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La cata à un cheveu près !

Le public est à chaque fois surpris, quand une tuile lui tombe sur la tête. Pour lui, c’est toujours à l’improviste, pas pour ceux qui organisent et font le tri des informations. Parfois, ces incomparables prévisionnistes sont surpris eux-mêmes de ce qu’ils découvrent. Pourtant, ils ont tout sur leur bureau et ils restent les bras ballants à ne savoir que faire
Le public a des excuses. On lui cache la plupart du temps des choses qui iraient contre l’ordre économique. Le pouvoir veut préserver le système et la propagande qui va avec.
Parmi les pires surprises, il ne faut pas compter les guerres, les gouvernements médiocres de gauche ou de droite, les partis politiques corrompus. Le système s’accommode de tout, finit par trouver du profit dans tout. Ces fléaux sont très loin de pouvoir être comparés aux aléas de l’économie libérale, quand elle déjante dans un virage, qu’un magnat éternue ou qu’un émir se prend de passion pour la Bourse et se met à jouer dangereusement.
Les plus grosses surprises sont toujours économiques. Attentat terroriste, guerre au Moyen-Orient, vaticination grossière de Trump, invectives de Kim Jong-Un… pipi de chat à côté d’un bégaiement de la bourse, d’une plongée des banques, d’une inflation inattendue, d’une faillite retentissante.
Pour le moment, ça va. La croissance repart. Pourtant, même toute ragaillardie soit-elle, elle peut encore surprendre. L’économie de marché fabrique des monstres qu’elle ne reconnaît pas. Uber, par exemple cette entreprise en faillite permanente, prospère malgré les milliards de déficit, l’idée est tellement attachante que des gros magots s’y investissent toujours en compensation des pertes. Ils y trouvent un avenir prometteur.
Uber : une aberration du système capitaliste, titrait Slate Magazine, qui nous expliquait que dans une économie de marché, les sociétés les plus rentables sont supposées prospérer, alors que celles qui se révèlent incapables de créer des richesses sont censées disparaître.
Et pourquoi celle-là ne disparait-elle pas ? Mais parce que c’est une société visionnaire, elle prévoit que demain mous serons tous des entrepreneurs au service d’autres entrepreneurs, avec moins de sécurité d’emploi, sans sécurité sociale, le tout à l’américaine. Comble de liberté, la classe laborieuse devenue gérante, laissera aux petits entrepreneurs que nous serons tous, la faculté d’organiser leur pension de retraite. Ceux qui ne le pourront pas ? Mais ils mourront de faim, que voulez-vous que je vous dise.

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La société de consommation piquée aux hormones de croissance n’a pas fini de nous étonner, au point même de surprendre ceux qui « savent » et qui gardent le secret pour eux.
Avec les pauvres moyens dont je dispose, des heures de calculs et de comparaisons de graphiques, j’avais prévenu qu’une crise s’amorçait il y a quinze jours, dans l’indifférence générale. Ce n’était pas sorcier, toutes les bourses paniquaient. Le Dow Jones, à New York, perdait plus de 9% en bourse, l’indice S&P 500, des 500 plus grosses sociétés américaines, se délestait de 1.000 milliards de dollars en capitalisation boursière (le PIB du Mexique).
Alors que la plupart des futurs acheteurs du salon de l’auto se creusaient la cervelle pour savoir quel était le prêt compatible avec leurs revenus, le CAC 40, à Paris, laissait partir en fumée plus de 2%, repassant sous la barre des 5.200 points. Comme les prix plancher de la nouvelle Lada, c’était du jamais vu.
On a frôlé quelque chose, les économistes sérieux le savent bien. Personne ne s’en est douté, les acheteurs de la nouvelle Mercedes ont eu du pot.
Aucune autorité ne s’est alarmée; les marchés financiers n'ont pas trop plongé comme en 2007/8. Subprimes bis n’a pas frappé.
Charles Michel a pu poursuivre son rêve de flamandiser la Belgique, pour garder le pays en entier.
Des « émerveillés d’être toujours là » ont même déclaré que l’évolution descendante de ces dernières semaines n’a été qu’une correction des marchés surévalués !
Des gazettes à fric placé à 10 contre 1, comme pour les chevaux, en ont conclu qu’une nouvelle crise est impossible. Enfin prévenus, les lecteurs de La Meuse ont pu lire dans leur journal favori que le capitalisme est trop fort et bien trop puissant pour refaire le con. Certes, ce ne fut pas écrit de la sorte, mais l’esprit était le même. Cela a surpris le lecteur qui ne savait pas qu’on avait traversé une crisette.
Seulement voilà, en économie, un astéroïde peut en cacher un autre, plus gros, plus méchant et fonçant droit sur nous. On aura beau inventer des règles après coup, pour compenser les effets dévastateurs des intelligences prédatrices à la tête des affaires, cela n’empêchera rien, le moment venu. Il faut bien savoir que lorsqu’il y a de l’argent en jeu, il n’y a pas de règle qui tienne.
Les bulles financières, selon l’indice Shiller, font les crapauds buffles et veulent passer pour des bœufs, au point qu’elles ont une valeur supérieure à celle de 1929. L’indice VIX, «l’indicateur de la peur» se ferait peur à lui-même en se regardant dans une glace.
Alors, crise ou pas crise pour 2019 ?
Merde ! l’année de réélection libéralo-flamande de Charles Michel !
Est-ce que les gazettes branchées sur le thermomètre libéral ne seraient pas bien avisées de « préparer » le lecteur ?
Par exemple, en cessant l’admiration inconditionnelle pour tout ce qui brille comme le soleil, afin de faire comprendre que la nuit venue, c’est le clair-de-lune à Maubeuge pour tout le monde.

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