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Triomphe silencieux du malheur.

C‘est peut-être l’écrivain Houellebecq qui aura le mieux défini le succès de Macron.
C’est la victoire des optimistes sur les pessimistes.
C’est sans doute vrai. Mais il y a une question sous-jacente qui est celle de la réalité. Quid des optimistes ou des pessimistes, qui des deux a raison ?
Vaut-il mieux être sans faiblir du côté des optimistes et voir le verre à moitié rempli, que vide à moitié ?
À cela un constat statistique.
En France, et cela devrait pouvoir coller à la situation en Belgique, le camp des optimistes se situe plutôt du côté de ceux qui ont des diplômes et des emplois, une classe moyenne ne souffrant pas trop de la mondialisation de l’économie. Celui des pessimistes regroupe ceux qui ont à se plaindre de leurs conditions de vie et pas seulement. Au nom de la lucidité et dans un souci d’égalité, des citoyens ayant toutes raisons d’être dans le camp des optimistes, sont dans l’autre, et vice versa.
L’optimisme et le pessimisme sont deux traits de caractère assez subjectifs, intrinsèques à chaque individu.
Quand on atteint aux sphères du pouvoir, pour s’y maintenir, tous les responsables misent sur l’optimisme. Si bien qu’au départ, ils relèguent loin d’eux et de leur politique, tout ce qui a un caractère pessimiste.
Une victoire politique n’est rien d’autre que le triomphe d’une subjectivité sur une autre.
C’est une des raisons de l’échec des socialistes français qui dès qu’ils ont été aux affaires, plus la situation se dégradait, moins ils pensaient à leurs origines, plus ils mentaient aux citoyens qui leur avaient fait confiance.
C’est l’effondrement de la pensé socialiste de Di Rupo dans un moment d’abandon à l’optimisme libéral de mise, quand il eut à régler certaines dispositions en défaveur des chômeurs, lorsqu’il était premier ministre.

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Qu’arriverait-il si le camp des pessimistes l’emportait au point de transformer cette société libérale en une société socialiste, tout au moins dans ses principes ? On peut penser que les pessimistes deviendraient optimistes, dans une sorte de basculement qui ferait que les autres prendraient leur place.
Ce n’est pas si simple, attendu que les difficultés resteraient, s’accroîtraient de l’animosité du monde libéral. Tout le monde n’a pas la bravoure des sans-culottes de 1792, ni le raisonnement adapté au déterminisme de la justice sociale, même chez ceux qui en seraient les plus bénéficiaires.
Sommes-nous condamnés par ce raisonnement au monde libéral dans tous ses excès et ses monstrueuses inégalités ?
Je ne le pense pas.
Il y aura un moment où le monde d’en haut sera insupportable au monde d’en bas. Le soulèvement qui s’en suivra ne sera pas nécessairement raisonné, ni qu’il éclatera en Europe.
La Chine, l’Inde, l’Amérique du Sud, l’Afrique dans vingt ans pour cette dernière, sont des points de fixation d’abcès qui peuvent devenir gangrène. Il ne sera pas question de religion, ni même de désir d’accéder à une consommation à l’occidentale, ce sera tout simplement par manque d’eau, de nourriture ou d’excès de pollution.
C’est le besoin qui a transformé l’homme. C’est le besoin qui l’obligera à changer le système mondial sous peine de disparaître.
Où seront les pessimistes et les optimistes dans cette ultime alternative ?
Sans doute pour les uns accrochés à quelques îlots de prospérité au milieu des ruines du monde. Le nombre des pessimistes sera tellement grand que des gens comme Macron seront balayés du pouvoir.
Vous l’avez deviné, je suis dans le camp des pessimistes indécrottables et résolus, non par caractère, puisque je suis d’un naturel gai et porté à l’optimisme, mais par raison. D’évidence les optimistes ne comprennent pas ce qui se trame dans un monde déraisonnable qui, forcément, donnera la part belle aux pessimistes.
Donner la part qui revient de droit aux pessimistes serait le moyen de sauver le monde. Mais il faut le faire tout de suite.
En ce sens, l’élection de Macron n’est pas une bonne chose.

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