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Fric-frac au G7.

La bête est couchée sur le flanc. Le G7 vient de frapper. C’est un des T-Rex de l’économie libérale qui crève sous nos yeux ! Le multilatéralisme est mort.
Quoique Macron en dise, il n’avait rien inventé du tout. Le multilatéralisme a débuté la série des autres multilatéralismes à « la paix de Wesphalie (1648) », renaissant en 1814 au Congrès de Vienne, etc. On connaît la suite et les incroyables chichis qu’on a pu faire autour de cette recette, dont la crème vient de brûler.
Voilà encore un de ces mots-thème tombant comme une incantation au milieu des livres d’économie dont le seul mérite est d’avoir décimé des bataillons d’apprentis économistes qui ont fait autre chose, après avoir constaté qu’ils y allaient laisser leur santé.
Comment expliquer le bidule ? C’est un fourre-tout d’intensification des relations commerciales et de l'interdépendance entre les États favorisant la coopération.
Exemple en petit, si la crèmerie du coin s’arrange avec une charcuterie et une boulangerie pour acheter des choses en commun et se refiler la clientèle sur les trois types d’activité, elle fait du multilatéralisme.
Vu de haut, le multilatéralisme économique a été complété par un multilatéralisme politique. Jusqu’à Trump, le multilatéralisme traitait de la coopération internationale, l’archétype en est l’ONU.
Macron veut le renforcer, Donald Trump veut le saper. Comme les USA fédèrent tout ce beau monde de l’Atlantique, on a compris. Inutile d’aller taper une balle dans le golf de Trump au cas où il y serait.
Curieusement, le général De Gaulle en qualifiant l’ONU de « machin » montrait le même dédain que le milliardaire new-yorkais pour le multilatéralisme.
La Chine est ravie. Elle a toujours reproché aux pays riches de se tapir derrière ce terme pour préserver leur influence.
L'OMC est un foutoir grandiose où vont se perdre les grandes compagnies comme du temps des plaideurs de Jean Racine. Le Conseil de sécurité, organe exécutif de l'ONU, est inopérant à cause du système de veto. Les accords de Paris sur le réchauffement de 2015, malgré ce que l’on raconte pour relever le moral, souffrent d’anémie.
Si le multilatéralisme s'en va, c'est la "règle du plus fort" qui s'appliquera, disent les économistes classiques, comme si ce n’était pas déjà le cas !
Le président américain entend travailler « à la tête du client ». À quoi bon s’encombrer de tiers dans le business ?
C’est un point de vue. Il n’est pas dénué d’un certain bon sens, quand on est le plus fort et qu’on n’a besoin de personne, à quoi bon dépenser son bénéfice pour les autres ? Minute ! Etre le plus fort, est tout à fait relatif, comme l’écrit Mélanchon. « Si les États-Unis en sont là c’est que la crise sous-jacente de son économie réelle anémiée et de son économie financière fragilisée vont plus mal qu’on ne le croyait ».
Le capitalisme a-t-il jamais été autre chose qu’une guerre de pouvoir et d’influence entre les riches, les pauvres étant toujours les victimes d’un camp ou d’un autre ?

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Ils n’avaient pas fière allure, les rescapés du G7, après le fiasco. On croyait Trump d’accord, sans avoir lu ses tweets, les imprudents ! Le milliardaire new-yorkais, accessoirement président des USA, serait plutôt en amour avec Kim Jong-Un, donc l’esprit ailleurs.
Tandis que c’était le fiasco complet au Canada, les chefs d'Etats chinois, russe et iranien sur fond de tensions commerciales et diplomatiques avec les Etats-Unis, s’étaient réunis très amicalement pour un après-midi de thé vert, majong et causettes amicales.
Macron s’est fendu d’un communiqué vengeur. Et alors ? Son grand ami déçoit tout le monde, normal, c’est lui le contremaître.
Est-ce qu’une belle commande d’avions de chasse américains pourrait le dérider, pensent sérieusement Junior et De Wever ?
Finalement, même sans l’accord du bon gros, les sept l’appliqueront quand même. « Nous nous y tenons, et quiconque le quitterait le dos tourné montre son incohérence et son inconsistance", s’est indigné Macron, même pas calmé par la présence de Brigitte.
Ainsi donc, l’Europe est orpheline !
Que va-t-on faire sans les cinq porte-avions, les bombes, les marines et les musiques de John Philip Sousa ?
Donald Trump a détruit la confiance entre les Etats-Unis et l'Europe en retirant son soutien à l'accord final du sommet du G7 au Canada. La ministre allemande des Affaires étrangères Heiko Maas. A réagi : "Vous pouvez détruire très rapidement une quantité incroyable de confiance dans un tweet. Cela rend d'autant plus important pour l'Europe de rester unie et de défendre ses intérêts de façon encore plus offensive".
La diplomatie par tweet, c’est tout nouveau. Le blondinet survient. Il a l’air d’accord avec tout le monde. Ça lui permet de passer un week-end tranquille. Il s’en va sous les applaudissements et dans l’avion, il tweet « Vous savez les gars, je me suis trompé tout à l’heure. J’ai fait semblant de signer, comparez ma signature de la Malbaie avec celle du bureau ovale, une signature qui prend une demi-page et qu’à côté celle de Macron à l’air d’une chiure de moustique de la dengue et celle de Merkel de la chikungunya, vous verrez bien que ce n’était qu’une imitation.
D’après Donald, le coupable, c’est Trudeau. Il a dit en public que les taxes du roi du monde étaient « insultantes ». Il faut faire gaffe avec Trump, il prend tout pour lui. Trudeau va serrer la vis. Il veut taxer d’autres produits en représailles.
Il manque à Trump un partenaire de tweet, depuis qu’il est l’ami de Kim Jong Un. Il a traité Justin Trudeau de personne "malhonnête et faible"... alors qu'il avait dit la veille que la relation bilatérale n'avait jamais été aussi bonne dans l'histoire des deux pays.
Le comble, tout le monde était déjà parti de la Malbaie quand Donald a lâché sa bombe. Si bien que des journaux en Europe avaient trouvé les gros titres de victoire !
Voilà ce qui arrive quand un chef d’État invité est caractériel ! L’affaire part de rien et les élites sont ridiculisées. L’intéressé responsable de ce gâchis s’en va vers d’autres sommets.
Trump aurait reçu un coup de pouce de la Russie pour battre Hillary.
Donald Trump serait un ancien agent dormant du KGB. Poutine a décidé de le réveiller. Ça va saigner !

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