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Le chômage tourne Kazakh…

(depuis Reynders, nouvelle orthographe de casaque.)

Les chiffres sont là, à la fin de 2017, il y avait 487.291 chômeurs indemnisés en Belgique. Ce serait une bonne nouvelle (il faut remonter 37 ans en arrière pour une équivalence à 440.000 chômeurs, en 1988)… sauf que les taux de chômages restent sans appel : 5,9 % en Flandre, 12,1 % en Wallonie et 15,9 % à Bruxelles. En grattant un peu sur la précarité du travail partiel et temporaire, les exclusions et le désastre de l’industrie lourde en Wallonie, on peut considérer que les cocoricos de Charles Michel sont vraiment surfaits. Enfin, si on veut vraiment aller au fond des choses, on s’apercevrait que la tendance à la baisse est européenne et que d’autres pays de l’UE font bien mieux que nous.
La Flandre dope la moyenne avec un taux de 5,9 % qui était celui des années 60 pour l’ensemble du pays. Enfin, les 12,1 % de chômeurs indemnisés en Wallonie étaient à peine 10 % en 1988, année des 440.000 chômeurs.
Alors, toute proportion gardée, la borsufication de la Wallonie n’a permis que des fausses joies en rapport avec les discours enflammés des clans MR-CDH, mais loin de la réalité.
Quitte à me faire traiter de voyou par la triplette Michel-Reynders-Borsus, plusieurs éléments expliquent la poursuite de cette décrue. La croissance économique pond mécaniquement des emplois. La démographie se calme en même temps que les départs à la pension s’accélèrent. Enfin, le libéral de droite Charles Michel doit bénir le libéral de gauche Elio DI Rupo, d’avoir limité dans son gouvernement Bleu-rosé les allocations d’insertion (périodes de travail insuffisantes pour bénéficier du chômage). C’est toujours 6.504 personnes (4.538 en Wallonie), qui sortent des statistiques et du système tout court.
D’où ratio de l’ONEM sur 2016 de 554 millions d’euros. L’économie à la louche MR fait dans les 2,4 milliards d’euros, sur quatre ans de forcing.
Si les totos sont moins nombreux sur les dernières pellicules du surestimé premier ministre, les travailleurs précaires continuent à gonfler la statistique dans le mauvais sens, depuis la crise financière de 2008/9.
La preuve que l’embellie n’est pas due au travail de nos ministres mais à une conjoncture favorable. Toute proportion gardée, les chiffres français sont comparables aux nôtres en pourcentage.
Ces informations de l’ONEM, interprétés correctement, révèlent une précarisation du marché du travail dénoncée par la FGTB, la camarade Ska n’étant pas encore revenue de vacances, les croyants borsufiés devront attendre un peu, pour les commentaires de la divine.
La reprise économique se traduit surtout par des créations d'emplois précaires. Les allers-retours entre l'activité et le chômage sont de plus en plus fréquents.
On constate aussi une hausse, dans le même temps, du chômage de longue durée. Elle serait même significative du malaise persistant, si le système Di Rupo-Michel d’élagage dans les grandes durées ne masquait véritablement le fléau de perdre un emploi, quand on frise la cinquantaine.

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La prochaine partie de ball-trap du libéralisme progressiste ciblant les demandeurs d'emploi qui refusent des offres raisonnables, ce sera après les élections. Nul doute que 2019 verra le triomphe des thèses de la N-VA en ce domaine.
Ce n’est pas comme pour l’affaire Chodiev, Reynders a déjà prévenu qu’à Bruxelles grâce à la N-VA, dès sa nomination au gouvernement bruxellois qui ne pourra faire un pli, des têtes vont tomber.
Lui qui n’a jamais refusé un mandat et ne rechigne pas à la besogne, ne comprend pas qu’on fasse toujours autant la fine bouche pour un job !
Le libéralisme avancé attend avec impatience la publication trimestrielle des chiffres du chômage qui aurait dû se faire en mars et qui aura lieu en mai !
D’ici là, nos élites libérales préparent la fête du premier mai avec la ferveur des kolkhoziens du temps de Staline. Il se fera sous tente à Jodoigne sans doute, haut lieu du bourgeoisisme de gauche.

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