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L’Homme carbonisé.

À Saint-Nicolas (Commune de…), écrit La Meuse, « un cadavre roué de coup et carbonisé ». C’est ce qui s’appelle écrire une belle connerie. On se demande à quoi l’assassin pouvait passer son temps « rouer de coup un cadavre carbonisé » ! « Il meurt sous les coups, puis est carbonisé » eût été plus conforme. Est-ce le mot supplémentaire qui gêne, dans ce titre du journal ?
Ou alors, dans une intuition dont je crois les rédacteurs fort incapables, ce titre induit que l’Homo sapiens est tellement stupide qu’il carbonise et frappe quand même, les restes de ce qui fut son semblable et qui n’est plus qu’un tas de charbon !
L’homme moderne qui carbonise et frappe encore les restes, quelle image ! Notre espèce porte en elle sa propre destruction et ça ne date pas d’hier.
Quand l’homme troqua ses pattes postérieures contre des jambes, il se mit à explorer les environs, puis le monde. La destruction, par ce prédateur exceptionnellement doué, a commencé il y a près d’un million d’années.
La barrière maritime empêcha longtemps les hommes de parfaire la conquête du monde. Avant son essor, la Terre était partagée entre plusieurs écosystèmes distincts, peuplés d’un assemblage unique d’animaux et de végétaux.
Homo sapiens allait mettre fin à cette diversité. Depuis des centaines de milliers d’année, l’homme carbonise. C’est sa technique, depuis qu’il a la maîtrise du feu. Il avance par brûlis, comme certains cultivateurs procèdent encore aujourd’hui. Il a fallu d’abord qu’il se tape Neandertal, plus grand, plus beau, plus fort, plus intelligent, contrairement à ce que des anthropologues affirment (1), mais beaucoup moins pervers, ce qui signa son arrêt de mort. Pas tout à fait, sans doute, des femmes Neandertal violées par Homo sapiens, il en reste à peu près entre 4 et 10 % dans nos gènes.
Rien ne résiste à ce prédateur astucieux, la faune, la flore, l’Homme a gardé son esprit fourrageur, fureteur, pilleur, massacreur. C’est sa nature.
C’est une erreur de penser que se sont les cycles de refroidissement et d’échauffement qui ont peu à peu laissé subsister des espèces, alors que d’autres n’y résistaient pas. L’Homme est seul responsable de la disparition des grands carnassiers et des grands herbivores, à partir du quaternaire. Des études faites sur l’habitat humain en Australie habitée par l’Homme depuis seulement 45.000 ans, montrent que 90 % de la mégafaune australienne a disparu en même temps que le diprotodon, un animal herbivore de plusieurs tonnes, facile à tuer avec des armes de silex.
Autre preuve, s’il en fallait, la disparition du mammouth de Sibérie, herbivore bien armé contre le froid, disparu il y a quelques cinq à six mille ans uniquement à cause de la chasse pour sa chair, sa fourrure, son ivoire.

