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Geen faciliteit !

Depuis toujours, Didier Reynders fait de la politique comme on va au bureau, de la même manière qu’un adjoint de direction ambitionne la place au-dessus. Directeur, il a ambitionné d’être le patron. Il le fut au MR, avant d’en être délogé par une ambition concurrente.
Didier vit de ça. Voilà trente ans que ça dure. Il n’y a pas de raison que ça s’arrête.
Sa plus grosse déconvenue fut la prise en loucedé du MR, par les Michel.
À la formation du gouvernement, Reynders voulut quitter la politique belge et se faire embaucher à l’Europe. Porter la serviette d’un Michel lui était insupportable.
Il rata l’Europe, sacrifié, une fois de plus, à l’ambition de Charles. Papa Michel voulait son fils premier ministre, ce qu’il n’avait jamais été. C’était une revanche.
Auparavant, pour nourrir son ambition, Reynders avait abandonné Liège pour Bruxelles, déçu d’avoir raté le maïorat. Ce nomadisme est fréquent, surtout chez les gens qui font des discours « émouvants » sur leurs racines, avant d’abandonner aussi sec, le sol natal.
Déménager à Uccle et faire patte douce à Armand de Decker, bourgmestre, lui valut des frais d’aménagement qu’il compte bien amortir. Bel Armand ne traînait pas encore les casseroles que l’on sait. Le bellâtre était le tuteur rêvé.
Les Michel, pour entrer rue de la Loi, baptisèrent la N-VA, parti compatible avec la droite francophone.
Le couac De Decker, allait lancer Reynders dans une nouvelle stratégie.
Cet homme n’est pas plus libéral que sa détestation des socialistes et des syndicats laisserait entendre. Aimer le capitalisme n’est pas suffisant. En Belgique, tout qui vote au centre comprend cela. Il faut encore montrer de la fibre sociale. Les Michel le savent, pas Reynders.
Pour s’en débarrasser sans qu’il crée de l’embarras au parti, Charles Michel l’a fait ministre des affaires étrangères.
La diplomatie est un métier confortable, au titre ronflant et aux multiples avantages. Mais il y manque ce contact charnel avec la population qui empêche le titulaire de s’y faire aimer. Reynders est rusé. Il en a fait chuter d’autres. Christine Defraigne perdit quinze belles années de carrière politique à Liège à l’ombre du grand homme.
Comme Tintin visait la lune, Reynders vise Bruxelles. Président de la Région bruxelloise lui irait comme un gant. C’est sa dernière ambition, finir président, comme il l’a été du parti..
Son poste stratégique à la régionale bruxelloise du MR, lui permet d’envoyer ses premières boules puantes vers son futur adversaire occupant l’emploi convoité.
D’abord, il s'est dit prêt à travailler avec la N-VA, si le scrutin de 2019 donnait ce parti gagnant chez les Flamands bruxellois. On sait come la minorité flamande est chouchoutée dans les accords fédéraux et les avantages énormes que sa modeste minorité lui octroie.
Ce n’est pas pour rien que les Flamands ont choisi Bruxelles comme capitale de leur région. Il paraît que De Wever va prêcher la fin des facilités dans les communes de la périphérie, sûr de ces amis Michel et Reynders, histoire de faire monter la sauce à Bruxelles chez les ultras.

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Pour satisfaire son ambition, Reynders sacrifierait la terre entière, pourquoi pas une ville en enfermant la majorité des francophones de Bruxelles, dans la même figuration d’otages qu’au Fédéral !
Pourvu qu’il soit président, il se ferait même Turc s’il le fallait.
Depuis que la N-VA a été débaptisée parti d’extrême droite pour les raisons que l’on sait, le MR joue la carte flamande. Les Francophones ont perdu le MR, il faudra bien faire sans.
Comme le croyant se tourne du côté de la Mecque, Reynders s’oriente vers Anvers. "Je n'ai pas d'exclusive en la matière à part l'extrême gauche ou l'extrême droite" (forcément, ce n’est pas le PTB qui va voter pour lui), confie-t-il aux gazettes complaisantes.
Olivier Maingain dit exactement le contraire : "Si les nationalistes flamands (la N-VA) ont la majorité absolue à eux seuls dans le groupe linguistique néerlandais" en Région bruxelloise "ou qu'il est mathématiquement impossible de faire une majorité sans eux, la menace du blocage des institutions bruxelloises sera terrible. Ils feront du chantage en permanence". Et de poursuivre : "Je pense que Didier prend un risque dont il ne mesure pas les conséquences pour les Bruxellois. Car mettre à mal Bruxelles, c'est peut-être encore plus viscéral pour la N-VA que de mettre à mal la Belgique".
Michel a déjà déséquilibré le gouvernement au Fédéral. Si Reynders devenait président de la région avec la N-VA comme partenaire, les vœux de Bart de Wever de conduire les Flamands à la scission ne seraient pas loin de s’accomplir.
Ces deux libéraux francophones ont une conception du sens de l’État qui m’étonnera toujours. !

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