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27 * nouvelles aux States !

Les écoles de commerce qui préparent les managers de demain ont des cours pratiques « offensifs » qui pourraient, ailleurs, s’appeler arnaques. On y étudie l’attaque de l’entreprise par son côté faible, pour en devenir propriétaire.
C’est exactement ce que fait Trump, avec sa taxation de l’acier.
Il a beaucoup fait circuler le bruit que faire payer la Chine était son objectif. C’était pour mieux cibler l’Europe, qu’il prend à la gorge, en petit gangster boursier de Manhattan qu’il est resté, malgré les ors de la Maison Blanche.
Et pourquoi l’Europe ?
Parce que la structure de l’UE permet ce genre d’offensive. C’est le moment avec les dissensions de ses membres et la montée d’une droite nationaliste. Elle expose aux yeux du monde ses dirigeants veules et sans imagination. Pour un prédateur bien trempé comme Trump, c’est irrésistible !
Donald peut compter sur la Grande-Bretagne. Theresa May espère, avec le bordel que l’offensive américaine va créer, sortir du guêpier de Bruxelles sans trop souffrir.
Sur le temps que mettront les américanolâtres de s’en apercevoir, le coup sera fait et les écoles de commerce mettront « ce nouveau classique » dans leur programme d’études.
L’homme d’affaire-président a jeté son dévolu sur le secteur automobile, fleuron de l’industrie allemande ; mais, par contrecoup, toute l’industrie européenne de l’automobile est menacée.
À Pittsburgh, ancien fief de l’automobile avec Detroit, Trump a meuglé dans le micro d’un meeting : "nous allons taxer Mercedes-Benz, nous allons taxer BMW". Une grande part de rodomontades chez lui, on l’a vu avec Kim Jong-Un,. Il chauffe ses troupes massées dans les zones industrielles ravagées par le chômage. Son pari de « financial killer » pourrait être gagné.
Première règle pour réussir un coup : il faut bien réfléchir. En affaire, celui qui attaque a toujours un pion d’avance. Celui-là, il a étudié la meilleure façon de le jouer, avec 90 % de réussite. Les américanolâtres – on le voit en Belgique – lui ont préparé le terrain. Je ne dis pas sciemment, mais par bêtise et conviction. Sujet niveau ULB : l’Amérique, alliée fidèle ne peut pas nous faire ça.
Il veut tout simplement un accès privilégié aux marchés de l’UE, comme s’il était membre de l’UE. Il va l’obtenir.
C’est comme Theresa May, sauf que Trump a des arguments que l’Anglaise n’a pas. Il attrapera l’Europe comme les femmes : « par la chatte ». "On ne peut même pas vendre là-bas nos productions agricoles, ils nous restreignent carrément". Il nous reproche de ne pas accepter les maïs et les blés OGM, les fruits imprégnés de glyphosate et les poulets javellisés.
Le deal est simple. Il l’a tweeté samedi "L'Union européenne, des pays merveilleux qui traitent très mal les Etats-Unis dans le commerce, se plaignent des droits sur l'acier et l'aluminium. S'ils abandonnent leurs horribles obstacles et leurs droits de douane sur les produits américains, nous abandonnerons les nôtres. Sinon, nous taxons les voitures etc. Honnête!".

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Aurait-il mille fois tort, notre grande faiblesse c’est d’avoir des dirigeants pas nets, compromis dans mille combines, comme Jean-Claude Juncker, des ministres pâlots et baignés de « culture » commerciale américaine, comme Charles Michel et Didier Reynders. Un Macron pas fâché que Trump n’ait cité que Mercedes et BMW, laissant ainsi l’initiative de la riposte à Angela Merkel. Une Europe de l’Est très nationaliste qui aime mieux se jeter dans les bras de l’Amérique que de supporter la tutelle des deux pays dominants de l’UE : l’Allemagne et la France.
Avec la crise interne de confiance que traverse l’Europe, on aurait raison dans les écoles de commerce de parler du coup de maître de l’Amérique.
Une première réunion infructueuse a eu lieu à Bruxelles, entre les résignés des 27 pays.
Il y en aura d’autres. L’UE est prodigue en réunions, surtout les infructueuses. Avec son système d’unanimité pour les questions commerciales, il se trouvera toujours un Polonais ou un Italien (après les élections début mars) pour user de son droit de veto.
Ce serait donc exagéré de prétendre que l’Amérique entre en guerre ouverte avec l’Europe, puisque la pauvre est incapable de réagir, ce serait plutôt une reprise du continent par une Amérique qui avait négligé de faire le tour du propriétaire, depuis le plan Marshall, après la guerre.

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