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J’ai une call-girl...

…à domicile. C’est l’Europe.
Elle est au-dessus de mes moyens, pour un service minimum. Je l’ai épousée contre mon gré. Hélas ! elle me cocufie avec les Michel. Je n’ai pas les moyens de me payer un bon avocat pour en divorcer. Ce serait peine perdue, puisque Charles est aussi avocat ! Que faire ?
La méthode de Donald Trump à vanter ses mérites et dénigrer les opposants est une méthode universelle. La Belgique compte parmi ses plus éminents hommes, des adeptes convaincus. « Tout ce que j’entreprends est parfait, tout ce que mon opposant propose est nul. »
Cette individualisation de l’action politique a des correctifs dans les médias (pas tous) et surtout dans les instituts de recherche et d’étude en diverses matières, dont les plus connus du public sont les instituts de sondage.
Il faut croire que ce n’est plus le cas pour l’Union Européenne qui vient de publier une étude des experts de la BCE (Banque Centrale Européenne). Ils tressent des couronnes de laurier à la Commission de JC Juncker à propos de la politique monétaire de l’Europe.
De deux choses l’une, ou la politique monétaire est admirable et tout le monde est content ou nous avons des experts qui ont perdu tout esprit critique par l’engourdissement que procurent les hauts salaires de l’UE. Dans l’un et l’autre cas, les experts non plus de raison d’être.
Leurs conclusions sont stupéfiantes. « Les taux d'intérêt historiquement bas et le rachat massif d'actifs par la Banque centrale européenne ont réduit l'écart entre les foyers modestes et les plus riches. »
Tel quel ! Je n’invente rien !
Attention, les experts de la BCE n’étaient pas seuls, ils avaient fait appel à l'université américaine de Princeton qui eut à traiter des données d'Allemagne, de France, d'Espagne et d'Italie, quatre grands pays de la zone euro.
Alors que l'impact des mesures de l'institution sur les foyers privés est controversé selon d’autres experts, nous voilà assurés d’une chose : malgré les critiques, les mécomptes de l’€ face au dollar et l’augmentation de la pauvreté dans toute l’Europe, la politique de la BCE ne changera pas durant ces deux prochaines années !
Les taux d'intérêt quasi nuls pénaliseront de manière pérenne et jusqu’à leurs vieux jours les épargnants modestes qui mettent « de côté » sou par sou pour ne pas être à charge de leurs enfants. Ils risquent de recevoir moins à leur retraite que leurs avoirs épargnés, par le déficit prévu d’une inflation supérieure au taux d’intérêt !
Tandis que de l’autre côté de l’économie de besoin, c’est-à-dire celle de la fortune, les rachats de dettes de la BCE profiteront aux plus riches en augmentant la valeur de leurs actifs financiers.
C’est ce que JC Juncker appelle une politique d’équité.

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La BCE assure que "la réduction du taux de chômage et la croissance des salaires" ont plus que compensé l’effet négatif inflationniste cumulé au taux zéro d’intérêt. Voilà qui est vite dit, alors que le taux de chômage est encore beaucoup trop élevé par rapport à ce qu’il était au temps des 30 glorieuses, période qui devrait être de référence si on veut parler de prospérité générale, encore que relative, selon les témoins du temps. Enfin, la BCE dans son apologie de l’économie de l’UE oublie dans son hymne à la prospérité, les millions de retraités qui sont pratiquement exclus dans l’immédiat et dans le futur, de nos délices de Capoue.
Parce que s’ils ont construit l’Europe, les retraités en sont bien mal récompensés. Et particulièrement en Belgique où sévit le pitoyable ministre des pensions Bacquelaine qui n’a pas à s’enorgueillir de ce que les retraités belges perçoivent comme retraite de base. Elles sont parmi les plus basses d’Europe !
Mais les experts de la BCE n’ont pas dit leur dernier mot sur le rachat d’actifs, puisqu’ils prétendent eux aussi, comme Macron, que l’effet de ruissellement a augmenté la richesse des 20%, mais que les plus pauvres ont de l’averse perçu 2,5%, tandis que pour le quintile le plus riche, cet effet n'était que de 1%.
On en revient au scandale de la TVA, c’est le même principe, qui devrait jeter dans la rue toute la population en pleine émeute.
Ce 1 % du quintile, revient à légitimer la différence de gain entre un milliardaire qui augmente sa fortune de 1 % et les gens qui perçoivent 2,5 % de rien ou de pas grand-chose !
La fortune des plus riches a augmenté de plusieurs milliers d'euros, alors que les plus pauvres n'ont gagné que quelques dizaines d'euros supplémentaires.
Reste aussi cette manière héritée du dollar de faire de la planche à billet un assouplissement quantitatif ("quantitative easing" ou "QE") et ainsi créer de la monnaie pour acheter sur le marché des emprunts d'État ou privés détenus par des investisseurs.
Parce que si ce papier monnaie ne vaut que le prix de l’imprimeur pour l’UE, ceux qui le détiennent (les investisseurs) ont sur nous le droit de nous en accabler par l’obligation que nous avons, nous les gens du peuple, à travailler pour rentabiliser leurs investissements.
Et on s’étonne que parfois les antieuropéens, avec d’autres raisonnements que je réprouve parce que plus antisocial que ceux de la BCE, poussent à la guerre civile !
Le ministre de l'Emploi, Kris Peeters, a résumé ce qu’est à la fois la politique de la Belgique et celle de l’Europe, ce jeudi à la Chambre « Il n'est pas question de pousser les chômeurs vers la pauvreté sur le projet de dégressivité plus rapide des allocations de chômage », s’est exclamé, tout sourire, l’homme d’État chrétien flamand.
On a envie de lui répondre, comme à Juncker et sa bande « Bien sûr que non, connard, puisque c’est déjà fait ! ».

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