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L’expérience du rire.

Curieux temps, une infime minorité nantie a le droit de ne rien faire, le reste doit démontrer son utilité. Vu la pression des autres, faut-il mériter de vivre pour en avoir le droit ? Ce mérite, ce droit à la vie, passe par le devoir de travailler !
Le riche et le chômeur ont un point commun, ils ne travaillent pas (1). C’est le seul.
La conséquence est doublement dramatique. Elle introduit une morale de l’effort et elle induit que cet effort doit être utile. Le tout est de savoir à qui ? Généralement, cette utilité autorise à être citoyen et à survivre « honorablement ». Les vrais bénéficiaires de cette utilité ne s’en prévalent pas. Ils se contentent d’en profiter selon des critères qui les dispensent d’un effort personnel.
Du point de vue philosophique, voilà comme nous vivons en 2017 sous n’importe quel régime, celui-ci étant sans influence aucune sur les comportements.
Le grain de sable dans cette mécanique du cahin-caha tient dans la science de l’économie dont le seul principe est de fabriquer plus au moindre coût. Cette science nous spécialise, réduit nos capacités à ce qu’elle juge nécessaire. C’est-à-dire de savoir tout dans un très petit domaine. La seule science de l’esprit se bornerait à la science des chiffres et aux algorithmes de ce qui serait utile à l’exercice d’une profession.
Nous voilà beaux ! victime d’une spiritualité étouffée par une science matérialiste où le calculateur avare exploite sans pitié l’intelligence et le travail.
Comment contester le droit de la société à nous voler, depuis l’enseignement jusqu’au travail, notre part de liberté et d’invention ?
Même les loisirs, les temps libres, le droit de faire ce qu’on veut dans la limite du respect d’autrui sont intégrés dans la spécialisation poussée, comme les soupapes des anciennes machines à vapeur. De sorte que, la passion du sport, largement conseillée, nous éloigne de la passion de notre propre vie.
Une des dernières contestations possibles de cette phénoménologie du raccourcissement des êtres tient dans la contestation par le rire, comme il y a une contestation inconsciente par le rêve !
Le seul parti avec lequel le bel esprit peut survivre, c’est le parti d’en rire.
En y regardant de plus près, on y voit un oxymore : le sérieux du comique !
Il y est recommandé d’être à la fois le moqueur et le moqué, afin de donner au rire le rapport de soi à soi.
Rire de soi, c’est rire des autres, des systèmes de création, du Dieu de ci en contradiction avec le Dieu de ça. C’est mieux supporter le temps qui passe et remettre à leur juste place les chimpanzés que nous sommes qui pensons avoir réussi.

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Et se dire enfin que le peu que je sais, c’est à mon ignorance que je le dois, ce qui transposé à l’échelle des importants, relativise leur notoriété à quelques mictions journalières et à une défécation matinale. Voilà qui augure une des actions les plus importantes de leurs journées si chargées en rendez-vous avec l’Histoire, car elle a lieu dans les WC, lorsqu’ils cherchent machinalement le rouleau de papier toilette.
Quand on a pensé ce qui précède, le reste vient plus facilement.
Vous verrez, faites l’expérience. Vous regarderez les infos le soir d’un autre œil.
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1. Le riche, s’il travaille, c’est par plaisir et même si c’est par devoir, ce n’est jamais par nécessité.

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