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L’océan est resté longtemps intact à cause des techniques de pêche qui restèrent rudimentaires jusqu’au XIXme siècle. L’Homo sapiens d’aujourd’hui a les moyens de vider les eaux profondes de la faune et les eaux de moyenne profondeur de la faune et de la flore. Si on laisse faire les Japonais et les autres prédateurs clandestins ou officiels, la baleine, le requin et le dauphin auront disparu d’ici la fin du siècle.
C’est qu’en plus des armes, le Sapiens d’aujourd’hui s’est doté d’une science du commerce à sa mesure.
Nos modernes prédateurs qui carbonisent à tout va le font au nom d’un système économique dit libéral qui consiste à tout réduire aux normes du profit.
Les plus zélés collaborateurs de cette destruction le font au nom de l’altruisme et de la démocratie. Ne vous y laissez pas prendre : ce sont des tueurs.
Ils s’appellent aujourd’hui Michel, De Wever, Borsus ou Peeters, demain ils seront Di Rupo, Magnette ou Maingain, mais ce sont des tueurs, puisqu’ils obéissent à l’instinct prédateur de l’Homo sapiens. Ceux-ci tueurs belges, comme d’autres le sont par définition à l’échelle de la planète, tel Trump, sont les grands fourrageurs des temps modernes.
De la première vague des fourrageurs nos ancêtres, à la dernière, celle de l’activité industrielle, parallèle au système économique, de plus en plus performant, il y eut des esprits trompeurs d’une autre sorte, « respectueux de la nature », oui, mais laquelle déjà ?
Ce sont nos bonnes consciences, celles qui nous disent « vous pouvez toujours rattraper le coup », comme si l’extinction de 90 % de la faune et 5O % de la flore n’était pas exclusivement de notre faute, comme si on pouvait revenir en arrière !
Les écolos nous endorment dans des perspectives d’un avenir idyllique, si par un étonnant revirement des Hommes, nous pouvions « décarboniser » ce que nous carbonisons depuis cinquante mille ans !
On essaie de ressusciter dans des laboratoires des espèces disparues, c’est dérisoire et non abouti. Nous ne referons pas le monde comme il était avant nous. Nous ne sommes pas doués pour le respect et la considération des autres espèces, puisque nous ne le sommes même pas de la nôtre !
Bien avant l’économie de 2017 qui n’ira pas jusqu’au bout de sa logique puisque nous disparaîtrons bien avant, Homo sapiens détenait le record mondial de destruction d’espèces animales et végétales, bien plus que le Tyrannosaure Rex, infime destructeur en comparaison, plus stupide que nous malgré sa fringale perpétuelle de tueur artisanal.
Nous sommes les parties prenantes de la dernière vague d’extinction, pur produit de nos appétits insatiables, au service duquel le système capitaliste fait merveille.
Dans un avenir immédiat, après la disparition des grands animaux des océans, nous serons l’espèce la plus grande sur terre, indépendamment des animaux de ferme réduits à l’état d’esclaves producteurs de croissance, sur une planète nue, comme cette île de Pâques, jadis boisée et d’abord peu peuplée, que les Homo sapiens ont « carbonisée », n’ayant plus comme issue que se bouffer entre eux, ployant sous le nombre des naissances, lorsqu’ils furent sans autre issue, nus sur une terre nue.
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1. Yuval Noah Harari, « Sapiens, Une brève histoire de l’humanité », in Albin Michel, édit. 2012.

Commentaires

Du temps des ceuilleurs-chasseurs, la prédation de l'homme était sans conséquence pour la planète. Il parait même que notre goût pour la viande brûlée nous vient de la découverte des animaux brûlés par les feux de forêt. A l'époque, nous étions de grands prédateurs mais seulement quelques millions (5 millions tout au plus) sur la planète. Par la suite l'homme a inventé l'agriculture et a pu faire des réserves pour la sécurité de sa survie. Nous sommes montés à quelques 2 à 300 millions entre en l'an 1 et l'an 1000. Et avec seulement la puissance du cheval (10 fois celle de l'homme) !!!
C'est depuis que nous sommes 20 fois plus nombreux avec un puissance utilisée de par homme de plus de 1000 fois la puissance par hommme que la planète est vraiment menacée.
Et nous gardons la même morale qu'au moment de la bible quand il fallait 6 ou 7 enfants par femme pour assurer la survie de l'humain. Soyez toujours plus puissants et croissez et multipliez. C'est d'un prise de conscience de la nécessité de limiter la la "croissance" anarchique. Réduire notre désir de puissance dont un des symboles et la voiture (qui fait 500 à 1000 fois la puissance de l'humain). Et éduquer dare-dare à la parenté responsable en en donnant les moyens anticonceptionnels au milliard d'être humains les plus pauvres. Prendre la mesure symbolique que la Chine a prise d'interdire d'avoir plus d'un ou deux enfant par exemple. Qu'il devienne immoral et indigne d'avoir des enfants de façon anarchique et de favoriser les familles nombreuses.

Le problème du malthusianisme est important. Ce n'est pas le seul, hélas !
Quant à la disparition des espèces, l'Homme a commencé sa carrière de tueur peu intelligent, il y a 45.000 an. Ensuite, comme Caïn, il a tué son frère Neandertal.

Richard III

Merci Marcel-Henri de m'avoir lu et répondu. Je voulais insister sur l'aspect quantitatif. Caïn et Abel, 2 personnes ne menaçaient pas la planète Terre. L'homo sapiens tuait tout. Mais, il y a 45.000 ans, à maximum 5 millions, les horreurs du comportement humain ne menaçaient pas non plus la planète.
C'est maintenant avec 1000 fois plus de monde avec 1000 fois plus de puissance et d'énergie consommée par personne qu'il y a menace. Par an naissent 150 millions de personnes à lors que 80 meurent. 70 millions de plus tous les ans, c'est +/- 2 fois la population de l'empire romain.
Malthusianisme ? A l'époque de Malthus, nous étions 8 ou 900 millions. Nous ne saturions pas et nous l'étouffions pas encore la planète comme nous allons le faire de + en + si nous ne prenons pas conscience de ce danger.

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