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La droite a tort, la gauche aussi !

Ne jouons pas les enfants de chœur. La croyance selon laquelle les bonnes décisions sont toujours celles de la majorité, c’est terminé. Voilà trop longtemps qu’on nous promène avec le verdict des urnes. Théophile Francken le sait bien, puisqu’il tient un discours très peu humaniste et fort éloigné de la morale, tant il est évident que c’est celui d’une majorité de citoyens.
C’est regrettable, mais c’est un fait.
La N-VA, dont Théophile Francken est un des plus beaux fleurons, a toujours évolué de deux manières : en répandant son idéologie quand elle la sent en osmose avec un paquet d’électeurs majoritaire, et à la modifier en fonction d’un autre paquet qui viendrait à être plus important que l’ancien.
Cet opportunisme politique fait donc de Théophile Francken un grand défenseur de la chasse aux « illégitimes », dans une migration où 99 % des demandeurs d’asile le sont, doublé d’un ardent promoteur de la reconduite hors des limites du territoire. Cette politique, c’est de l’or en barre pour la droite, une sorte de fonds de commerce à rendre dingue tout candidat intelligent.
S’il y a saturation d’images dans un domaine particulier, c’est bien celles de ces familles entassées sur des gonflables, juste plus gros que ceux de nos enfants en vacances à la mer. À croire que les journalistes sont payés pour sillonner la Méditerranée, avec mission de prendre des clichés au moment où les gens sont en train de se noyer.
Seules encore quelques photos d’enfants morts et revenus sur les plages au gré de la marée ou de cette petite innocente de deux ans tuées par balle par un de nos « Inspecteur Harry », trouent encore les cervelles de nos abrutis et réveillent en eux une cuillerée d’humanité.
À côté de cela, la dame au grand cœur égorgée par un réfugié qu’elle hébergeait, l’adolescente de seize ans violée et tuée par un Irakien qui est rentré à toute vitesse dans son pays, ce qui a fait dire aux supporters de Théophile « quand ils veulent rentrer chez eux vite fait, ce sont les champions du monde de la débrouille », tout cela c’est du pain bénit pour Francken qui surveille avec une indicible satisfaction son paquet de voix grossir pour les prochaines élections, à chaque nouvelle édition de la presse locale et même nationale.
L’Europe est en train de tomber dans l’escarcelle des droites, rien que par les effets de l’immigration décrite plus massive qu’elle n’est et dont le « fake » adroitement exploité, déteint sur l’esprit des gens.
La gauche se défend mal dans cette lutte d’opinions. Elle perd sa juste cause qui est celle d’ouvrir les bras à toutes les détresses, sous prétexte qu’elle les ouvre trop grand.

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C’est ainsi qu’avec l’avance des droites, la gauche ne peut même pas défendre son offre raisonnable d’accueillir qui frappe à la porte de l’Europe, mais sans laisser la charge aux pays frontaliers de l’UE.
L’Europe se serait grandie en recensant les possibilités d’accueil du Nord au Sud, de manière à étaler cet effort humaniste dans un partage équitable.
Elle ne le peut pas à cause des réticences des partis de droite soutenus par l’opinion publique. Un peu à rebours de la démocratie – enfin de l’esprit de celle-ci – ces partis de droite tendent à devenir majoritaires sur ce seul concept, tandis que la gauche campe sur ses positions sans trouver la parade.
Des gens comme Théophile Francken le savent. Ils en profitent politiquement. La gauche s’en est rendu compte et pourtant elle persiste et signe dans une opposition où elle a tout à perdre, parce qu’elle en appelle à la solidarité humaine, alors que tout le monde s’en fout dans un système économique individualisé à l’extrême.
Theo Francken en est même arrivé à la conclusion que cet entêtement à ne pas reconnaître la désagrégation de la citoyenneté européenne par l’afflux excessif d’émigrés conduira à l’implosion de l’Union européenne. Il n’est pas le seul en Flandre, Karel De Gucht et Herman Van Rompuy, l’ont faite aussi.
La politique d’asile de Theo Francken est fort semblable à celle du gouvernement Di Rupo. Seule la forme diffère, pour des raisons électorales.
Plutôt que se placer en héros justicier contre la droite et la mollasse idéologie du PS, si la gauche moins décadente et moins réformiste, donc plus radicale et qui se veut plus efficace pour le bonheur des peuples se mettait à gamberger, afin de chercher à rétablir la vérité sur l’émigration et la manière de gérer humainement les flux migratoires, ce serait déjà plus malin que de brandir l’étendard humaniste à tout bout de champ, sans jamais donner à voir autre chose que des solutions qui n’ont aucune chance d’être majoritaires dans le contexte actuel.
Cette politique fait ricaner en face. L’époque des grands principes, ce n’est pas pour tout de suite. Pour proposer autre chose, il faut partir de ce qui est et démontrer que l’on peut faire mieux, en sachant que la gauche part avec l’handicap de la mauvaise foi des médias et une majorité de beaufs.

Commentaires

J'aimerai connaître vos solutions pour faire front à une droite toujours plus extrême et comme vous l'écrivez si bien, cette droite est soutenue par une majorité de citoyens qui se retrouvent manipuler par cette extrême-droite de plus en plus présente partout en Europe.

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