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S’adapter comme Alain Raviart.

« C’est pas tous les jours dimanche » de ce jour est particulièrement exemplaire de ce qu’on arrive aujourd’hui à faire pour tromper l’auditeur.
Tout entre en jeu, jusqu’à l’attribution des places. Par exemple, lorsque Thierry Bodson de la FGTB est invité, ainsi que Germain Mugemangango, porte-parole du PTB, on les place toujours l’un à côté de l’autre. Sur une petite pancarte apparue quelques secondes derrière Deborsu, ce dimanche midi, on chambrait le PTB sur les grèves et le travail de nuit, cette attribution des places ressemblait à un jumelage, ainsi le couple en prenait plein la tronche.
Alors, ne plus assister à ces mascarades ou éclater comme Mélenchon sur le même sujet en France ?
Je ne suis pas Hedebouw, ni Di Rupo, mais si ces deux là se concertaient et laissaient les bourgeois se débrouiller entre eux, peut-être cela vaudrait-il mieux que de se faire prendre chaque fois en otage par la presse croupion, les découpages tendancieux des reportages et les ultras libéraux remontés à mort contre ceux qui font tourner leurs usines.
On pourrait qualifier la participation intellectuelle de la rédaction sur les sujets traités, de très faible !... parachevée par cet incroyable sondage trottoir de Deborsu. Cette fois, on avait à débattre du travail de nuit. La séquence du chômeur qui cherche du travail, mais ne veut pas travailler la nuit était des toutes premières interviews, évidemment.
En face du syndicaliste et du porte-parole du PTB, il y avait sur le plateau une belle brochette d’enthousiastes pour le travail de nuit, quasiment désespérés par le caractère de cochon du travailleur wallon qui fait presque toutes les grèves du royaume à lui seul.
À ceux-là qui y allaient de leurs reproches, si Deborsu avait été suffisamment couillu pour faire le show d’un Laurent Ruquier d’« on n’est pas couché », il aurait pu leur faire une proposition d’une haute teneur productiviste. Pourquoi ne feraient-ils pas leurs travaux administratifs la nuit, ainsi ils pourraient libérer leurs bureaux le jour, ne serait-ce que pour loger de nouveaux entrepreneurs ?
Tout le monde sait comme la rupture du cycle normal : état de veille/sommeil est préjudiciable à la santé. Ce débat est vieux de septante ans, lorsqu’on fit les poses 3 x 8 dans la sidérurgie au sortir de la guerre, encore que le poste de nuit n’était que d’une semaine sur trois pour les travailleurs.
Des spécialistes du sommeil, neurologues, psychologues et psychiatres tous d’accord, vous le diront, le travail de nuit est hautement préjudiciable à la santé.Tous les boulangers le savent, on dépasse rarement la septantaine parmi les retraités du métier.
À défaut de ces avis autorisés, on a eu droit à Alain Raviart, la bouche en cœur, nous réciter un des thèmes favoris de KO communication, selon lequel, il faut s’adapter ! C’est le principal défaut de l’ouvrier wallon, il ne s’adapte pas. On attend Raviart pour la prochaine adaptation, par exemple les 4 x 10 ou les 3 x 13 heures d’affilées, le tout en contrat de trois mois renouvelables.

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Les télés et radios privées ont de plus en plus tendance à jouer du « fake news ». C’est une façon « branchée » de désigner les bobards, contre-vérités et rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux : facebook, youtube, mais aussi d’y associer un public innocent et pris de court dans la rue, dont les réflexions seront coupées éventuellement, tronquées souvent, pour y faire ressortir un effet comique et partisan.
Ce faisant, tout en dénonçant ces pratiques, ces médias en sont potentiellement les propagateurs.
Le mensonge utilisé par toutes sortes d’espèces de pouvoir, ce n’est pas Internet qui en a la paternité. Les approximations et les bobards sont proférés en priorité par les gouvernements avec le concours des médias institutionnels. Les fake-news sont bien plus anciens ; mais c’est Internet qui en a multiplié les occasions et les a relayés avec une audience jusque là plus réduite.
Pourquoi croyez-vous que les grands industriels se ruent sur les médias à coup de millions d’euros ? Pas pour les bénéfices, ils sont minimes quand il n’y a pas perte, mais pour l’impact que cela a sur nos comportements d’acheteurs et d’électeurs.
La barrière qui séparait la vie privée de la vie publique n’existe plus. Pour en parler avec le maximum d’audience, RTL a inventé les chroniqueurs « grandes voix », observateurs conformistes ou tout ce que l’on veut, afin d’impressionner la clientèle de Telenet, VOO, Proximus ou SFR, bien d’accord de payer pour qu’on leur raconte des bobards, pour autant qu’ils soient amusants.
Pour retenir l’intérêt, « c’est pas tous les jours dimanche » et les autres émissions du genre, doivent surprendre et donc se démarquer des informations communes, sans s’embarrasser de vérifications. Elles doivent répondre aux attentes du public et dire à chacun, ce qu’il a envie d’entendre et de croire. Ainsi sont réunis les deux ingrédients des « fake news ».

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