploucs qui sont en prison n’ont jamais pu se payer. Vous remarquerez au passage qu’aucun procès, si l’on excepte le pauvre Van der Biest dans l’affaire Cools, n’a envoyé aucun parlementaire à biribi, sauf quand il y a flagrant délit.
Pourtant, par le passé, quelques grosses pointures ont évité le pire de justesse.
Les Grands Belges frôlent les murs, mais ils ne vont jamais derrière. Blâme, amende, déchéance momentanée du permis de nous conduire à la mondialisation « heureuse » et même salement coincé, on a des exemples au PS, on pantoufle à haut salaire dans des planques faites pour, avant de repartir blanc comme neige. La morale est sauve. Les grandes voix ténorisent sur de nouvelles estrades à prêcher la morale, les sacrifices… les salades habituelles… et puis, on n’en parle plus.

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