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Un quart d’heure avant la fin.

Que cette élection française est révélatrice du mal qui ronge nos sociétés occidentales !
Les programmes qui veulent « redresser » la France pourraient très bien être des programmes à « redresser » la Belgique, en ce sens qu’ils passent tous par la rigueur et les sacrifices demandés à une masse de gens pour un idéal qui n’est pas le leur et pour une vision de l’État qui ne les concerne en rien !
Cela n’était pas très visible, il y a à peine dix ans, ça l’est de plus en plus aujourd’hui !
Les discours de Fillon et de Macron sont ceux de Charles Michel et Bart De Wever sur l’économie, la dette, la concurrence, l’Europe, etc.
Ce n’est pas l’imagination qui manque, seulement elle est à sens unique ! En réalité, les plus belles théories libérales sont incapables de fournir une justification satisfaisante à la démocratie libérale ! Cela devient gênant.
L’impossibilité de démontrer l’obligation politique du citoyen envers l’État libéral a commencé le jour où il est apparu clairement qu’entre un travailleur de base et les grands patrons, il y avait une valeur de un à trois cents, entre un pensionné à mille euros et Charles Michel un rapport de un à vingt-cinq, voire trente !
L’individualisme, condition essentielle du libéralisme, n’est compréhensible que si tous les membres de la société partent à la conquête de leur espace social de manière égale, étant entendu qu’ensuite la diversité des intelligences et les ambitions différentes épanouissent le citoyen de manière inégale. Les proportions que les maîtres à penser donnent à l’inégalité semblent disproportionnées à tout le monde, sauf à la minorité qui en profite.
Or, la classe possédante est la seule qui ait été suffisamment homogène pour déterminer cette égalité indispensable.
On comprend mieux qu’elle veuille pérenniser le système On ne comprend pas du tout comment elle s’arrange pour conserver son ascendant sur le reste de la population qui ne partage pas cette égalité.
Les temps sont en train de changer. Les populations citadines surtout reviennent à la conscience de classe. L’égalité devient un postulat à atteindre et non universellement acquis.
Voilà pourquoi les scandales financiers et même les « avantages » de la classe politique ne passent plus aujourd’hui comme un bonus social, mais comme une atteinte à l’esprit démocratique.

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Le « marché », si révéré par la clase dirigeante, a engendré une clase sociale capable de contester le marché lui-même.
Tel qu’il se présente à nous désormais, le suffrage universel ne garantit plus vraiment une cohésion politique de l’ensemble.
Si aujourd’hui les États européens se réclament encore de la démocratie libérale, c’est parce que la classe dominante a su conserver la réalité du pouvoir politique malgré le suffrage universel.
L’imposture actuelle peut encore assurer le fonctionnement de l’État libéral. La question est de savoir jusqu’à quand ?
Les guerres que nous avons traversées ont joué le rôle d’une solidarité d’ensemble des Nations agressées ou traversées par les démons des armes. Elles ont été, en un sens, un substitut de solidarité des classes entre elles, sous d’autres formes, comme le patriotisme et les tués au front sans distinction de classe, encore le sang répandu a-t-il été plus abondant dans les classes dites « inférieures » que les autres.
On ne peut fonder une démocratie sur un état de guerre perpétuel. Nous avons bien dans la lutte contre le terrorisme un ersatz de guerre dont attendent beaucoup les classes dominantes pour reculer l’heure des bilans.
Mais ce n’est pas s’inscrire dans un courant individualiste libéral à une époque où la mondialisation va dans le sens contraire.
Le chômage par le manque d’emploi et non pas par la mauvaise volonté du chômeur engendre un conflit qu’on nous dit qu’il ne peut être résolu que par notre docilité, ce que plus personne ne croit vraiment.
Le discours libéral perd de son efficacité sur les citoyens.
Une chose certaine : la fin du parti socialiste français.
C’est un signe, la social-démocratie en relais de l’État libéral aura fait faillite.
Le voilà bien le trou dans la muraille libérale.
Il y a de la contestation dans l’air. Nous verrons à l’élection française dans une quinzaine de jours où en est l’évolution des esprits et si le trou ne fait pas s’effondrer la muraille.

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