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Grève : Macron en fait des wagons !

Ceux d’entre les grévistes et des partis de gauche qui critiquent la grande presse, en France, à propos de la grève des cheminots, ont partiellement raison, les journaux ont quand même annoncé les débrayages et le principe de la grève perlée.
Pour le reste, il est évident que la grande presse est sinon macroniste, tout au moins favorable aux réformes annoncées du rail par les pouvoirs publics.
Après avoir souligné l’indépendance de la presse, les propriétaires des titres ne vont pas se tirer une balle dans le pied en citant Martinez de la CGT et Mélenchon de la France Insoumise. Ils protègent leurs intérêts dans la formule d’une démocratie libérale qui respecte ceux des particuliers, en flattant le désarroi et la colère des usagers.
Il est tellement évident que les cheminots ne sont pour rien dans le déficit monstrueux de la SNCF et qu’ils vont trinquer quand même à cause de l’ouverture du rail à l’Europe, que taper sur le statut spécial et du privilège de l’emploi à vie deviennent contre productif.
Ce que la grande presse peut encore faire pour aider le pouvoir en place, c’est donner la parole aux râleurs sur les quais de gare et parler de la nécessaire modernisation du rail français, bientôt ouvert à la concurrence.
L’opinion, malgré ce travail au corps, est à cinquante/cinquante dans le conflit.
Pour qui a deux sous de raisonnement, quand le système s’attaque aux privilèges, on sait bien qu’il ne s’agit que des « petits » privilèges qui, au lieu d’être combattus, devraient servir d’exemples pour que tous les travailleurs puissent y aspirer, dans un progrès général.
Or, s’attaquer à certaines clauses avantageuses du statut des cheminots, c’est le meilleur moyen de stopper les aspirations du monde du travail à un mieux être dans les entreprises.
Le système français, comme ceux de l’Europe des 27 ont mis l'information dans une impasse. Il s’agit de faire croire aux gens qu’aligner les travailleurs les mieux lotis sur les plus mal lotis est un progrès social et qui va doper les pays compétitifs.
C’est difficile à faire avaler.
Quelques grèves plus marginales, comme celles des éboueurs et d’Air France, ne sont pas le signe d’un embrasement général. Il faudra attendre la réforme des pensions pour évaluer l’impact que pourrait avoir un mouvement plus vaste.

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Plus rapprochée est la menace des étudiants. Deux facultés sont déjà occupées. Comme la jeunesse est assez malmenée en ce moment, celle-ci n’a pas besoin d’une trop grande injustice dans les propositions du gouvernement pour péter les plombs.
Il suffirait que les lycées descendent dans la rue, pour qu’un mouvement général de la jeunesse vienne confondre la duplicité du gouvernement Macron.
En signe avant-coureur, on signale des manifestations de cheminots, soutenues par la présence des étudiants et d’agents de la fonction publique, dans toute la France. Le gouvernement et la grande presse plaident la cause des usagers, alors que les syndicats tentent de faire l’unité, ce qui n’est pas facile, compte tenu de la propension de Berger de la SFIO, à jouer la compréhension et la conciliation avec le pouvoir..
Que l’on pût encore s’arrêter de travailler, dans une société aussi consumériste que la nôtre pour des questions existentielles et qui ne relèvent pas d’une demande d’augmentation des salaires, tient du miracle !
Qu’enfin ce mouvement soit bien suivi, quoique les grévistes soient loin d’être ce qu’on a dit d’eux, c’est-à-dire de vrais privilégiés, est aussi l’assurance que le combat contre une économie mondialisée qui réduit l’espèce humaine à la seule fonction du travail, comme les fourmis, n’est pas terminé.
Il est devenu quasiment certain que le consensus mou des populations, pour ce simulacre de démocratie, pourrait un jour très mal se terminer pour le monde d’en haut, qui commet l’erreur de croire que le monde d’en bas est malléable et à sa merci pour les années à venir.

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